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fiche lecture lettre à Ménécée d'Epicure

Publié le 04/11/2023

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« Fiche lecture : Lettre à Ménécée d’Epicure La lettre à Ménécée est une lettre philosophique : - Genre : lettre -Thématiques : épicurisme, sagesse, éthique, bonheur, plaisir, souffrance, mort, paix de l’âme. La lettre à Ménécée est une lettre écrite par Épicure à l’un de ses disciples, Ménécée. C’est l’un des rares textes d’Épicure qui nous est parvenu grâce au travail de compilation de Diogène Laërce : les lettres, maximes et préceptes d’Épicure sont consignés dans son ouvrage Vie, doctrines et sentences des philosophes illustres, dont le livre X est consacré à Épicure. La lettre à Ménécée est donc un court texte dont l’importance philosophique est majeure : il s’agit de la seule source définissant la doctrine éthique d’Épicure, l’éthique étant en philosophie la discipline ayant pour but d’atteindre le bonheur notamment grâce à la pratique de la vertu. Ce texte est donc un condensé de la doctrine d’Épicure sur le bonheur, c’est-à-dire sur cet état de bienêtre invariable et indéfini qu’il représente, ainsi que sur les conditions pratiques pour l’atteindre : la pratique de la philosophie et l’application du tétrapharmakos, ce « quadruple remède » de l’âme en vue du bonheur éternel. -auteur : Epicure est un philosophe grec né en 341 avant J.-C.

à Samos et mort en 270 avant J.-C. Ses œuvres :« Lettre à Hérodote »,.

« Lettre à Phytoclès » … Épicure est né à Samos d’un père grammairien et d’une mère magicienne..

Son premier maitre est Nausiphane de Téos, un philosophe appartenant au courant sceptique et défendant les thèses de l’atomisme.

Ce premier maitre aura une influence sur la doctrine d’Épicure et la conception atomiste qu’elle défend.

Il commence à enseigner puis il s’installe ensuite à Athènes où il ouvre une école de philosophie : les leçons ayant lieu dans un jardin dont Épicure a fait l’acquisition, l’école sera nommée « École du Jardin », nom qui perdure encore aujourd’hui pour qualifier l’épicurisme.

Il meurt en 270 avant J.-C.

et laisse derrière lui un courant de pensée majeur dans l’histoire de la philosophie.

Ses influences philosophiques sont le platonisme et l’atomisme -Résumé : 1)Il est nécessaire de pratiquer la philosophie à tout âge : Épicure affirme la nécessité de philosopher, c’est-à-dire de rechercher la vérité et de tendre vers la sagesse tout au long de sa vie. Cette pratique est liée au bonheur, nul ne doit cesser de philosopher s’il entend être heureux tout au long de sa vie.

L’homme âgé, en philosophant, reste jeune par la gratitude envers le passé.

Le jeune, en philosophant, est « en même temps un ancien » et ne craint plus l’avenir.

La philosophie permet d’accèder au bonheur. 2) le tetrapharmakos : Le bonheur est l’objectif de l’éthique épicurienne.

Il est nécessaire de suivre quatre préceptes pour l’atteindre.

: -a)Il faut craindre les dieux :Épicure insiste sur la nécessité de respecter la nature des dieux et leur caractère éternel et immuable.

En effet, par opposition aux êtres humains soumis au changement perpétuel et condamnés à mourir, le concept de divinité se caractérise par sa pérennité : les dieux vivent dans l’éternité et ne sont pas soumis aux aléas.

Cette immuabilité confère aux dieux le bonheur, qui se définit en philosophie comme un bienêtre constant et sans variation Mais alors, comment les hommes mortels peuvent-ils y prétendre ? En raison de la similitude de nature entre les dieux et les hommes., nous pouvons tenter de nous rapprocher du mode de vie divin et ainsi accéder au bonheur même si nous restons mortels. - b)La mort n’a pas d’importance La mort « n’est rien par rapport à nous » Pour justifier cette thèse, Épicure avance l’argument suivant : le bien et le mal sont issus des sensations.

Or, la mort est privation de sensation, donc la mort ne peut être ni un bien ni un mal.

Épicure souligne l’absurdité de craindre la mort qui n’existe pas alors que nous sommes en vie et qui, lorsqu’elle survient, ne peut nous atteindre puisque nous ne sommes plus.

Il y a donc une contradiction fondamentale à craindre la mort puisqu’il s’agit d’un phénomène que nous ne rencontrons jamais vraiment .

Épicure s’interroge : que craint la foule lorsqu’elle dit craindre la mort ? Il analyse ici le point de vue de la doxa, c’est-à-dire de l’opinion la plus élémentaire.

Ce que l’on craint communément à travers la peur de mourir est la privation des plaisirs de la vie.

La mort est vécue comme un sentiment de perte définitive.

Pour le sage, la vie ne doit pas être la plus longue possible afin d’accumuler le plus de plaisirs.

Seule compte la qualité des moments de vie, selon Épicure.

Enfin, il est absurde de craindre la mort, car elle est inévitable.Il est inutile de craindre ce que nous ne pouvons contrôler -c) Il faut privilégier les désirs naturels nécessaires, les seuls susceptibles de nous procurer le plaisir qui nous conduira au bonheur . Épicure établit une typologie des désirs.

Il y a 3 catégories de désir : les désirs naturels nécessaires qui portent sur les besoins vitaux, les désirs naturels, mais non nécessaires (le désir sexuel ou le gout esthétique) et les désirs vains tels que les honneurs ou la richesse.

Les désirs naturels nécessaires sont des désirs indispensables à la bonne santé du corps.

Les désirs vains, au contraire, sont nuisibles au corps et à l’âme en ce qu’ils vont au-delà de ce qui est nécessaire naturellement et conduisent à la perversion de l’âme.

Pour Épicure, nous devons faire porter notre choix « sur la santé du corps » et donc sur les désirs naturels nécessaires, les seuls capables de nous éviter des souffrances : lorsque nous mangeons, le plaisir que nous trouvons à nous restaurer annule la souffrance de la faim.

Une fois ce plaisir atteint, « toute tempête de l’âme s’apaise » (p.

221) et le bonheur est possible.

De là, Épicure affirme que le plaisir dû à la satisfaction des besoins essentiels (se nourrir, se désaltérer, dormir) est la clé du bonheur. -d)L’indépendance à l’égard des choses est un grand bien et le plaisir ne doit pas être cherché pour lui-même.

De même que tout plaisir ne doit pas être choisi, toute douleur ne doit pas être évitée, sachant que parfois la douleur mène paradoxalement à un plaisir Parmi les biens, l’un des plus grands est l’indépendance à l’égard des biens extérieurs.

Par opposition, la dépendance est un mal très grand qui nous laisse toujours malheureux. L’indépendance nous empêche de souffrir de la perte des biens matériaux et sociaux comme la richesse ou l’honneur. Notre bonheur ne doit pas dépendre de leur possession, ni notre malheur de ce que nous en sommes dépossédés.

Les biens simples sont ceux qui procurent le plus de plaisir et sont les plus utiles à la vie.

La recherche des plaisirs simples nous place dans de bonnes dispositions vis-à-vis de l’existence quotidienne et se concentrer sur les biens nécessaires nous empêche de souffrir en cas de perte de biens non nécessaires.

Le plaisir dont il est question n’est pas « jouissance, comme le croient certains qui ignorent la doctrine » (p.

223), c’est-à-dire un plaisir excessif, mais une réponse ponctuelle et naturelle. -e)La prudence : le juste milieu entre plaisir et vertu, la clé du bonheur et le mode de vie sage épicurien Comment se modérer dans la recherche des plaisirs et ne privilégier que le plaisir naturel ? Grâce à la prudence.

La prudence épicurienne est une vertu permettant de déterminer la juste quantité de plaisir que nous devons ressentir. Le sage épicurien vit donc selon ces quatre principes qui constituent le tétrapharmakos et qu’Épicure résume à la fin de la lettre : - il faut faire preuve de piété, c’est-à-dire craindre les dieux -la mort n’est pas à craindre – -le bonheur.... »

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