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HEREDIA: Les Trophées, poèmes

Publié le 22/02/2012

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1. La Grèce et la Sicile ; 2. Rome et les barbares ; 3. Le Moyen Âge et la Renaissance («Les Conquérants») ; 4. L'Orient et les Tropiques ; 5. La Nature et le Rêve.

« Ok Heredia, dans ses sonnets, recherche l'effet de la beauté plastique, et se rapproche de la démarche du peintreou du sculpteur, soit qu'il s'inspire de ces arts, soit qu'il rivalise avec eux en traitant des sujets analogues.

C'est aupeintre décadent Gustave Moreau (1826-1898) et à ses tableaux mythologiques que Les Trophées font référence. Le poème «Jason et Médée» lui est dédié : «En un calme enchanté, sous l'ample frondaison De la forêt, berceau des antiques alarmes, Une aube merveilleuse avivait de ses larmes, Autour d'eux, une étrange et riche floraison.» Un tableau de Corot est à l'origine du poème «Nymphée» ; la Vénus de Botticelli est présente dans le sonnet«Naissance d'Aphrodite», et l'on reconnaît les thèmes de Rubens, le Centaure Borghèse du Louvre, des sculptures deMichel-Ange dans divers poèmes mythologiques. Dans les descriptions de paysages, le poète s'applique à faire jouer les couleurs: couleurs violentes et contrastées, jeux de lumière et reflets métalliques des armes et des cuirasses dans les poèmesépiques ; mais aussi nuances et variations d'un paysage sous-marin dans le poème «Le Récif de corail» ; ou bien lesdégradés du bleu de la mer bretonne, dans le poème «Un peintre», dédié à Emmanuel Lansyer : «Il a peint l'Océan splendide, immense et triste, Où le nuage laisse un reflet d'améthyste, L'émeraude écumante et le calme saphyr.» L'INSPIRATION MYTHOLOGIQUE À travers tableaux et sculptures, c'est le monde mythologique, parfaitement maîtrisé, qui revit dans Les Trophées; le recueil s'ouvre sur la geste d'Hercule affrontant les centaures, monstres souffrant de leur nature hybride; puis Jason et Médée, Ariane, Artémis, Persée et Andromède, Pan et les Muses sont longuementévoqués. Les quatre éléments des penseurs présocratiques sont également dans Les Trophées: la terre, l'eau, l'air (dans le poème «La Mort de l'Aigle», si semblable au «Sommeil du Condor», de Leconte de Lisle) et le feu ; l'inspirationlumineuse et solaire des Trophées apparaît dans la description du volcan de «Fleurs de feu», et dans l'évocation de la chaleur intense de «La Sieste» : «Criblant le dôme obscur, Midi splendide y rôde.» L'Antiquité est quotidienne, tendre et émouvante dans les poèmes inspirés des épigrammes et des inscriptionsvotives des tombeaux latins.

Mais l'Antiquité chère aux parnassiens est aussi héroïque et tragique dans Les Trophées: Antoine, «l'ardent Imperator», sondant le regard de Cléopâtre, «Vit dans ses larges yeux étoilés de points d'or Toute une mer immense où fuyaient des galères.» C'est l'image du futur désastre d'Actium. 3.

LE LYRISME MAÎTRISÉ Heredia, comme tous les poètes parnassiens, privilégie l'Antiquité et la Renaissance au détriment du Moyen Âge,largement réhabilité par les romantiques.

Mais quels que soient les choix historiques, l'évocation du passé est lethème majeur du recueil, dont le poème liminaire s'intitule «L'Oubli».

Ce sonnet met en valeur la fonction du poète,qui est de rendre vivant le passé, malgré l'indifférence de l'homme moderne : «Mais l'Homme indifférent au rêve des aïeux Écoute sans frémir, du fond des nuits sereines, LaMer qui se lamente en pleurant les Sirènes.» 0'.

La poésie des Trophées se déploie aussi dans l'espace : la Bretagne, ou Bagnères de Luchon, lieux de séjour du poète ; l'Italie et les tropiques, lieux connus d'Heredia ; mais aussi les lieux mythiques du Japon, et même le cerclepolaire dans le poème «Plus ultra». Malgré le refus du lyrisme, Heredia s'exprime parfois à la première personne : «Et j'ai laissé. »

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