Histoire de France de MICHELET
Publié le 30/03/2013
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Michelet rédigea son Histoire de France en deux parties. Les six premiers volumes furent publiés entre 1833 et 1844. Les onze derniers (de la Renaissance à la Révolution) parurent de 1855 à 1867. Les dons brillants de Michelet, fils d'un pauvre imprimeur, l'ont placé au faîte des honneurs; il est professeur d'histoire à l'École normale supérieure, chef de la section historique des Archives nationales et titulaire d'une chaire d'histoire et de morale au Collège de France.

«
« Cette œuvre
laborieuse d'environ
quarante ans fut conçue
d'un moment, de
l'éclair de juillet
( 1830).
Dans ces jours
mémorables, une
grande lumière se
fit, et
j'aperçus la France ...
Le premier je la vis
comme une âme et une
personne.
» (Jules
Michelet,
Histoire de
France, préface, 1869)
Luther à sa flûte
~------- EXTRAITS
Philippe le Bel se justifie auprès de
Clément
V aprè s la destruction de
l'ordre des Templie rs
L'étonnement du pape fut extrême quand il
apprit que
le roi se passait de lui dans la
poursuite
d'un ordre qui ne pouvait être
jugé que
par le Saint-Siège.
( ...
)Il suspen
dit les pouvoirs des juges ordinaires, arche
vêques
et évêques, ceux mêmes des
inquisiteurs.
La réponse du roi est rude.
Il écrit au pape
« que Dieu déteste les tièdes ; que ces len
teurs sont une sorte de connivence avec les
crimes des accusés :
que le pape devrait
plutôt exciter les évê
ques.
Ce serait une
grave injure aux pré
lats de leur ôter
le mi
nistère qu'ils tiennent
de Dieu.
Ils n'ont pas
mérité cet outrage; ils
ne le supporteront
pas ;
le roi ne pourrait
le tolérer sans violer
son serment...
Saint
Père, quel est
le sacri
lège qui osera vous
conseiller
de mépriser
ceux que Jésus-Christ
envoie, ou plutôt Jésus
lui-même
? ...
Si l'on
suspend les inquisi
teurs, l'affaire ne
fi
nira jamais ...
Le roi
n'a pas pris la chose
en main comme accusateur; mais comme
champion de
la foi et défenseur de l'Église,
dont
il doit rendre compte à Dieu.
»
Le Moyen Age.
Tome III
1392 : crise de folie de Charles VI
Il était midi, et le roi sortait de la forêt pour
entrer dans une plaine de sable où le soleil frappait
d'aplomb.
( ...
)
Un page qui portait
la lance royale s'endormit sur son cheval,
et
la lance, tombant, alla frapper le casque
que portait un autre page.
A ce bruit d'acier,
à cette lueur, le roi tressaille, tire l'épée, et,
piquant des deux, il crie : « Sus, sus aux
traîtres
! Ils veulent me livrer ! » Il courait
ainsi l'épée nue
sur le duc d'Orléans.
Le
duc échappa, mais
le roi eut le temps de tuer
quatre hommes avant qu'on pût l'arrêter.
Il
fallut qu'il se fût lassé; alors, un de ses che
valiers vint le saisir par-derrière.
On le
désarma, on le descendit de cheval, on le
coucha doucement
par terre.
Les yeux lui
roulaient étrangement dans la tête, il
ne
reconnaissait personne et ne disait mot.
Le Moyen Age.
Tome IV
Azincourt : 1415.
L'attente de la
bataille dans les deux camps
Les Anglais, ayant encore une nuit à eux,
l'employèrent utilement
à se préparer, à
soigner l'âme et le corps, autant qu'il se
pouvait.
( ...
) Ils se
confessaient
à la
hâte, ceux
du moins
que les prêtres
pouvaient expédier.
Tout cela se faisait
sans bruit, tout bas.
( ...
)
Du côté des Fran
çais,
c'était autre
chose.
On s 'occu
pait
à faire des che
valiers.
Partout de
grands
feux qui
montraient tout
à
l'ennemi ; un bruit confus de gens qui
criaient, s'appelaient, un vacarme
de valets
etde pages.
Le Moyen Age.
Tome IV
Catherine de Médicis
NOTES DE L'ÉDITEUR l'effet, il force les couleurs, il fait grimacer
les personnages qui interviennent,
il
avec ses yeux hagards et souffrants.
» Henri
Heine,
Lutèce, 1866.
« Des historiens, dans ces dernières années,
l'ont enfin comprise [Jeanne d'Arc], l'ont
présentée sous son vrai jour, et il est
impossible de ne pas rappeler ici ce qui
est dit
d'elle au tome V de l' Histoire de
France de M.
Michelet.
Ce n'est pas qu'une
critique sévère et précise, une critique d'un
goût simple ne pût relever dans ce brillant
et vivant morceau bien des inexactitudes
et des infractions au ton vrai du sujet.
L'auteur, comme toujours, pousse à badine
hors de propos ;
il se fait gai, vif,
fringant, pimpant contre nature ; il
dramatise, il symbolise ...
Mais on doit,
pour être juste, reconnaître que M.
Michelet
a bien saisi
la pensée même du personnage.
La Jeanne d'Arc de Michelet est plus vraie
qu'aucune des
précédentes.» Sainte-Beuve,
Causeries du lundi, Éditions Garnier Frères,
1850.
« Le Moyen Age rêveur nous y regarde
1 Sipa lcono 2, 3.
4 ill.
de D.
Vierge I bibl.
Ccnlre de Sèvres/ Sipa lcono 5 dessin de F.
Clouet I B.N.
« Le discours de Michelet -ce qu'on
appelle d'ordinaire le style -est
précisément cette sorte
de navigation
concertée qui mène bord
à bord, comme
un poisson
et sa proie, l'histoire et son
narrateur.
Michelet appartient à ce genre
d'écrivains prédateurs
(Pascal, Rimbaud)
qui ne peuvent écrire sans dévorer à tout
instant leur discours.
» Roland Barthes,
Michelet, Le Seuil, 1988.
MICHELET02.
»
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