Fiche lecture L'Enfant de Maria Montessori
Publié le 11/08/2025
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Résumé de Il segreto dell’infanzia (L’Enfant) de Maria Montessori
La méthode Montessori et les maisons des enfants sont connus dans le monde quand Maria Montessori
publie en 1938 la dernière édition italienne de Il segreto dell’infanzia (traduit en français par L’enfant).
Après
avoir essayé d’enraciner sa méthode en Italie avec le soutien de Mussolini, elle abandonne le projet et part en
Espagne en 1934 suite aux contrastes avec le régime fasciste.
Dans Il segreto dell’infanzia, elle résume les
éléments et les considérations sur lesquels sa méthode se construit.
PRÉFACE
Les premiers mouvements sociaux en faveur de l’enfance datent du début du XX e siècle encouragés par la
science.
Jusque là, d’après l’auteur, l’enfant a été considéré uniquement comme une présence dérangeante et
les structures censées l’accueillir ne sont pas adaptées à ses besoins réduits au silence.
Or, les études et les
enquêtes statistiques sur la mortalité infantile sont à l’origine de la question sociale de l’enfance.
Cela a
pour effet la mise en place de nouvelles normes d’hygiène mais aussi de nouveaux principes éducatifs et
d’un environnement plus adapté aux enfants.
Enfin, l’enfance est comprise comme l’élément constructeur de
la vie adulte.
Cela marque le début d’une nouvelle ère qui connaîtra la fin de la lutte entre l’adulte et l’enfant.
PREMIÈRE PARTIE
Pour Montessori, le XXe siècle sera le « siècle de l’enfant » grâce au réveil des consciences.
Le futur de
l’humanité est l’enfant psychique : seulement en connaissant et en prenant soin du secret de vie dont l’enfant
est porteur, l’adulte pourra s’améliorer.
En pénétrant le subconscient, la psychanalyse montre que la
connaissance de l’enfant psychique permet une meilleure compréhension des actions et des
psychopathologies des adultes.
Les troubles psychiques plus difficiles à guérir sont d’ailleurs générés par les
conflits entre l’enfant et l’adulte enfuis dans les mémoires infantiles.
Cette discipline contribue à souligner le
rôle déterminant de l’enfance.
Premiers responsables de l’enfant et de son éducation, les parents doivent
comprendre l’erreur qui les empêche de voir l’enfant et le secret caché dans son âme : l’enfant naît avec une
personnalité propre et riche en potentialités que les adultes doivent prendre en considération.
Pour
l’expliquer, Montessori fait appel aux études sur les cellules germinales qui se développent selon un dessin
préétabli pour donner vie à un être complexe.
Or, bien que la cellule primitive ne fournisse que peu
d’indications, l’être matériel qui en dérive est pourvu de fonctions instinctives.
C’est pourquoi
l’environnement doit fournir à ce nouvel être aussi bien les moyens de subsistance que les stimuli nécessaires
au développement de toutes ses fonctions.
Chez les animaux, les fonctions correspondent aux instincts-guide
et se manifestent par des actions déterminées.
En revanche, l’enfant n’est pas déterminé de manière rigide
par des instinct-guide fixes, mais il se caractérise par des fonctions psychiques latentes qui demandent aussi
d’être éveillées : il est un embryon spirituel.
Il s’ensuit que l’enfant a une liberté d’action, ce qui n’exclut pas
la nécessité d’évoluer dans un environnement protecteur et favorable à son développement.
Le nouveau-né passe du ventre maternel à un environnement supernaturel, une construction humaine
superposée à la nature qui est devenue l’élément vital de l’humanité.
L’accouchement est une expérience de
souffrance tant pour la mère que pour le nouveau-né, déraciné et posé dans un monde complètement
nouveau, source de sensations nouvelles et parfois désagréables.
Les adultes ne font pas d’efforts pour
récréer l’environnement prénatal pour une transition plus douce, contrairement aux animaux qui façonnent
instinctivement leur environnement en vue de la naissance d’une nouvelle vie.
Après la naissance, le
nouveau-né a besoin de repos et la mère doit s’occuper et du corps et de l’éveil psychique de ce nouvel être.
Puisque le nouvel être humain est un embryon spirituel qui s’incarne, sa vie psychique doit être prise en
considération.
Bien que ses capacités de mouvement se développent lentement, l’enfant a déjà des capacités
psychiques.
Tant à travers le travail mystérieux de l’incarnation qu’à travers la volonté, la personnalité
humaine se singularise.
Ainsi, chez l’enfant, la vie psychique précède la vie motrice : bien qu’inerte
physiquement, il ne l’est pas psychiquement.
Certes, le nouveau-né n’est pas encore en mesure de manifester
sa vie psychique, mais elle est déjà présente dans le secret.
Il s’ensuit que l’adulte doit accueillir le petit dans
un environnement adapté et qu’il doit favoriser la relation entre la psyché de l’enfant et l’environnement.
La
construction psychique du petit enfant semblerait primitive et cachée.
Cependant, il a une prédisposition à la
construction du langage et sa croissance est guidée minutieusement par des périodes sensibles, à savoir des
instincts périodiques qui l’orientent vers une activité déterminée.
L’enfant interagit avec l’environnement et
se développe guidé or par une sensation, or par une autre.
En rendant l’enfant très sensible à certaines choses
et complètement imperméable à d’autres, ces sensibilités temporaires ont pour finalité l’acquisition des
différents caractères.
Une fois le caractère acquis, l’enfant passe à une nouvelle période sensible.
En dehors
de la période, il lui sera beaucoup plus difficile d’acquérir les mêmes compétences avec autant de joie et
d’aisance.
Par ailleurs, si l’enfant ne peut pas assouvir les besoins engendrés par la période sensible qu’il
traverse, la frustration peut nous apparaître comme un caprice.
Si l’environnement n’offre pas à l’enfant les
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moyens d’assouvir les besoins générés par les différentes périodes, l’enfant est constamment en danger
psychique exprimé par l’agitation.
La nature aide l’enfant à se construire, mais l’adulte doit rendre possible
leur interaction.
Il est nécessaire que pour un certain temps l’enfant explore un environnement constant où il
retrouve les mêmes objets au même endroit.
En effet, l’une des périodes sensibles les plus importantes (0-2
ans) est celle de l’ordre.
En reconnaissant la place des objets dans l’espace, l’enfant apprivoise l’espace et
s’oriente.
Autrement dit, la sensibilité à l’ordre permet la formation d’un sens interne qui permet de discerner
les relations entre les objets : faire le lien entre l’environnement et ses parties (ordre extérieur) ou entre le
corps et ses parties mouvantes (orientation interne).
Loin d’être chaotique, le petit enfant a un sentiment très
aiguisé de l’ordre qui s’estompe avec le temps.
Une autre période sensible (0-5 ans) rend l’enfant sensible
aux images de l’environnement : il observe et s’approprie les images par les sens et il les organise grâce à la
raison, fonction naturelle et créative.
D’abord, l’enfant est attiré par la lumière, par les couleurs et par les
sons ; ces impressions sont tellement vives dans l’esprit de l’enfant, qu’il est capable très tôt de reconnaître
des figures (1 ans).
Il est attiré ensuite par les formes minimes des petits objets (2 ans) auxquelles les adultes
semblent aveugles ou indifférents.
D’ailleurs, les adultes ne voient chez l’enfant que son impuissance
pratique et ne saisissent pas sa puissante énergie psychique.
Cependant, c’est précisément quand l’enfant
commence à agir et à marcher que les adultes l’identifient comme un danger et qu’ils mettent en place des
aménagements au détriment de sa liberté d’action et de mouvement.
Les adultes sont appelés à interpréter et
à répondre aux besoins de l’enfant, en se mettant en retrait pour lui fournir l’aide dont il a besoin.
En
marchant, en effet, l’enfant acquiert l’équilibre et une démarche assurée ; c’est pourquoi, pendant la période
sensible du mouvement, l’enfant marche non seulement pour atteindre un endroit mais surtout pour exercer
ses capacités de mouvement.
Le langage est également associé au mouvement et il représente aussi une
victoire du Moi.
Le langage et l’activité de la main tournée vers la réalisation du travail sont d’ailleurs les
« caractères moteurs » liés à l’intelligence.
En effet, la main permet l’action de l’intelligence sur
l’environnement comme le langage.
Malgré les craintes des adultes, l’enfant manipule en imitant leurs gestes
pour comprendre comment faire et donc en réalisant un mouvement constructif, source d’une véritable
sagesse.
La même imitation constructive est à l’origine de l’acte du langage.
Parfois l’enfant agit avec une
finalité inintelligible aux adultes (1-3 ans), mais l’activité de ses mains est un besoin vital qui nécessite des
objets répondant à ses finalités.
Par conséquence, les adultes ne doivent pas empêcher l’enfant d’agir ni le
remplacer dans l’action, mais ils doivent se retenir de l’aider par impatience et accepter son rythme lent, son
mouvement et son désordre.
De même, ils ne doivent pas substituer leur volonté à la volonté de l’enfant en
agissant à travers lui.
Étant l’enfant particulièrement prédisposé à la suggestion par sa sensibilité aux
éléments extérieurs, par sa conscience en formation et par son amour de l’environnement, cette substitution
de la personnalité de l’adulte à celle de l’enfant est un risque avéré.
Or, l’enfant observe et reproduit les
actions des adultes, qui doivent donc inspirer les actions enfantines à travers des gestes lents que l’enfant
peut observer attentivement, s’approprier et reproduire.
Encore, le mouvement est important tant du point de
vue physique que du point de vue psychique.
Il est une expression du Moi, une incarnation fonctionnelle de
son énergie créatrice qui lui permet d’agir dans et sur l’environnement.
Il permet en outre de recueillir des
images et....
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