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Histoire de Gil Blas de Santillane

Publié le 09/04/2013

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histoire
Gil Blas est un roman picaresque. Ce terme vient de picaro, un mot espagnol qui signifie « aventurier «. Le picaro est un personnage de basse extraction, sans métier, serviteur de nombreux maîtres, vagabond, parfois voleur ou mendiant. Ce genre littéraire est né en Espagne en 1554 avec la publication d'une oeuvre anonyme. Il a connu une très grande fortune jusqu'au xviiie siècle, et nombre d'auteurs de romans, en France et ailleurs, en ont subi l'influence.

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« EXTRAITS ----- -- ~ «J'ent rais alors dans ma quinzième année.

Quel plaisir, à cet âge, d'être indépendant et maître de ses volontés ! J'eus bientôt fait connaissance avec des jeunes gens qui me dégourdirent, et m'aidèrent à manger mes ducats.

» Gil Blas est prisonnier d'une bande de voleurs.

Etendu sur un grabat, il attend que tout le monde dorme pour tenter de s'évader Je pris la lampe, et sortis du caveau en me re­ commandant à tous les saints du paradis.

Ce ne fut pas sans peine que je démêlai les dé­ tou rs de ce nouveau labyrinthe.

J'arrivai pourtant à la porte de l'écurie, et j'aperçus enfin l'allée que je cherchais.

Je marche, je m'avance vers la trappe avec une joie mêlée de crainte : mais , hélas! au milieu del' allée je rencontrai une maudite grille de fer bien fermée, et dont les barreaux étaient si près l'un del' autre, qu'on y pouvait à peine pas­ ser la main.

Je me trouvai bien sot à la vue de ce nouvel obstacle, dont je ne m'étais point aperçu en entrant, parce que la grille était alors ouverte .

Je ne laissai pas pourtant de tâter les barreaux.

J'examinai la serrure, je tâchais même de la forcer, lorsque tout à coup je me sentis appliquer vigoureuse­ ment entre les épaules cinq ou six coups de nerf de bœuf Je poussai un cri si perçant, que le souterrain en retentit; et, regardant aussitôt derrière moi, je vis le vieux nègre e n chemise, qui d'une main tenait une lan­ t erne sourde, et del' autre l'instrument de mon supplice.

Ah! Ah! dit-il, petit drôle, vous voulez vous sauver! Oh! ne pense z pas que vous puissie z me surprendre; je vous ai bien entendu.

Vous ave z cru trouver la grille ouverte, n'est-ce-pas ? Apprenez, mon ami, que vous la trouvere z dé­ sormais toujours fermée.

Gil Blas entre au service du docteur Sangrado et souffre vite de son alimenta­ tion austère, au point qu'il songe le quitter.

C'est alors qu'il apprend que le médecin a de grandes ambitions pour lui Ecoute, me dit-il un jour, je ne suis point de ces maîtres durs et ingrats qui laissent vieillir leurs domestiques dans la servitude avant que de les récompenser.

Je suis content de toi, jet' aime; et sans attendre que tu m'aies servi plus longtemps,}' ai pris la résolution de faire ta for tune dès aujourd'hui ; je veux tout à l'heure te découvrir le fin de l'art salutaire que je professe depuis tant d'années.

Les autres médecins en font consister la connaissance dans mille sciences péni­ bles ; et moi, je prétends t'abréger un chemin si long, et t'épargner la peine d'étudier la physique, la pharmacie, la botanique et l'anatomie.

Sache, mon ami, qu'il nef aut que saigner et faire boire de l'eau chaude : voilà le secret de guérir toutes les maladies du monde.

Faisant le grand seigneur à la cour grâce aux faveurs d'un ministre, Gil Blas se donne des airs.

Un ancien compagnon, Fabrice, lui adresse ses reproches En bonne foi, mon ami, parle : vivons-nous ensemble comme autrefois ? Quand j'allais le matin frapper à ta porte, tu venais m' ou­ vrir toi-même encore tout endormi le plus souvent, et j'entrais dans ta chambre sans façon.Aujourd'hui, quelle différence ! Tu as des laquais.

On me fait attendre dans ton antichambre, et il faut qu'on m'annonce avant que je puisse te parler.

Après cela, comment me reçois-tu ? avec une politesse glacée, et en tranchant du seigneur.

On di­ rait que mes visites commencent à te peser.

Crois-tu qu'une pareille réception soit agréable à un homme qui t'a vu son cama­ rade ? Non, Santillane, non ; elle ne me convient nullement.

Adieu, séparons-nous à l'amiable.

Défaisons-nous tous deux, toi d'un censeur de tes actions, et moi d'un nouveau riche qui se méconnaît.

« Un moment après, je servis un potage qu'on aurait pu présenter au plus fameux directeur de Madrid ( ...

) si la dame Jacinte n 'y eût épargné les épices, de peur d'irriter la goutte du licencié.

» NOTES DE L'ÉDITEUR comme lui.

»Sainte- Beuve, préface à Gil Blas, Garnier, 1850.

«Les hommes, c'est-à-dire leur société, et spécialement la société de son temps et de son pays : ministres, courtisans, clergé, noblesse , magistrature, police, traitants, médecins, auxquels il prodigue des brocards de pure tradition moliéresque (non pas aux chirurgiens), pédagogues, fripiers, poètes, comédiens, bandits.

Les hommes, c'est-à­ dire, à travers tous costumes, toutes classes et tous épisodes, l'homme ondoyant et éternel.

" Voilà l'homme ! " dit Gil Blas en se regardant faire (liv.

XI, ch.

V), lui qui est un certain homme , pourtant.

» Gil Blas , introduction d 'Auguste Dupouy, Société Les Belles-Lettres, 1935.

«Ce n'est pas un homme de génie, ni d'un grand talent, ni qui ait en lui rien de bien particulier ; c'est un esprit sain et fin, facile, actif, essentiellement éducable, ayant en lui toutes les aptitudes.

Il ne s'agit que de les bien appliquer; ce qu' il finit par faire : il devient propre à tout, et il mérite en définitive cet éloge que lui donne son ami Fabrice : " Vous avez l'o til universel.

" Mais il ne mérite cet éloge que tout à la fin, et cela nous encourage ; nous sentons en le lisant, que nous pouvons, sans trop d'effort et de présomption, arriver un jour « ...

avec les fluctuations inévitables du goût, le public conserve sa faveur à !'Histoire de Gif Blas de Santillane.

La variété du récit et la généralité de l'expérience vécue par le héros en font une grande œuvre narrative, une somme littéraire et morale.

Celle-ci résume en effet le roman du Siècle d'Or espagnol et( ...

) exprime l'ironie propre au Siècle des Lumières.

»Histoire de Gil Blas de Santillane, introduction de Roger Laufer, Garnier-Flammarion, 1977.

1 coll.

Vio llet 2, 3, 4 éd.

Oos te rwyc h - S tee nh owe r et V ytn erl, sans no m d 'illu strat eur , Amsterda m , 172 0 - 1 725 LESAGE02. »

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