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Critique de la raison pure [Kant] - fiche de lecture.

Publié le 08/05/2013

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Critique de la raison pure [Kant] - fiche de lecture. 1 PRÉSENTATION Critique de la raison pure [Kant], ouvrage de Kant qui a connu deux éditions du vivant de celui-ci, en 1781 et en 1787. D'après Kant lui-même, la philosophie y subit sa « révolution copernicienne «. Mettre à la question la raison en tant que faculté de connaître, si du moins la métaphysique veut accéder au statut de science, tel est l'enjeu de cette Critique à l'occasion de laquelle la philosophie va prendre conscience de ses limites. Jusqu'ici, en effet, la métaphysique oscille entre l'empirisme qui ne conçoit aucune connaissance en dehors de l'expérience, et le rationalisme qui pose d'emblée son objet dans l'absolu. Il s'agit de l'affranchir de cette alternative, en montrant que si, après Hume, toute connaissance suppose la dimension expérimentale de l'objet, elle suppose également une disponibilité innée chez le sujet. Et, en fait, est-il possible de faire de la métaphysique une science à l'instar des mathématiques où des démonstrations irréfutables sont avérées, ou de la physique qui dégage des lois que vérifient des expériences ? Examinons ces sciences, et observons qu'à l'origine de leur progression se trouvent les propositions ou jugements dits synthétiques a priori, en vertu desquels la raison présume de ses objets, même en leur absence : « Comment peuvent naître en nous [...] des propositions qu'aucune expérience ne nous a enseignées ? « Or, si les propositions synthétiques sont requises par les sciences théoriques, le statut scientifique de la métaphysique en dépend nécessairement : il y va, en effet, de la définition de son domaine d'investigation propre. Si ce dernier se caractérise donc par son apriorité (transcendantale), par opposition à l'apostériorité (expérimentale) de la physique, alors c'est la faculté de connaître qui est appelée à comparaître à son propre tribunal : l'instrument de cette assignation est la Critique, chargée de déterminer les limites intrinsèques de « la connaissance de la raison par elle-même « et à tracer « le champ de son usage correct [...] avec une certitude géométrique «. 2 L'INTUITION : L'ESPACE ET LE TEMPS La Critique s'ouvrira donc par une théorie de la sensibilité intuitive dite esthétique transcendantale. Dans quelles conditions accédons-nous aux données empiriques ? Observons à cet effet que le double sens, externe -- l'espace -- et interne -- le temps -- ne suppose pas de représentation discursive ou a posteriori : en revanche, il rend possible toutes nos représentations spatiales ou temporelles, empiriques ou abstraites. Il en résulte que « toutes les choses que nous intuitionnons dans l'espace ou le temps [...] ne sont que des phénomènes, c'est-à-dire de pures représentations «. Parce que les formes a priori de la sensibilité que ...
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« relever de la modalité, notons que ces postulats n’interviennent que indirectement dans la constitution d’un objet de connaissance : ils relient les objets donnés à nos facultés.

Ces principes, conclut Kant, qui fondent l’expérience d’un objet, sont les lois universelles de la nature.

Ils balisent le champ de l’expérience possible, hors duquel nulle connaissance objective n’est possible, car elle excède notre pouvoir cognitif.

L’entendement ne vise donc que des phénomènes, soit les choses telles qu’elles nous apparaissent et non telles qu’elles sont.

Hors de la sphère phénoménale résident les choses en soi (ou noumènes ), inaccessibles de fait à l’expérience.

Du coup, ce sont les pouvoirs de la raison elle-même qui se trouvent limités ; car « notre connaissance vient de deux sources fondamentales [...] : la réceptivité des impressions et la spontanéité des concepts ». 5 LES ILLUSIONS DE LA RAISON La dialectique transcendantale va donc en tirer les conséquences.

La raison, constate Kant, quoique conditionnée, ne peut s’empêcher de raisonner ou de spéculer sur une ultime condition qui rendrait raison, pour ainsi dire, de sa condition, en se projetant spontanément dans le monde des idées suprasensibles.

Ce passage à la limite, qui excède le champ défini par l’esthétique, ainsi que les pouvoirs de l’entendement, est une illusion naturelle propre à la raison elle-même.

D’où le titre d’illusions transcendantales que donne Kant aux idées, par opposition aux concepts.

Surestimées dans leur valeur et le rôle qu’on prétend leur faire jouer, telles lui apparaissent les idées d’âme (issue en psychologie de paralogismes), de monde (issue en cosmologie d’antinomies) et de Dieu (issue en théologie de l’idéal de la raison) ; en cela, elles n’ont qu’une « apparence dialectique », car elles supposent un sujet sans prédicat, une totalité sans parties, et une cause sans effet ; autrement dit, des données dont on ne peut avoir aucune expérience concrète.

Or, ces idées transcendantes ressortissent en réalité, et respectivement, à l’immanence d’une triple « unité absolue » : celles du « sujet pensant », de la « série des conditions du phénomène » et de « la condition de tous les objets de la pensée en général ».

On peut, certes, prouver l’existence de Dieu, en arguant de preuves ontologiquement (idée), cosmologiquement (être suprême) ou physico-théologiquement (fin des fins) déterminées ; mais c’est là rabattre l’ordre nouménal (celui des choses en soi) sur l’ordre phénoménal (celui des objets possibles).

En foi de quoi, toute réfutation équivaudrait à une démonstration, et vice versa. La métaphysique ne peut donc donner lieu à un savoir objectif qu’en se cantonnant dans les limites d’un usage prescrit par les objets possibles de l’expérience.

Toutefois, ces conjectures n’en sont pas moins l’expression d’un noble idéal, conclut Kant. 6 L’ABROGATION DU SAVOIR Reste maintenant à prévenir les usages abusifs de la raison en déterminant les « conditions formelles d’un système complet de la raison pure » dans une théorie transcendantale de la méthode. Cela implique une discipline et un canon. Respectivement, on se gardera de singer en philosophie la méthode mathématique qui débouche sur le dogmatisme ; lequel induit la polémique et le scepticisme méthodique, non moins sujets à caution ; qu’on procède par hypothèses ou qu’on administre des preuves, la critique commande qu’on les réfère toujours au champ de l’expérience possible.

Positivement, ces préventions induisent néanmoins un usage pratique de la raison, soit une morale qui suppose trois postulats : la liberté de la volonté, l’immortalité de l’âme, et l’existence de Dieu.

C’est ainsi, écrit Kant, que « tout intérêt de ma raison (spéculatif aussi bien que pratique) est contenu dans ces trois questions : Que puis-je savoir ? Que dois-je faire ? Que m’est-il permis d’espérer ? » Ces questions, auxquelles la Critique de la raison pure n’a pas répondu que par des hypothèses décisives, ouvre dès lors le champ à une investigation au sujet de la croyance qui est également celui de la crédibilité de la raison : « J’ai dû abroger le savoir pour faire une place à la foi », conclut Kant, avant d’entamer la Critique de la raison pratique qu’annonce cette profession de foi. Tel est donc le résultat de cette vaste enquête critique à propos de la métaphysique, au double titre de « disposition naturelle » et de « science ».

Au fond, il ne s’agissait de rien moins que de découvrir, « sous le regard critique d’une raison plus élevée qu’elle, le point du malentendu de la raison elle-même » : la raison, en effet, a ses passions que la dogmatique ignore.

C’est ainsi que Kant élabore au titre de critique une métaphysique de la métaphysique au terme de laquelle la raison ne saurait rendre raison d’elle-même, qu’à condition de demeurer à tout moment susceptible de fixer ses conditions, ses objets et ses limites intrinsèques. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation.

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