JOCELYN de Lamartine

JOCELYN, « poème-journal » en 8 000 vers de Lamartine. C'est l'un des deux seuls « fragments » (avec la Chute d'un ange, 1838) de la monumentale épopée, les Visions, qu'il rêvait d'écrire depuis 1821. Composé de 1831 à 1835 durant ses retraites à Saint-Point, publié en février 1836, ce Paul et Virginie alpestre fut un foudroyant succès populaire. Le personnage qui donne son nom à ce roman rimé est inspiré de l'abbé Dumont, maître à Milly du jeune Lamartine dont il reçoit jusqu'à sa mort (1832) la bienveillante affection. Ce journal s'étend sur neuf « époques » : fils d'une pauvre veuve, Jocelyn sacrifie au profit de sa sœur sa part d'héritage et entre au séminaire ( 1 ) ; pour échapper à la Révolution, il se réfugie au sommet des Alpes, dans la grotte des Aigles, où il jouit intensément de la nature mais souffre de la solitude (2) ; il recueille, un jour, un autre proscrit, Laurence, âgé de 16 ans, dont le père vient d'être abattu, et les deux jeunes gens vivent ensemble dans la grotte (3) ; le printemps exalte leur amitié et leurs extases, mais survient l'accident qui révèle en Laurence la jeune fille déguisée — leur sentiment se mue en un chaste amour (4) ;