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DESCARTES : Discours de la méthode Méditations métaphysiques Principes de la philosophie Les Passions de l'âme

Publié le 13/10/2013

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L'idée innée d'étendue préside ainsi à l'explication de tous les phénomènes de la nature. Le grand moment de cette seconde partie, qui marque avec éclat l'enracinement de la physique dans la métaphysique, est l'explicitation des lois de la nature à partir de l'idée que Dieu est immuable et agit de manière constante'. Il en était ainsi dans le Monde, mais le Monde n'avait pas vu le jour. L'unité de tout le système n'apparaît qu'avec les Principes. Une fois que la métaphysique a donné les fondements de la phy­sique, l'explication des phénomènes se développe aussi selon la voie synthétique, qui procède des pre­mières causes aux effets, en commençant par les plus généraux, dont dépendent les plus particuliers que nous apercevons par l'entremise des sens2.

En fait, ce mouvement descendant ne peut s'effec­tuer jusqu'au bout. Les possibilités ouvertes par les premiers principes et par la puissance de Dieu débor­dent de beaucoup les effets réels que nous constatons. Pour expliquer ceux-ci et non d'autres seulement pos­sibles, il faut, selon la formule présente dès le Discours, aller au-devant des causes par les effets, en un sens contraire au mouvement synthétique. La description des principaux phénomènes à expliquer est nécessaire pour orienter la démarche, et l'appel à l'expérience pour choisir entre plusieurs explications possibles.

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« 158 GRADUS PHILOSOPHIQUE de lecture plus facile et plus accessible à tous que les écrits précédents.

Cette préface n'est pas un manuel ou un traité, mais une histoire, et cette histoire ne s'encombre pas, comme chez Montaigne, de citations surtout latines et d'exemples lointains.

Descartes pro­ clame qu'il écrit en français pour être lu et compris par « ceux qui ne se servent que de leur raison natu­ relle toute pure 1 », et non pas seulement à l'intention des doctes.

Déjà connu par ses activités et ses échanges épistolaires au sein de la Respublica literarum, Descartes tient à conquérir un plus vaste public et à créer ainsi une nouvelle République des lettres, élargie, et d'expression française.

Refus de l'autorité, ou plutôt indifférence à son égard, confiance en l'uni­ versalité de la raison ou du bon sens : le choix du français a pour Descartes une signification philoso­ phique, c'est-à-dire aussi politique.

Or, du point de vue de la langue et du style, le Discours est un chef-d'œuvre incontesté qui a sa place dans l'histoire de la littérature française.

Le génie de Descartes est d'avoir dépassé le débat qui avait concerné d'abord la prose néo-latine et s'était étendu au français : le mouvement cicéronien, respectueux des modèles, des conventions et des convenances, ami de l'abondance et de l'ampleur, se heurtait au mouvement anticicéronien, s'inspirant de Sénèque, plus soucieux d'expression personnelle et cultivant davantage la brièveté, la vivacité et le trait.

Descartes réussit une synthèse harmonieuse des deux ten­ dances, par quoi il est un grand classique.

On peut penser qu'il y est parvenu consciemment; sa prise de position sur les lettres de Balzac 2 témoigne de son intérêt pour les questions d'écriture.

Cette réussite du style a aussi une signification philosophique : le je personnel et individualisé de l'autobiographie s'élève dans le Discours à l'universalité du sujet de toute connaissance.

1.

Discours de la méthode, 6' partie, AT VI 77.

2.

Cf.

Censura quarumdam epistolarum Domini Balzacii, AT I 7-11.. »

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