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Critique de la raison pure

Publié le 12/04/2013

Extrait du document

Kant illustre le Siècle des Lumières en mettant à l'honneur la raison humaine et en la rendant indépendante de lexistence de Dieu. Ainsi, il légitimise l'objectivité scientifique.

A la Critique de la raison pure ( 1781, première édition, 1787, seconde édition) correspondent deux autres oeuvres : la Critique de la raison pratique ( 1788) et la Critique du jugement (1790).

« La Critique de la rai­ son pratique ( 1788) examine les questions de philosophie morale : quels sont les devoirs des hommes et comment ceux-ci se les imposent-ils ? La Critique du jugement ( 1790) porte sur la question esthétique - qu'est-ce que la beauté ? - et la communication entre les hommes -comment accorder les jugements de goût.

Kant concevait les trois Critiques comme les parties inséparables et solidaires d'un système philosophique complet.

La pensée kantienne est à l'origine d'autres conceptions systématiques appartenant au courant de l'idéalisme allemand.

Kant examine les relations existant entre l'expérience et la connaissance et tente de démontrer que l'expérience ne dépend pas que de la connaissance, mais aussi de la structure de notre entendement Il n'est pas douteux que toutes nos connais­ sances ne commencent avec l'expérience, car par quoi notre faculté de connaître se­ rait-elle éveillée et appelée à s'exercer, si elle ne l'était point par des objets qui frappent nos sens et qui, d'un côté, produisent par eux-mêmes des représentations, et de l'autre, mettent en mouvement notre activité intel­ lectuelle et l'excitent à les comparer, à les unir ou à les séparer et à mettre ainsi en œuvre la matière brute des impressions pour en former cette connaissance des objets ? Ainsi, dans le temps, aucune connaissance ne précède en nous l'expérience, et toutes commencent avec elle.

Mais si toute notre connaissance commence avec l'expérience, il n'en résulte pas qu'elle dérive toute de l'expérience.

En effet, il se pourrait bien que notre connaissance expé­ rimentale elle-même fût un composé de ce que nous recevons par des impressions, et de ce que notre propre faculté de connaître tire d'elle-même (n'étant qu'excitée par ces im­ pressions sensibles), quoique nous ne dis­ tinguions pas cette addition d'avec la matière première, jusqu'à ce qu'un long exercice nous ait appris à y appliquer notre attention et à les séparer l'une de l'autre.

Kant nomme « intuition » le lien entre un objet et la pensée que nous en avons.

La sensibilité nous permet d'avoir ces intuitions, mais pour que les objets soient pensés, il nous faut aussi l'entendement, qui forme les concepts De quelque manière et par quelque moyen qu'une connaissance puisse se rapporter à des objets, le mode par lequel elle se rap­ porte immédiatement à eux et que toute pen- sée prend comme moyen pour les atteindre est l'intuition.

Mais cette intuition n'a lieu qu 'autant que l'objet nous est donné, et, à son tour, l'objet ne peut nous être donné (du moins à nous autres hommes) qu'à condition d'affecter l'esprit d'une certaine manière.

La capacité de recevoir (la réceptivité) des re­ présentations des objets grâce à la manière dont ils nous affectellt, s'appelle sensibilité.

C'est donc au moyen de la sensibilité que des objets nous sont donnés, et seule elle nous fournit des intuitions ; mais c'est par l'ente ndement qu'ils sont pensés, etc' est de lui que sortent les concepts.

Sensibilité et entendement sont complémentaires; c'est l'union des deux qui nous permet de connaître Nous désignons sous le nom de sensibilité la capacité qu'a notre esprit de recevoir des représentations, en tant qu'il est affecté de quelque ma­ nière ; par opposi­ tion à cette récep­ tivité, la f acuité que nous avons de produire nous­ mêmes des re­ présentations, ou la spontanéité de notre connaissan­ ce s'appelle en­ tendement.

Notre nature veut que l'intuition ne puisse jamais être que sensible pour nous, c'est-à-dire contenir autre chose que la manière dont nous sommes affectés par des objets.

Au contraire, la faculté de penser l'objet del 'intuition sensible est l'en­ tendement.

De ces deux propriétés, aucune n'est préférable à l'autre.

Sans la sensibi­ lité, nul objet ne nous serait donné ; sans l'entendement, nul ne serait pensé.

Traduction de Jules Barni Le philosophe Kant reçoit ses contemporains chez lui.

Au fond son serviteur Lampe.

NOTES DE L'ÉDITEUR « De même que Copernic déplaçait le centre du monde en substituant l'héliocentrisme au géocentrisme, de même, Kant situe la source des connaissances des choses, non plus dans les choses connues, mais dans le sujet connaissant : un acte comparable de décentration rend possible l'objectivité scientifique ; plus exactement, si l'on prend l'exemple de Copernic, qui a usé de la puissance de sa raison pour faire du monde un objet rationnellement connaissable par un acte de restructuration du système planétaire, on doit reconnaître que le savoir ne peut naître que d'un acte du sujet rationnel, qui impose ses principes et qui pose ses hypothèses pour rendre le sensible intelligible, pour transformer la perception en expérience, l'impression en objet.

La puissance humaine de vérité ose s'affirmer ; chacun connaît le dilemme cartésien : si Dieu existe, il peut me tromper, mais, s'il n'existe pas, je n'ai plus aucune garantie de ne pas me tromper ; le kantisme, fidèle à l'esprit d'émancipation des Lumières, dissout le dilemme, pour présenter une vérité qui ne peut être mise en cause par un Dieu trompeur et qui n'a pas besoin de l'authentification d'un Dieu vérace, qui est donc indépendante de tout soupçon possible sur la nature et sur l'existence de Dieu.» Bernard Rousse t, Critique de la raison pure, introduction, Garnier-Flammarion, 1976.

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