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Cécile de Constant : Fiche de lecture

Publié le 22/11/2018

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Cécile

 

On connaissait depuis longtemps l’existence d’une œuvre de Constant intitulée Cécile, grâce aux allusions que des amis de l’écrivain avaient faites à ce texte dont on pensait qu’il pouvait être une suite d'Adolphe. Mais le manuscrit en était perdu, et il fallut attendre jusqu’en 1951 avant qu’un héritier de Constant, ayant miraculeusement retrouvé le texte dans les archives familiales, en confie l’édition à Alfred Roulin. La découverte, après autant d’années, d’un inédit comme celui-là était un événement en soi. Mais la curiosité a vite fait place à l’émerveillement. Car le récit de Cécile, bien qu’inachevé, n’est pas inférieur aux œuvres qui ont fait le renom de l’auteur.

 

Le problème de la genèse de Cécile et des relations qui peuvent exister entre ce texte et les premières ébauches de ce qui deviendra Adolphe a beaucoup agité la critique. De fait, l’histoire que Cécile nous raconte répond assez bien au projet que Constant annonçait en 1806. Il n’est pas malaisé, en effet, de retrouver, derrière les noms imaginés des personnages, l’histoire de Constant partagé entre son attachement à Mmc de Staël (M,ne de Malbée) et son amour pour Charlotte de Hardenberg (M,ne de Barnhelm). Mais il n’est pas moins évident que le texte que nous lisons a été rédigé tardivement, en tout cas après 1809 et très probablement après 1810, puisqu’il ne figure pas dans la copie générale de ses œuvres que l’écrivain a fait exécuter cette année-là.

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« pas une représentation fidèle de Mm• de Staël).

Il serait donc très abusif de considérer Cécile comme une vérita­ ble autobiographie.

Il s'agit bien plutôt d'un roman auto­ biographique, très près de la réalité vécue sans doute, mais la transposant en nous en offrant une sorte de styli­ sation, où la mise en œuvre compte bien plus que la matière brute.

On peut évidemment -et, d'une certaine manière, on doit -se servir de Cécile comme d'un document révélateur quant à la psychologie de son auteur, en dépit mais aussi en raison des libertés qu'il a prises avec les faits.

11 reste que l'intérêt majeur de l'œuvre n'est pas là, mais d'abord dans ses qualités strictement littéraires.

La nervosité et la finesse du trait, dans l'ordre narratif, la concision et la justesse de l'analyse, dans l'ordre psycho­ logique, donnent à cette histoire, dont le sujet est bien plus les alternances du cœur que les péripéties d'une aventure pourtant assez peu banale, une saveur aussi riche que délicate.

SlBLIOGRAPHTE F.B.

Bowman, «l'Épisode quié ùste dans Cécile», in Benj a­ min Constant : actes du Congrès Benjamin Constant (Lausanne, octobre 1967), Genève, Droz.

1968, p.

97-108; S.

Balayé, « M""' de Staël et Mm• de Malbée ou Cécile, autobiographie et roman >>, in Europe, 46• année, n° 467, mars 1968, p.

107-115; P.

Del­ bouille, «Adolphe et Cécile : esquisse d'une comparaison stylis­ tique».

in Cahiers d'analyse textuelle, 17, 1975, p.

7-22 .

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