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Gustave FLAUBERT : BOUVARD ET PÉCUCHET (fiche de lecture)

Publié le 03/07/2011

Extrait du document

flaubert

Genre : Roman philosophique et satirique.
Lecteurs : Tous lecteurs adultes et adolescents.
Lieu : Chavignolles, bourg normand situé entre Caen et Falaise, dans le Calvados. « La réalité ne se plie point à l'idéal mais le confirme. Il m'a fallu pour Bouvard et Pécuchet trois voyages en des régions diverses avant de trouver leur cadre, le milieu idoine à l'action. L'esthétique est le vrai... à un certain degré intellectuel (quand on a de la méthode), on ne se trompe pas. « (Lettre à sa nièce Caroline, 2 mai 1880).
Milieu : Moyenne, petite bourgeoisie. Paysans.
Epoque : 
1839-1848 : Monarchie de Juillet - Révolution de 1848. 1839-1853 : 1848-1851 : Deuxième république - coup d'Etat (2-12-51). 1851-1853 : Second Empire. 

flaubert

« 1 — Cette souffrance que donne l'intolérable spectacle de la bêtise, c'est le mal de Flaubert.

On n'en finirait pas derassembler les réflexions qu'il a égrenées tout au long de sa vie, dans ses livres et sa correspondance.

Au momentoù il commence à penser à Bouvard et Pécuchet, il écrit :« Je médite une chose où j'exhalerai ma colère.

Oui, je me débarrasserai enfin de ce qui m'étouffe.

Je vomirai surmes contemporains le dégoût qu'ils m'inspirent, dussé-je m'en casser la poitrine; ce sera large et violent.

»(Flaubert, Lettre à Mme Roger des Genettes, 5 octobre 1872).Dans une lettre à Tourgueniev, datée du 13 novembre 1872, on lit :« ...

l'état social m'accable.

Oui, c'est ainsi.

C'est peut-être bête, mais comme ça.

La Bêtise publique submerge.Depuis 1870, je suis devenu patride.

En voyant crever mon pays, je sens que je l'aimais.

La Prusse peut démonterses fusils.

Pas besoin d'elle pour me faire mourir.« La Bourgeoisie est tellement ahurie qu'elle n'a plus même l'instinct de se défendre; et ce qui lui succédera serapire.

J'ai la tristesse qu'avaient les patriciens romains au IVe siècle.

Je sens monter du fond du sol une indéniableBarbarie.

J'espère être crevé avant qu'elle n'ait tout emporté.

Mais en attendant, ce n'est pas drôle.

Jamais lesintérêts de l'esprit n'ont moins compté.

Jamais la haine de toute grandeur, le dédain du Beau, l'exécration de lalittérature enfin n'a été si manifeste.

»2 — Tout en méprisant ses deux « bonhommes », Flaubert les aime à tel point qu'il finit par s'identifier à eux : «Bouvard et Pécuchet m'emplissent à un tel point que je suis devenu eux.

Leur bêtise est mienne et j'en crève.

Voilàpeut-être l'explication.

» (Flaubert, lettre à Mme Roger des Genettes, avril 1875). Problèmes Rapports de Bouvard et Pécuchet entre eux et avec :1) l'amitié2) le mariage — les femmes — l'amour3) l'argent4) l'économie politique5) la religion6) la politique7) l'administration8) la Presse9) l'école primaire — l'éducation 10) les différentes classes sociales 1) l'amitiéBouvard et Pécuchet décident de vivre ensemble alors qu'ils se connaissent depuis peu de temps.

Or, ils ont chacunun ami de longue date et beaucoup plus proche de leurs caractères et tempéraments qu'ils ne le sontréciproquement : Dumouchel pour Pécuchet, Barberou pour Bouvard.

Bouvard et Pécuchet sont en outre différentspar les goûts et la constitution.Alors pourquoi ce choix ? Est-ce que ce sont ces dissemblances qui justement les charment et le charme quidéclenche une confiance réciproque ? On peut aussi s'étonner de l'association ménagère de ces deux célibataires;ce n'est guère courant mais Flaubert propose cette association comme un procédé littéraire et comme la négationd'un postulat de la solitude.Il faut peut-être se rappeler que, si Flaubert a eu tout au long de sa vie des rapports sensuels, amicaux et tendresavec des femmes charmantes, il ne s'est jamais marié, qu'il a eu des relations également amicales et tendres avecBouilhet, Laporte, Maupassant, George Sand, etc., et citer ici un passage d'une lettre à Tourgueniev : « Plus je vaisplus je trouve farce l'importance que l'on donne aux organes uro-génitaux.

Il serait temps d'en rire, non pas desorganes, mais de ceux qui veulent coller dessus toute la moralité humaine.

» 2) le mariageMadame Bordin, qui n'est pas sans trouver quelques séductions à Bouvard, n'accepte de l'épouser que lorsqu'elleenvisage la possibilité d'acquérir, grâce à l'institution du mariage, un morceau de terrain qu'elle convoite depuislongtemps.

Madame Bordin nous est présentée comme une femme au tempérament généreux mais parfaitementcanalisé, non par le désir d'un homme mais par celui d'une position sociale.

Le mariage est pour elle un moyen, non lerésultat d'une affaire sentimentale qui existe pourtant.Bouvard adopte une position inverse et ne s'occupe pas de l'argent, il n'y pense même pas ou à peine (notre linge aune marque pareille...).

Mais la diminution importante de ses revenus le conduit, avec d'autres désillusions, àcorriger ses envies et même le contraint à se passer de ce qu'il aime. 3) et 4) Argent et système économique dans lequel vivent Bouvard et PécuchetAu départ, métier besogneux, qui rapporte à l'un, en fait de plaisir sa demi-tasse, à l'autre un livre, aux deux, devagues envies de merveilles scientifiques dont on parle autour d'eux.Ensuite, un héritage important qui leur donne la possibilité de satisfaire leurs envies mais non de connaître leursgoûts puisque : s'ils peuvent toucher ce qu'ils envient — sans rien atteindre d'ailleurs — ils oublient pendant letrajet, ce qu'ils aiment.. »

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