Devoir de Philosophie

Charles d'Orléans : L'Ecolier de Mélancolie

Publié le 23/05/2011

Extrait du document

Introduction: bref historique du genre : florissante aux XIVe et XVe siècles, vivante jusqu'à la Pléiade ; ses survivances modernes.  Définition : trois strophes semblables terminées par un refrain. Isométrie : Charles d'Orléans a toujours respecté ce schéma. Longueur comprise entre 7 (8, 9) et 11 vers (ballades anciennes 6 à 16 vers ; exceptionnellement, Charles d'Orléans a écrit une ballade de 15 vers) ; Molinet a défini la ballade parfaite comme « carrée « (8 vers de 8 syllabes) : Charles d'Orléans respecte cette règle dans ses ballades II, IV, VIII, X, XIII et XVI. (Souplesse et liberté dès le début de son activité de poète.)   

« LA VERSIFICATION « Un univers d'harmonie : la poétique de Charles d'Orléans » La balladeIntroduction: bref historique du genre : florissante aux XIVe et XVe siècles, vivante jusqu'à la Pléiade ; sessurvivances modernes.Définition : trois strophes semblables terminées par un refrain.

Isométrie : Charles d'Orléans a toujours respecté ceschéma.

Longueur comprise entre 7 (8, 9) et 11 vers (ballades anciennes 6 à 16 vers ; exceptionnellement, Charlesd'Orléans a écrit une ballade de 15 vers) ; Molinet a défini la ballade parfaite comme « carrée » (8 vers de 8syllabes) : Charles d'Orléans respecte cette règle dans ses ballades II, IV, VIII, X, XIII et XVI.

(Souplesse et libertédès le début de son activité de poète.)Le refrain revient au dernier vers de chaque strophe et la ballade peut se terminer par un envoi' (sur son rôle et sescaractères) qui reprend la seconde moitié de la strophe (Ballades I, II, IV, VIII sans envoi).Charles d'Orléans n'use presque pas, sinon par archaïsme, de l'apostrophe « Prince » qui rappelle les origines dugenre (fondé pour les concours des Puys ; on notera justement ce « Prince » dans les envois des ballades du «concours de Blois », ce qui en accentue l'aspect de jeu).Le mètre préféré de Charles d'Orléans est l'octosyllabe (12/20 des ballades choisies) ; vers traditionnellement utilisépour les romans de la littérature courtoise, l'octosyllabe est familier à l'oreille du public : coulant, fluide, c'est unvers court, qui ne comprend donc pas de coupe obligée.

Noter la science mélodique et rythmique de Charlesd'Orléans qui varie beaucoup de la phrase balancée et musicale : Le temps / a laissé / son manteau [...]Et s'est vêtu // de broderie (Rondeau 10) au rythme familier et entrecoupé de la conversation : Ah ! // guette, mon oeil! / Et puis quoi? Voyez-vous rien // ? (Rondeau 42) À l'inverse, le décasyllabe, grave et pesant, est lourd de la tradition épique ; il faut se rappeler qu'il est normalementdissymétrique (décasyllabe a majori coupé 4/6) : Charles d'Orléans le réserve aux compliments amoureux, voir la pluscélèbre de ses ballades :Belle / bonne // nonpareille / plaisant (Ballade I) ainsi qu'aux plaintes de douleur d'amourComment se peut // un pauvre coeur défendre (Ballade III) mais pas aux cris que lui arrache le deuil (cf.

Ballade XIen octosyllabes) ; on le retrouve dans l'expression du désespoir et de la peine profonde (« En la forêt d'EnnuyeuseTristesse », Ballade XII) ; il est le mètre de l'élégie (à la France et à la paix autour de l'allégorie de la nefd'Espérance, image scripturaire Ballade XV) et reparaît pour les ballades XVII et XIX du concours de Blois,ironiquement académiques : au total le décasyllabe est toujours un peu solennel.On attirera l'attention sur l'importance des variations dans la/les césure(s) du vers : 5/5 Je viens devers vous // pour mon fait raconter (Ballade I) 6/4 Adonc aurai loisir mais qu'ainsi soit« Hélas » I/ dis-je / « souveraine princesse» (Ballade XII)...

Ris / jeux / déduits // je ne tiens compte d'eux.

(Ballade XIX) Schéma des rimes : la ballade de Charles d'Orléans présente toujours un premier bloc de quatre vers à rimescroisées (abab) qui assoit solidement l'affirmation première.

Puis survient un vers de transition ou charnière en rimeb qui assure le tournant de la strophe ou l'ouverture vers une autre idée (ex.

: Ballade XV, strophe 1 : quatre versénoncent le motif du regard de l'exilé vers la France ; cinquième vers « Si » = « alors » amène l'expression dusentiment « souvenir mêlé de douceur et de douleur » = deux vers puis refrain , dans la Ballade XIII, c'est aucontraire un « mais » au vers 5, etc.).La suite varie suivant la longueur de la strophe ; dans la strophe carrée, la queue permet de boucler l'anneau quatrevers abab + b de transition rimes embrassées bccb ; au contraire une seconde partie bcbc permet de créer l'effetde miroir en repliant la strophe sur elle-même.

Cette économie de moyens (trois rimes en général) est une descaractéristiques de l'écriture du poète.Conclusion : ballade vient de bal-, danse.

Rôle mélodique et chorégraphique du refrain à l'origine, assez effacé chezCharles d'Orléans.

Pour lui plutôt utilité logique : à la fin de chaque strophe, progression.

La ballade est un poème où« les éléments sont en quelque sorte disposés autour d'un centre virtuel comme une rosace ».

Sa (relative) longueurfavorise réflexion et discussion ; on notera que Charles d'Orléans a surtout écrit des ballades durant son exil(seulement 25 durant ses 27 années d'activité après son retour en France).. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles