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CRITIQUE DE LA RAISON PURE, Emmanuel Kant (exposé de l’oeuvre)

Publié le 20/09/2018

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En philosophie, la notion de critique relève de deux intentions opposées: celle des sceptiques et celle de Kant lui-même. Pour Sextus Empiricus, un des maîtres de l’école sceptique (Esquisses pyrrhon-niennes), le raisonnement et l’expérience sensible, à laquelle il se réduit en fait, ne nous permettent d’atteindre que l’apparence, la phénoménalité des choses, mais jamais l’essence de la réalité, condamnant donc la connaissance à un relativisme généralisé. Dans ses Méditations métaphysiques, Descartes avait tenté de réfuter la critique sceptique en cherchant, dans le fonctionnement logico-mathématique de la raison, un fondement universel et absolu pour la «science nouvelle» issue de la révolution galiléenne.

 

Kant, lui aussi, veut réhabiliter la raison contre le scepticisme. Mais il ne s’agit plus d’ériger la métaphysique en système, car c’est la possibilité même de la raison qu’il faut d’abord interroger : « Instituer un tribunal, dit le philosophe dès les premières pages de la Critique, qui en assurant les légitimes prétentions [de la raison], repousse aussi toutes celles de ses exigences qui sont sans fondement. Ce tribunal, c’est la critique de la raison pure elle-même. » La critique a ainsi pour fin de déterminer les limites à l’intérieur desquelles la raison est capable d’instaurer un ordre de certitudes indubitables (selon les règles qui seront définies dans l'Esthétique et l'Analytique transcendantales), mais au-delà desquelles la métaphysique ne peut engendrer que des connaissances illusoires (les Idées de la raison, analysées dans la Dialectique transcendantale), Kant doit donc, à la fois, corriger le dogmatisme rationaliste issu de Descartes — et représenté en Allemagne par

Dans son Enquête sur l'entendement humain, parue en 1748 mais traduite en allemand huit ans plus tard, Hume procède à une analyse minutieuse de la relation de causalité. Il montre que, derrière ce qui avait été pensé jusque-là comme le principe le plus formel et le plus rationnel de la réflexion, on retrouve en fait le travail de l’imagination et l’effet de l’habitude, c’est-à-dire les deux facultés que, par la force du doute systématique, Descartes avait pensé pouvoir exclure du domaine de la réflexion rationnelle. Hume en conclut à l’impuissance consubstantielle de la raison et à son incapacité de sortir des limites de l’expérience commune. Ce qui revient, comme Kant le dira lui-même dans les Prolégomènes, «à dire qu’il n’y a pas et qu’il ne saurait y avoir de métaphysique». Descartes avait cherché à fournir un fondement métaphysique à la science. Mais, en excluant l’imagination et la sensibilité de toute activité conceptuelle proprement rationnelle, le dogmatisme cartésien s’était exposé aux réfutations de la critique empi-riste.

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