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Francis PONGE : Le Parti pris des choses

Publié le 24/09/2012

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ponge

On observera l'extrême originalité de ce premier recueil de Ponge qui , par la suite, étendra et approfondira son entreprise poétique. Un tel art, qui fait entrer en jeu tant de virtuosité et même d'érudition, coupe court à tout lyrisme facile et recherche avec une tenace exigence la pure jouissance esthétique. Frisant parfois la préciosité et l'hermétisme, cet art a donné lieu à de nombreuses études et attiré les exercices d'école et les pastiches....

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« De formation litté­ raire, Pon ge (1899 -1988) fut d'abord attiré par l es clas­ siques (Malherbe , l es logiciens du XVIII ' siècle) dont il appréciait la ri­ gueur et le sobre raisonnement.

Assez peu sensib le aux mouvements litt é­ raires tapageurs , il adhéra cependant au surréa lisme mais n'y trouva pas ma­ tière à satisfaire son tempérament poé­ tique.

Son œuvre s'élabora toujours dans le secret , bien que l'auteur entre­ IÎnl quelques rela­ tions choisies avec l es milieux litt é­ rair es.

Le livre Des objets considérés à la loupe ...

D ans une mode ste série de trente-deux poèmes en prose, dont la longueur varie entre quelques lignes et quelques page s, le poète s'ingénie à décrire des choses indiquée s par le titre du poème ; des objets de peu de conséquence : Le Ca­ geo t, La Bougie, revalorisés par son regard bienveillant ; des choses comestible s :L'Orange, Le Pain, Le Mor ceau de vian­ de , observées sous un autre angle que celui de la simple con­ so mmation ; des animaux peu prisés : L'Huîtr e, Le Mollusque, Escargots, Le Papill on, La Crevette ; des végétaux : Les Mûres, La Mousse.

A ces texte s, sont associés d'a utre s poème s qui font la synthè se de leur attrait aux yeux de Ponge: Faune et flore, Végétation.

Quand il condescend à décrire des êtres humain s, c'est pour les réduire ironiquement à une fonction : Le Gymnaste, La Jeune Mère.

Quand il élargit le champ de ses investigations, le poète interroge les substances, les matières , les formes : Pluie, Le Feu, De l'eau .

Dans quelques textes, c'est toute une atmosphère que le poète retire de ses contem­ plation s: L e Cycle des saisons, Bords de mer, RC Seine n°.

Une extraordinaire maîtrise verba le D ès ce premier recueil, le rapport de Ponge au monde est s trictement établi, et ses méthodes poétiques d'appropria­ tion du langage expérimentées, adoptées et magistralement utilisées .

Ce rapport au monde fait du poète un contemporain privilégié, capable de découvrir les qualités cachées ou mépri­ sées des plus humble s objets.

Ses méthodes sont aussi efficaces qu'inattendues .

Elles tien­ nent de la rigueur scientifique et de l'intuition poétique.

D 'une part , Ponge attache une grand prix à l'étymologie qui rénove le sens oublié des mots et aux formules sobres, voire lapidaires , qui n'a ppellent pas de fioritures.

Par ailleurs, ses meilleures réussites tiennent aux analogies phonétiques , souvent voisines des jeux de mots, et aux comparaisons saugrenues : le pain ressemble à la Cordillère des Andes , la viande à une usine ...

Un impalpable humour ajoute une distance étudiée, si mince so it-elle , e ntre l'objet et le texte.. »

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