CRISE DE LA CIVILISATION (La) (résumé & analyse) Jean Huizinga

CRISE DE LA CIVILISATION (La)

Essai critique de l’historien hollandais Jean Huizinga (1872-1945), publié à Haarlem, en octobre 1935. L’auteur lui-même qualifie cet essai de « diagnostic » de la crise que la civilisation occidentale traverse de nos jours. L’occasion lui en a été fournie, évidemment, par la politique et par l’observation des maux politiques de notre temps : les courants nationaux-totalitaires et leurs mythes. Mais le phénomène politique semble à l’auteur un aspect, bien visible, d’une crise qui atteint radicalement toutes les valeurs, qu’elles soient intellectuelles, morales ou esthétiques. C’est la crise de la pensée, à commencer par cette pensée scientifique qui, ayant atteint un degré d’évolution trop élevé, surpasse maintenant, les possibilités humaines. « La science semble avoir atteint la limite de notre possibilité de pensée... Les catégories qui ont suivi jusqu’à présent la pensée semblent se dissoudre. Les limites sont supprimées. » Si on passe de cette pensée scientifique à la pensée commune, à la manière qui sert à diffuser le savoir, à le recevoir et à s’en servir, on s’aperçoit que le raisonnement subit un affaiblissement général et sensible et que l’esprit critique est visiblement à son déclin. Les moyens de diffusion, l’instruction des écoles, la presse, la radio, la propagande et la publicité fournissent une pensée déjà élaborée et des idées toutes faites. C’est ainsi que les esprits perdent l’habitude d’user du raisonnement et de la critique. On assiste à un renoncement progressif de l’idéal intellectuel et à une tendance à substituer aux valeurs rationnelles les valeurs irrationnelles : on remplace l’intelligence