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JEAN-JACQUES ROUSSEAU : DISCOURS SUR L'ORIGINE ET LES FONDEMENTS DE L'INEGALITE PARMI LES HOMMES (Résumé & Analyse)

Publié le 17/01/2022

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Jean-Jacques Rousseau est un personnage curieux dans l'histoire de la philosophie. Il est une sorte de « génie », pour employer l'expression d'Arthur Schopenhauer à son endroit. Pour ce philosophe, cela signifie que Rousseau pense plus par intuition globale que par construction de déductions laborieuses. Son oeuvre a touché à de nombreux domaines : philosophie, politique, éducation, littérature, musique. Le contexte de rédaction du Discours sur l'inégalité Né à Genève d'une famille calviniste, Rousseau mena toujours une vie difficile et plus ou moins vagabonde. A seize ans, il quitte Genève pour la France. Les années qu'il passa aux Charmettes, près de Chambéry, chez Madame de Warens, furent les plus heureuses de sa vie. C'est là qu'il s'initie au latin, à la musique et à la philosophie. En 1741, à vingt-neuf ans, il s'établit à Paris où il cherche, sans grand succès, à se faire connaître comme l'inventeur d'une nouvelle notation musicale. Après quelque temps à Venise, il revient à Paris en 1745. En 1750, à trente-huit ans, il se révèle au grand public par son texte : « Si le progrès des sciences et des arts a contribué à corrompre ou à épurer les moeurs ». C'est la réponse à une question mise en concours par l'Académie de Dijon et annoncée dans le Mercure de France (octobre 1749). Ce Discours va le rendre célèbre. Cette gloire vient tout d'un coup parce que son texte fait un effet prodigieux, suscitant une immense controverse qui occupe Rousseau jusqu'en 1753, date de la nouvelle question de l'Académie de Dijon qui va être le prétexte du second Discours.

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« que s'élabore le langage.

Rousseau s'arrête longuement sur la genèse du langage qui est l'outil dont les hommes ontbesoin pour vivre en société.

Rousseau pense que l'homme « avait dans le seul instinct tout ce qu'il lui fallait pourvivre dans l'état de nature ».

Par contre, vivre en société suppose le développement de la « raison cultivée ».L'homme naturel n'a donc ni vice, ni vertu.

Rousseau s'oppose à Hobbes qui croit que n'ayant pas de vertu, l'hommenaturel est fondamentalement méchant.

Pour lui, au contraire, l'homme naturel ignore le vice parce qu'il ignore cequ'est l'amour-propre.

Il pense même que l'homme naturel est pourvu de pitié.

Il n'aime pas voir souffrir sonsemblable.

La mère aime ses petits.La dureté de l'homme civilisé Dans la société civilisée, l'amour-propre éloignel'homme du sentiment de compassion :« C'est la raison qui engendre l'amour-propre, et c'est la réflexion qui lefortifie ; c'est elle qui replie l'homme sur lui-même ; c'est elle qui le sépare de tout ce qui le gêne et l'afflige ; c'estla philosophie qui l'isole ; c'est par elle qu'il dit en secret, à l'aspect d'un homme souffrant, péris si tu veux, je suisen sûreté.

Il n'y a plus que les dangers de la société entière qui troublent le sommeil tranquille du philosophe, et quil'arrachent de son lit.

On peut impunément égorger son semblable sous sa fenêtre ; il n'a qu'à mettre ses mains surses oreilles et s'argumenter un peu, pour empêcher la Nature qui se révolte en lui, de l'identifier avec celui que l'onassassine.

L'homme sauvage n'a point cet admirable talent ; et faute de sagesse et de raison, on le voit toujours selivrer étourdiment au premier sentiment de l'Humanité...

»L'état de nature : l'équilibreLa passion est absente del'homme sauvage.

La concurrence sexuelle n'existe pas.

Le désir sexuel n'existe pas comme prétexte à l'affrontement:« L'imagination qui fait tant de ravages parmi nous, ne parle point à des coeurs sauvages ; chacun attendpaisiblement l'impulsion de la Nature, s'y livre sans choix avec plus de plaisir que de fureur, et le besoin satisfait,tout désir est éteint.

»L'état de nature est donc un état d'équilibre, sans passion ni progrès:« Errant dans les forêtssans industrie, sans parole, sans domicile, sans guerre, et sans liaison, sans nul besoin de ses semblables, commesans nul désir de leur nuire, peut-être même sans jamais en reconnaître aucun individuellement, l'homme sauvagesujet à peu de passions, et se suffisant à lui-même, n'avait que les sentiments et les lumières propres à cet état,qu'il ne sentait que ses vrais besoins, ne regardait que ce qu'il croyait avoir intérêt à voir, et que son intelligence nefaisait pas plus de progrès que sa vanité.

»L'absence de progrèsSi par hasard il faisait quelque découverte, il pouvaitd'autant moins la communiquer qu'il ne connaissait pas même ses enfants.

L'art périssait avec l'inventeur :« Il n'yavait ni éducation, ni progrès, les générations se multipliaient inutilement ; et chacune partant toujours du mêmepoint, les siècles s'écoulaient dans toute la grossièreté des premiers âges, l'espèce était déjà vieille, et l'hommerestait toujours un enfant.

» Discussion des auteurs qui l'ont précédéSi Rousseau insiste longuement sur cettedescription de l'état de nature, c'est qu'il veut détruire définitivement les fausses théories de cet état, tellesqu'elles ont pu apparaître chez les auteurs qui l'ont précédé.

Il veut démolir l'idée que les différences physiques sontà la base de l'inégalité sociale.

Pour lui, dans l'état de nature, le rapport de force n'est que momentané et ne peutpas s'instituer durablement :« Un homme pourra bien s'emparer des fruits qu'un autre acueillis, du gibier qu'il a tué...Mais comment viendra-t-iljamais à bout de s'en faire obéir ?...

Si l'on me tourmente dansun lieu, qui m'empêchera depasser ailleurs ? »Il n'y a pas d'homme capable d'en asservir d'autres dans l'état de nature parce que personne nedépend de personne pour sa survie.

En conséquence, dans l'état de nature, il n'existe pas d'inégalité sociale.Seconde partie : la fondation de la société civile et de l'inégalité « Le premier qui ayant enclos un terrain, s'avisa de dire, ceci est à moi, et trouva des gens assez simples pour le croire, fut le vrai fondateur de la sociétécivile.

» Cette phrase est la plus célèbre de ce Discours.

Mais il est intéressant de suivre le raisonnement deRousseau :« Que de crimes, de guerres, de meurtres, que de misères et d'horreurs, n'eût point épargnés au genrehumain celui qui arrachant les pieux ou comblant le fossé, eût crié à ses semblables : Gardez-vous d'écouter cetimposteur ! Vous êtes perdus, si vous oubliez que les fruits sont à tous, et que la terre n'est à personne...»L'invention de la société Rousseau sait cependant que la civilisation était déjà en marche.

Pour satisfaire leursbesoins, les hommes inventèrent la pêche, la chasse.

Ils inventèrent les vêtements.

Ils apprirent à conserver le feu.Ils prirent goût à la cuisine cuite...

Mais au fur et à mesure que l'homme découvrait sa supériorité sur l'animal, ildécouvrit en même temps l'orgueil.

La recherche du bien-être amena l'homme à reconnaître l'intérêt qu'il y avait à seregrouper.

De là naquit l'industrie.

On créa des outils.

On s'installa durablement à plusieurs : ce fut la naissance dela famille et de l'amour conjugal.

L'usage de la parole s'imposa.

La langue s'enrichit.

De regroupement enregroupement, la nation se forma.

On commença à éprouver de la considération pour certains.

Ce fut le point dedépart de la concurrence et de la rivalité.

Avec la propriété naît l'exploitation.L'accumulation« Dès qu'on s'aperçutqu'il était utile à un seul d'avoir des provisions pour deux, l'égalité disparut, la propriété s'introduisit, le travail devintnécessaire, et les vastes forêts se changèrent en des campagnes riantes qu'il fallut arroser de la sueur des hommes,et dans lesquelles on vit bientôt l'esclavage et la misère germer et croître avec les moissons.

»Métallurgie etagriculture furent à la base de cette révolution.

La division du travail s'organisa et la propriété s'institua.

Au départ,il s'agissait pour l'agriculteur de protéger sa terre jusqu'à la récolte, puis d'année en année de maintenir son pouvoirsur sa terre...L'invention de l'amour-propre Moralement, cela entraîna le développement de la mémoire, del'imagination, de l'amour-propre intéressé : « Être et paraître devinrent deux choses tout à fait différentes, et decette distinction sortirent le faste imposant, la ruse trompeuse, et tous les vices qui en sont le cortège.

» Ce futl'assujettissement de l'homme.

L'idée de richesse s'imposa, non par besoin, mais pour dominer l'autre.

L'héritagepermit de construire de grandes richesses.

La rivalité des riches entraîna la pratique de la guerre.

Ensuite, on créades institutions pour maintenir les conquêtes.

Les hommes les acceptèrent en croyant échapper à la guerre.

En fait,elles les maintinrent en esclavage, en dépendance.

On accepta le droit comme un blessé accepte qu'on lui coupe lebras pour préserver le reste du corps.La liberté naturelle avait disparu.

Dès qu'une société fut créée, les autress'imposèrent d'elles-mêmes.

Elles couvrirent toute la terre.

Le droit civil devint la règle de tous les citoyens.

Laguerre entre nations engendra le meurtre comme devoir.

Se choisir des chefs devint une nécessité.

« Les peuples sesont donné des chefs pour défendre leur liberté et non les asservir.

» Mais les politiques qui parlent de l'amour de laliberté sont en fait conscients que les hommes ont un penchant pour la servitude.Origine de l'autoritéRousseauinsiste sur le fait que l'autorité paternelle n'est pas du même registre que l'autorité politique : « Le père n'est lemaître de l'enfant qu'aussi longtemps que son secours lui est nécessaire.

» Au-delà de ce terme, ils deviennentégaux.

Le fils ne doit que respect et non obéissance à son père.

Rousseau conteste l'idée que l'on puisse aliéner par. »

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