Histoire des Francs de Grégoire de Tours

« La bataille de Tolbiac EXTRAITS Le baptême de Clovis La reine fait alors venir en secret saint Remi, évêque de la ville de Reims, en le priant d'insinuer chez le roi la parole du salut.

L'évêque l'ayant fait venir en secret commença à lui insinuer qu'il devait croire au vrai Dieu, créateur du ciel et de la terre et abandonner les idoles qui ne peu­ vent lui être utiles, ni à lui ni aux au­ tres.

Mais ce dernier lui répliquait : « Je t'ai écouté volon­ tiers, très saint Pè­ re, toutefois, il reste une chose ; c'est que le peuple qui est sous mes ordres ne veut pas délais­ ser ses dieux; mais je vais l'entretenir conformément à ta parole.

» Il se rendit donc au milieu des siens et avant même qu'il eût pris la parole, la puissance de Dieu l'ayant devancé, tout le peuple s'écria en même temps : « Les dieux mortels, nous les rejetons, pieux roi, et c'est le Dieu immortel que prêche Remi que nous sommes prêts à suivre.

» Cette nouvelle est portée au prélat qui, rempli d'une grande joie, fit préparer la piscine ...

Le meurtre de la reine Galswinthe Le roi Chilpéric demanda ( ...

) Galswinthe bien qu'il eût plusieurs épouses.

( ...

) Il éprouvait aussi pour elle un grand amour, car elle avait apporté avec elle de grands trésors .

Mais son amour pour Frédégonde qu'il avait eue auparavant comme femme provoqua entre eux un grand différend.

Elle avait déjà été convertie à la foi catholique et ointe de chrême.

Or comme elle se plaignait constamment au roi d'avoir à supporter ~es injures et de ne jouir auprès de lui d'aucune considération, elle demanda la permission de rentrer librement dans sa patrie en laissant les trésors qu'elle avait apportés avec elle.

Le roi feignant de nier la chose, l'apaisa par de douces paroles.

Finalement, il la fit égorger par un esclave et on la trouva morte dans son lit.

Frédégonde contre Brunehaut Après que la reine Frédégonde se fut rendue dans ladite villa, comme elle s'attristaitfort de ce que le pouvoir lui eût été en partie enlevé et qu'elle estimait que Brunehaut était mieux traitée qu'elle, elle envoya secrètement un clerc de ses familiers chargé de l'assassiner; après l'avoir traîtreusement circonvenue, il devait s'insinuerdans son in­ timité, réussir à avoir sa confiance et ainsi elle pourrait être frappée à la dérobade.

Quand il arriva donc, le clerc se recom­ manda à elle par divers artifices.

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..

)Mais au bout de peu de temps, on comprit qu'il avait été envoyé par traîtrise.

Il fut enchaîné et fouetté et lorsqu'il eut révélé le secret, on lui permit de revenir auprès de sa patronne.

Il expliqua ce qui avait été accompli et lorsqu'il eut avoué qu'il n'avait pu exécu­ ter les ordres donnés, on le punit en lui cou­ pant les pieds et les mains.

Le meurtre des fils de Clodomir par leurs oncles Clotaire et Childebert N OT ES DE L 'ÉDITEUR Quelques dates 563 : Grégoire est ordonné diacre et se fixe chez un parent éloigné, Euphronius, évêque de Tours .

573 : A la mort de celui-ci, il monte sur le trône épiscopal.

Il sera désormais le défenseur des droits de l'Église.

-Au concile de Paris, il défend, seul, l'évêque Prétextat et il regroupe l'opposition des évêques contre le roi.

-Il joue enfin un rôle de conciliateur entre les rois qui se partagent la Gaule et qui s 'envahissent mutuellement v.

575-592: Composition de l' Histoire des Francs.

« Son esprit observateur, son goût «Si Grégoire de Tours n'avait pas écrit son Histoire des Francs c'est une longue page de notre histoire qui serait presque blanche ( ...

) ; cet auteur a su nous faire pénétrer dans l'intimité même de ses contemporains.

( ...

)Grégoire de Tours ne connaît rien de plus naturel que le surnaturel.

Le miracle est pour lui une manifestation quotidienne et presque régulière de la puissance -A Childéric venu appréhender Mérovée dans la basilique de Tours, Grégoire oppose une fin de non-recevoir en vertu du droit d 'asile.

de la narration l'ont fait surnommer "!'Hérodote français" .

» J.

Calmette , cité dans le Dictionnaire des œuvres, Laffont­ Bompiani .

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tirées de L 'H istoire de France en cent tableaux, de P.

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Paris.

1880 de Dieu.

» Robert Latouche, Histoire des Francs, introduction, Les Belles-Lettres, 1963.

GRÉGOIRE DE TOU RS 02. »