Fiche Auteur : Charles PÉGUY
Publié le 25/09/2012
Extrait du document
Chaque oeuvre de Péguy correspond à une constellation autour du thème central du temps. Chacune veut ainsi montrer comment saisir les applications quotidiennes du mystère de l' incarnation. Il s'agit pour Péguy de parler aux sens comme à l'âme ; c'est ainsi que sa pensée s'incarne, elle aussi, dans les images poétiques; c 'est ce qu'il appelle la "racination" du spirituel dans le temporel. Dans la plupart de ses oeuvres, c'est Dieu qui parle humainement. Ses vers, versets, hymnes, quatrains, sont les chants de Dieu. C'est pourquoi l'on peut parler d'un dialogue mystique entre le créateur et sa création.
«
Photo collection Lausat 1 E xplore r
Tous les essais pu
bliés par Péguy dans
les Cahiers de la
Quinzaine débute ront par ces mots : "De la situation faite ...
" , à l'imitation des titres latins.
Outre des attaques contre la Sorbonne , Péguy y développe des méthodes de pen
sée modernes et ses
thèmes privilégiés :
la mémoire, la haine
du formalisme intel
lectuel , la tradition
nationale, l'union
du spirituel et du tempo
rel.
A la fois démons u·atifs et lyriques, ces thèmes illustrent bien les pensées et les méditations de
/'écrivain.
Sa vie, son œuvre
Un jeune socialiste
C
harles-Pierre Péguy est né en 1873 à Orléans.
Son père,
menuisier, mourut la même année des suites de la guerre
de
1870 et laissa à sa mère , rempailleuse de chaises , le soin
d'élever ce
fils unique.
Élève brillant, Péguy, grâce à une bour
se, put entrer au lycée
d'Orléans.
En hypokhâgne par la suite
au lycée Louis-le-Grand,
il se lie d'amitié avec Joseph Lotte,
les frères Tharaud et Marcel Baudouin dont
il épousera la sœur
plus tard.
C'est avec ce dernier qu'il rêve de la "cité harmo
nieuse" d'inspiration anarchiste et proudhonienne.
Dès cette
époque, où
il entre à 1 'École normale supérieure, il est officiel
lement socialiste , fonde
le Groupe d'études sociales d'Orléans
et écrit sa première œuvre, drame en trois pièces, Jeanne d'Arc
(1897).
A travers l'histoire de la sainte, Péguy exprime ses pro
pres angoisses et développe une critique acerbe des classes
possédantes.
En 1898,
il ouvre , à l'aide de fonds collectés de
puis plusieurs mois, la Librairie socialiste, bientôt gérée par la
Société nouvelle d'éditions avec Jean Jaurès, Lucien Herr et
Léon Blum.
Mais très vite,
il dénonce leur dogmatisme marxis
te, leur intolérance anticlér
icale et leur appétit de pouvoir.
Les "Cahiers de la Quinzaine"
E
xcommunié par les socialistes, suspect aux catholiques ,
Péguy fonde en 1900 les Cahiers de la Quinzaine.
Fruit
d'un travail acharné, dans des conditions financières précaires,
ils paraîtront
jusqu'à la mort de l'écrivain.
Après avoir publié,
outre les œuvres majeures de leur fondateur, des textes de
R.
Rolland,
A.
Suarès, H.
Bergson, J.
Jaurès ...
, les Cahiers de
la Quinzaine, fondés pour être "un journal vrai", respectueux
des libertés individuelles, imprégné de spiritualité, traitaient
aussi de sujets divers : des problèmes sociaux (travail des en
fants, grève des mineurs, universités populaires) et d'actualité
politique (répression coloniale, oppression des minorités).
La découverte de la foi
E
n 1905, Notre patrie marque une distance prise vis-à-vis
de
1' idéologie socialiste et une redécouverte des valeurs
nationales.
Mais
c'est surtout l'époque d'une lente maturation.
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