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FLEURS DU MAL (Les) de BAUDELAIRE (résumé & analyse)

Publié le 07/11/2018

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baudelaire

L'analyse des poèmes de « la Mort » montre assez que l'ultime pari baude-lairien ne procède en rien d'un choix définitif de Dieu contre Satan, et les quatrains solennels du \"Voyage\" ne sont pas un démenti apporté aux distiques révoltés des \"Litanies de Satan\". Baudelaire a, dans maints poèmes, éprouvé et décrit la mort comme une fatalité qu'impose le spectacle même de la nature. Mais s'il s'obstine à faire de cette seule et effrayante certitude d'homme l'unique espérance du poète, c'est à condition qu'elle ne soit Rien : « Enfer ou ciel, qu'importe... », puisque ce qui importe désormais c'est le « nouveau » et l'« inconnu ». L'outre-tombe baudelairien, chanté ici comme le florilège étemel de tous les artifices, « lotus parfumé » et « vendanges » miraculeuses, ou psalmodié là comme un paradis « fait de rose et de bleu mystique », n'est réductible à aucune de ces deux images mais est à deviner dans l'intervalle innommé et innommable qui sépare les « limbes » de la béatitude des enfers du plaisir. C'est dans ce lieu banalisé et introuvable, qu'il ne veut d'ailleurs, à la différence de Rimbaud, ni trouver ni explorer, que Baudelaire, écrit admirablement Yves Bonnefoy, « va chercher à faire dire au poème cet extérieur absolu, ce grand vent aux vitres de la parole, Vici et le maintenant qu'a sacralisés toute mort ». En renvoyant dos à dos Dieu et Satan dans l'anonymat du verbe poétique, l'auteur des Fleurs du mal réinvente la mort comme suprême puissance ontologique, comme imminence salutaire de l'être total et unifié. « Baudelaire a fait plus, écrit encore l'auteur de l'Acte et le Lieu de la poésie. Je tiens qu'il a choisi de mourir - d'appeler la mort dans son corps et de vivre sous sa menace - pour mieux saisir dans sa poésie la nuée aperçue aux limites de la parole. »

Baudelaire emprunte ses thèmes à des mondes nouveaux pour la poésie, ceux de la vie urbaine où s'exprime une immense pitié pour l'humanité misérable dont le poète, tout différent et orgueilleux qu'il soit, se sent profondément solidaire (\"A une passante\", \"La Mort des pauvres\"). L'amour, sans la complaisance de la sentimentalité romantique. y occupe une place centrale: la rêverie la plus tendre se mêle aux désirs les plus sacrilèges, dans les trois cycles traditionnellement désignés par les noms de leur inspiratrice : triple tentation de l'amour charnel, spirituel ou pervers qui s'ajoute aux tentations sans issue de l'ivresse ou de la révolte. En guise d'épilogue, Le Voyage clôt le recueil en rappelant une dernière fois tous les thèmes de l'œuvre, toutes les voies ouvertes et aussitôt bouchées. et en ouvrant la perspective vers la seule délivrance entrevue. celle qu'apporte la mort.

Ce n'est pas sans avoir longtemps hésité que Baudelaire (1821-1867) se résolut à rassembler presque toute sa production poétique depuis 1840. Outre ses traductions d'Edgar Poe et de nombreux essais et articles de critique d'art, qui le faisaient occuper une place de choix dans le milieu intellectuel et artistique de son temps, il avait déjà publié certains de ces poèmes dans diverses revues. parfois groupés sous un titre collectif, Les Limbes ou Les Fleurs du mal.

Mais il semble avoir été longtemps réticent à en pâture à un public qu'il savait mal préparé à l'accueillir une œuvre aussi déroutante, et dérangeante par rapport aux normes établies. A ces hésitations s'ajoutaient des scrupules de perfection formelle jamais apaisés: certains vers restaient rebelles au travail du poète; quant à l'architecture de l'œuvre, il la voulait soigneusement élaborée, autre chose qu'un pur album.

baudelaire

« • Correspondances • et expérimentées dans de nombreux poèmes.

comme • L'Invitation au voyage • ou • La Cheve­ lure •.

Baudelaire emprunte ses thèmes à des mondes nouveaux pour la poésie, ceux de la vie urbaine, où s'exprime une immense pitié pour l'humanité misérable dont le poète, tout différent et orgueilleux qu'il soit, se sent profondément solidaire (cA une passante•.

·La Mort des pauvres•).

L'amour, sans la complaisance de la sentimentalité romantique.

y occupe une place centrale: la rêverie la plus tendre se mêle aux désirs les plus sacrilèges, dans les trois cycles tradi­ tionnellement désignés par les noms de leur inspiratrice : triple tentation de l'amour chamel, spirituel ou pervers qui s'ajoute aux tentations sans issue de l'ivresse ou de la révolte.

En guise d'épilogue, •Le Voyage• clôt le recu eil en rappelant une dernière fois tous les thèmes de l'œuvre, toutes les voies ouvertes et aussitôt bouchées.

et en ouvrant la perspective vers la seule délivrance entrevue.

celle qu'apporte la mort.

• Ce n'est pas sans avoir longtemps hésité que Baudelaire (1821-1867) se résolut à rasse mbler presque toute sa production poétique depuis 1840.

Outre ses traductions d'Edgar Poe et de nom­ breux essais et articles de critique d'art, qui le faisaient occuper une place de choix dans le milieu intellectuel et artis­ tique de son temps, il av ait déjà publié certains de ces poèmes dans diverses revues.

parfois groupés sous un titre col­ lectif, Les Limbes ou Les Fleurs du mal.

Mals il semble avoir été longtemps réticent à offrir en pâture à un pu bli c qu'il savait mal préparé à l'accueillir une œuvre aussi déroutante, et dérangeante par rapport aux normes établies.

A ces hésitations s'ajoutaient des scrupules de perfection formelle jamais apaisés: cer­ tains vers restaient rebelles au travail du poète; quant à l'architecture de l'œuvre, il la voulait soigneusement élaborée, autre chose qu'• un pur album•.

• Les Fleurs du mal constit u ent pour les contemporains de Baudelaire, comme pour les lecteurs d'aujourd'hui, une rup­ ture complète par rapport aux courants esthétiques antérieurs: eUe se fonde sur le modernisme d'une attitude critique et ironique, d'une démarche intransigeante qui tranche délibérément avec les confi­ dences élégiaques et les tirades élo­ quentes du romantisme.

autant qu'avec la plastique ostensiblement picturale et gratuite des premiers Parnassiens.

• L'élé men t essentiel de cette modernité. »

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