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Fiche de lecture : Platon : Gorgias

Publié le 17/08/2012

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Socrate commence également à exhorter Calliclès à changer de vie. On a une opposition entre 2 types de vie : il va s’agir de rendre évident quel genre de vie il faut avoir --> question à la fois théorique et existentielle. Il y a pour Socrate aucun bonheur, aucune satisfaction à vivre comme vit Calliclès (exemple du tonneau percé). A la vie de plaisir que propose Calliclès, Socrate propose une vie d’ordre, de désirs maîtrisés considérée par Calliclès comme une vie de pierre, de cadavre. Commence alors la réfutation de Calliclès par Socrate, réfutation qui par rapport aux autres purement formelles, est philosophiquement bien plus intéressante. Il commence par poser la question suivante : Est-ce que tous les plaisirs sont bons ou faut-il distinguer des bons et des mauvais plaisirs ? Calliclès maintient cette idée que le bien et le bonheur consistent à éprouver de la jouissance de n’importe quelle façon à n’importe quel prix. C’est cela que va essayer de réfuter Socrate par deux arguments :  - Le bien, ou le bonheur, le mal, ou le malheur, sont des états contraires. Ces états sont forcément successifs, on ne peut être heureux et malheureux à la fois. Or, le désir est un état désagréable, une certaine souffrance. La satisfaction du désir est donc un état agréable. Sauf qu’ici, le plaisir et la douleur sont présents simultanément. En effet, je prends du plaisir à boire parce que je souffre de la soif. Si je ne souffre pas, je ne prends pas de plaisir. Dès que je n’ai plus de désir je n’ai donc plus de plaisir. Sans désir, plus de plaisir, sans souffrance, plus de bonheur. La question que pose Socrate est donc la suivante : Est-ce que le bonheur peut consister dans le plaisir ou la jouissance alors qu’il ne peut y avoir de plaisir sans désir et donc sans souffrance ? Autrement dit, la plaisir que nous ressentons est toujours impur et mêlé de souffrance. Ce qu’essaye ici de faire comprendre Socrate c’est qu’il y a une liaison essentielle entre désir et plaisir qui empêche, interdit d’identifier le plaisir au bonheur. Il ne peut y avoir de bonheur dans le plaisir puisqu’il faudrait que j’éprouve toujours une souffrance et qui plus est que ce bonheur serait parfaitement éphémère.

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« persuader.455a : Une vraie définition : la rhétorique est productrice de conviction : “La rhétorique est […] productrice de conviction ; elle fait croire que le juste et l'injuste sontceux-ci ou cela, mais elle ne les fait pas connaître”.Après cette dernière définition, Socrate va tendre un piège à Gorgias.

Il se souvient que tout au début Gorgias a assuré pouvoir répondre à n'importe quoi pasforcément des questions sur le juste et l'injuste, qu'il pouvait maîtriser tous les autres spécialistes.

Il lui demande alors si son art comme il l'a dit dans sa définition nepeut se résumer qu'au juste et à l'injuste.

Gorgias dit alors que la rhétorique contient toutes les capacités humaines, elle les contrôle toutes dans un long discours.

Cequ'affirme ici Gorgias, c'est que la rhétorique n'est pas un art parmi d'autres, la rhétorique c'est l'art suprême, c'est l'art qui domine tous les autres.

Selon lui, larhétorique ne donne pas à l'orateur une capacité particulière, mais la toute puissance dans la cité.

L'orateur maîtrise les discours, il maîtrise donc tout ce qui se passepar l'intermédiaire du discours, cette maîtrise lui offre donc la toute puissance dans la cité puisque dans une démocratie le discours est supérieur à tout.

“Il n'y a riendont l'orateur puisse parler en public avec une plus grande force de persuasion que celle de n'importe quel spécialiste.” (Gorgias).

La rhétorique est donc pourGorgias le pouvoir de convaincre n'importe qui de n'importe quoi.

C'est à cet endroit là que Gorgias définit la rhétorique comme un art de combat, c'est-à-dire unetechnique qui permet de dominer l'autre.

Je peux contraindre l'autre par la force physique, je peux contraindre l'autre d'une manière qui est finalement bien plusintéressante en manipulant ses idées.

L'autre croit faire ce qu'il veut alors qu'il fait ce que moi je veux avec la rhétorique.

Il s'agit précisément de reconnaître qu'il y aun pouvoir des mots bien au delà de la simple idée de transmission d'informations.

Le langage peut me donner du pouvoir, elle peut donc sembler dangereuse.Cependant, Gorgias se dédouane des conséquences de son enseignement, il forme des orateurs mais s'ils en font un mauvais usage, il n'en est pas responsable.

Là,Socrate va lui présenter la façon avec laquelle il va le réfuter, cette présentation célèbre est une description de lui-même en tant que dialecticien.

Ce passage estimportant pour plusieurs raisons :- Ce que dit Socrate ici de la réfutation est ce qu'il dira plus tard de la punition.- On a dans ce passage une opposition entre 2 types de dialogue : le dialogue philosophique où les protagonistes aiment être réfutés pour la recherche de la vérité ; etles discussions lamentables qu'il décrit (ce qui se passera plus tard avec Calliclès).Il s'agit ici pour Socrate de définir les dialogues philosophiques comme recherche en commun de la vérité, un dialogue où il ne s'agit pas d'imposer son opinion àl'autre, mais où il s'agit de soumettre son opinion à l'examen.

La philosophie est définie ici par Socrate comme un usage de la parole exactement opposé à lérhétorique.

Il lui dit qu'il est un homme contraire à Gorgias.

La réfutation du Gorgias en fin de compte est très rapide, et porte sur le dernier point qu'a affirméGorgias qui est qu'un de ces élèves pourrait faire un mauvais usage de la rhétorique.

Gorgias veut bien admettre que l'orateur ne sait pas de quoi il parle mais ilrefuse de dire qu'un orateur pourrait se faire passer pour un homme de bien quand il ne l'est pas.

Gorgias affirme qu'il enseigne la justice.

Il y a donc unecontradiction dans les propos de Gorgias qui est la suivante : d'une part, la prétention à connaître et enseigner la justice et d'autre part, la possibilité avouée parGorgias qu'il y ait des orateurs qui fassent un mauvais usage de la rhétorique.

C'est pour cette hésitation entre ces 2 conceptions que Gorgias est réfuté.

Pour rétablirla cohérence, il serait logique d'éliminer une des 2 définitions de la rhétorique.

Il suffirait d'affirmer que la rhétorique et l'orateur se fiche du juste et de l'injuste et quela rhétorique consiste seulement en un pouvoir universel de persuader de n'importe quoi.

Supprimer cette première définition c'est ce que Polos va s'empresser defaire.

Polos dit que si Gorgias a été réfuté, c'est tout simplement parce qu'il a eu des scrupules, il a eu honte d'avouer que la rhétorique ne se soucie pas du tout dujuste et de l'injuste.

Polos qui intervient prétend lui avoir cette franchise, il montre le vrai visage de l'orateur.

Il ose dévoiler, avouer ce que Gorgias a eu la faiblessede cache, à savoir que la rhétorique ne se soucie pas du juste et de l'injuste et que l'orateur cherche uniquement la toute puissance, le pouvoir dans la cité.

Polos varetenir seulement la seconde définition de la rhétorique qu'a donné Gorgias.

Il va abandonner l'idée que l'orateur doit transmettre la justice, il ne reste alors que laseconde de définition de la rhétorique.

La question qu'on pourrait se poser ici est la suivante : l'intervention de Polos est une interprétation de la réfutation de Gorgias,est-ce que Polos a raison, est-ce que c'est seulement par faiblesse, par honte de soi, par souci de respectabilité, que Gorgias a affirmé que l'orateur nécessairement doitconnaître le juste ? La question est la suivante : Est-ce que Gorgias est le plus hypocrite des 3 interlocuteurs de Socrate ou bien au contraire est-ce que Gorgias est enfait le plus profond, le plus intelligent? On verra qu'à la fin du dialogue, Socrate montrera que Gorgias avait de très bonnes raisons de relier la rhétorique à la justice.Au cours de la réfutation de Gorgias, une question essentielle a été posée.

C'est au moment où Gorgias affirme que la rhétorique porte sur les plus importantes deschoses humaines, au moment où il affirmait que c'est la rhétorique qui produit le plus grand bien, le bien suprême.

Quel est l'art, la technique qui produit le plusgrand bien ? Et pour répondre d'abord à cette question, quel est le plus grand bien ? Cette question est la question fondamentale du Gorgias.

Il faudra tout le dialoguepour donner un nom, pour définir l'art qui produit le plus grand bien : la Politique.

Dans le dialogue la question et est-ce que la rhétorique produit le plus grand bienou est-elle juste source de pouvoir ? Est-ce qu'on peut définir le bien suprême indépendamment de la justice ? A la fin de la discussion avec Gorgias la question poséeest : la toute puissance est-elle le bien suprême ? Avoir la puissance de dominer la cité est-ce ça le plus grand bien ?La réfutation de Gorgias ne laisse donc guère que des questions.Il y a au début de la discussion avec Polos un long discours de Socrate qui propose à son tour une définition de la rhétorique.

A la différence de Gorgias, Socrate partlui de l'objet, il affirme qu'il y a 2 genres de choses : l'âme et le corps.

Cette distinction est une distinction qui va de soi pour n'importe quel homme qui réfléchie dansl'Antiquité.

La question et de savoir ce qu'on appelle “âme”.

Parmi l'ensemble des corps dans le monde, il y a des corps vivants et des corps inertes.

Certains corps ontun certains nombre de facultés que n'ont pas les corps inertes : la faculté de croître, la faculté de se mouvoir soi-même, la faculté de sentir, la faculté de penser propreà l'homme qui le distingue de l'animal, et la faculté de se reproduire.

Il y a donc dans les corps vivants quelque chose de plus que dans les corps inertes qui leur donneces facultés.

Quand le corps vivants meurt, il perd quelque chose qui lui donnait la vie qu'on appellera âme.

On ne sait pas ce qu'est ce quelque chose, mais il est clairqu'il y avait quelque chose qui maintenait ce corps vivant.

L'âme est le principe de la vie, à partir du moment où il y a des corps vivants et des corps inertes, il y aforcément quelque chose qui les distingue.

Autant, il est évident pour n'importe quel philosophe de l'Antiquité qu'il y a l'âme et le corps, autant, ils ne sont pasforcément d'accord sur ce qu'ils appellent âme.

Il y a donc deux choses chez l'homme, il y aura donc 2 types d'art, ceux qui s'occupent du corps et ceux qui s'occupentde l'âme, celui qui produit et conserve le bon état de l'âme, celui qui produit et conserve le bon état du corps.

Il y a selon Socrate 4 types d'arts : 2 types d'art pourl'âme : la législation (curatif) et la justice (préventif), 2 types d'art pour le corps : la gymnastique (curatif) et la médecine (préventif).

Ces 2 formes d'arts pour l'âmepeuvent être réunies dans un même ensemble qu'on appelle la Politique.

Ces 4 formes d'art peuvent être concurrencées par des imposteurs, des faussaires que Socrateplace dans un genre unique : la flatterie.

Chaque art a une flatterie équivalente : législation/sophistique ; justice/rhétorique ; gymnastique/esthétique ; médecine ;cuisine.Le principe de la flatterie est de faire plaisir tandis que le principe de l'art est de faire le bien.

Double opposition entre d'un côté la vérité et de l'autre l'apparencetrompeuse, le masque.

On oppose d'abord deux choses : le bien véritable et le bien apparent.

On opposera la beauté véritable d'un corps et la beauté apparente d'uncorps.

Deuxième opposition entre l'art véritable, la gymnastique, qui produit le bien véritable et l'art apparent, l'esthétique, qui produit le bien apparent.

Ce queSocrate appelle flatterie, ce n'est pas un art à proprement parler, c'est une emperia, un procédé empirique.

Elle n'est pas fondée sur la connaissance de l'objet mais surl'expérience, l'habitude.

Il s'agit d'une pratique sans intelligence, qui ne sait pas à proprement parler ce qu'elle fait.

La rhétorique n'est pas un art, selon Socrate, maiselle requiert une âme perspicace, habile, savoir choisir quel type de discours va plaire aux autres.

La flatterie est donc plus une capacité de flaire, d'intuition.

Ce queSocrate appelle flatterie c'est finalement très proche de ce que nous on appellerait art aujourd'hui : on considère qu'il y a des procédés qu'on ne peut pas forcémentexpliquer, il faut sentir la chose, avoir de l'intuition.La rhétorique conclut Socrate n'est pas une belle chose, elle est vilaine puisqu'elle vise comme toute flatterie l'agréable sans se soucier du meilleur.

L'orateur persuadeen disant au peuple ce qu'il a envie d'entendre au lieu de lui dire ce qui est bon pour lui.Cependant, Socrate n'explique absolument pas ce qu'il affirme, il définit la rhétorique par analogie, il dit la chose suivante : “La rhétorique est à la justice ce que lacuisine est à la médecine” ou encore, “la rhétorique est à l'âme ce que la cuisine est au corps”.

La rhétorique fait plaisir à l'âme comme la cuisine fait plaisir au corps.Cette définition est posée, n'est pas vraiment explicitée.

Il faudra le reste du dialogue pour l'expliciter réellement.Polos à ce moment là ne va pas interroger Socrate sur sa définition de la rhétorique, il s'insurge, il proteste et au lieu de questionner Socrate, il lui oppose sa propreopinion et lui oppose l'idée que selon lui, les orateurs sont tout puissant dans leur cité.

Puisque la rhétorique est une capacité de persuader, alors l'orateur possède unpouvoir comparable à celui des tyrans.

La définition de Socrate n'est donc pas assez explicitée puisque Polos ne l'oblige pas en l'interrogeant à expliquer ce qu'il dit.. »

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