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ENCYCLOPÉDIE (l') ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers

Publié le 17/01/2019

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ENCYCLOPÉDIE (l') ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers (1751-1772), en 35 volumes (17 de texte, 11 de planches, 2 d'index, 5 de suppléments). C'est l’œuvre où confluent toutes les tendances de la philosophie des Lumières et qui réunit scientifiques, philosophes, économistes, techniciens, dans un projet défini par Diderot : « Le but d'une Encyclopédie est de rassembler les connaissances éparses sur la surface de la Terre, d'en exposer le système général aux hommes avec qui nous vivons, et de le transmettre aux hommes qui viendront après nous, afin que les travaux des siècles passés n'aient pas été des travaux inutiles pour les siècles qui succéderont, que nos neveux, devenant plus instruits, deviennent en même temps plus vertueux et plus heureux et que nous ne mourions pas sans avoir bien mérité du genre humain » (article « Encyclopédie »). Une somme de la science, des techniques, de la philosophie ne pouvait être, en ce milieu du siècle, qu’une œuvre de combat politique et idéologique : la bourgeoisie se bat au nom de la science et de la raison contre un pouvoir lié à l'Église catholique. Aussi n'est-il pas

 

surprenant que l'histoire de la rédaction et de la publication de l'Encyclopédie soit celle d'un combat.

 

La réalisation de l'Encyclopédie est l'aboutissement de plus d'un siècle de préparation intellectuelle. Dès la Renais sance, la nécessité se fait sentir de réunir les connaissances et de les soumettre à la critique. À travers tout le XVIIe s. et la première moitié du xviiie, on peut observer l'émergence de ce projet dans des tentatives partielles mais convergentes en Europe. En 1620, Bacon publie son Novum Organum, qui donna à Diderot le tableau de classification des connaissances, placé en tête de l'Encyclopédie. La diffusion de la philosophie cartésienne et, plus tard, de la pensée de Newton donne de nouvelles exigences à tous les hommes de progrès de la fin du xviie s., dont témoigne la « querelle des Anciens et des Modernes » ou la publication du Dictionnaire historique et critique de Bayle en 1697, du Dictionnaire des arts et des sciences de Thomas Corneille en 1694, revu et augmenté par Fontenelle en 1732. Les « sciences humaines », histoire, économie, apparaissent dans les dictionnaires de Moreri (1674), de Noël Chomel (1709), de Jacques Savary-Desbulons (1723-1730), les sciences de la nature dans le Spectacle de la nature de l'abbé Pluche (1732-1750). Les jésuites d'un côté, avec le Dictionnaire de Trévoux (1740), Bou-reau-Deslandes, avec l'Histoire critique de la philosophie, et J. J. Brucker avec l'Historia critica philosophiae (1742-1744) de l'autre, tentent des bilans « orientés » par leurs idéologies respectives. Les dictionnaires de Furetière (1690) et de l'Académie (1694) abordent avec plus de rigueur le sens des mots et des concepts. Ces avancées idéologiques se répandent dans les académies de province, dans les travaux de l'Académie des sciences (l'Encyclopédie doit beaucoup à Réaumur qui dirige ses activités), dans les salons (comme celui de Mme Geoffrin), dans la presse périodique.

 

En 1728 paraît à Londres la Cyclopae-dia de Chambers, qui connaît un réel succès de librairie. Conscient de l'évolution des esprits en France, le libraire et

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