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José Maria de HEREDIA : Les Trophées

Publié le 05/10/2012

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Le groupe parnassien était au travail en une heure où les renouveaux, apparents ou réels, de l'Histoire, des Sciences, de la Critique donnaient à ces études je ne sais quel faux air et charme imposteur de poésie profonde, auquel il était difficile de résister. ( ... ). Le "costume" apparaissait une matière inépuisable. Qu'elle se soit vite épuisée, que le charme se soit en partie dissipé, c'est l'évidence. Ceux qui voudront se rendre compte de ce prestige enfui seront sages d'essayer, pour quelques minutes, une lecture des illisibles Trophées : ce que Taine appelait le petit fait significatif y triomphe au point de devenir la petite touche insignifiante qui confisque et dévore la pensée d'un poème.

« Illustration J.

Simon L es Tr ophées sont dédi és au poète Leconte de Lisl e, pré curseur de /'éco le parnassienne .

Redé­ couvrant le sonner c la s siqu e e r la ri­ g ue ur d e /' alexan­ drin, il a ouv ert la voie à r o w e un e gé ­ n éra ti on de je un es poètes.

Pho to Explorer A rchives Le livre Une épopée L es T rophées (1893) sont un e no uve lle " lége nd e des sièc les", d es lie ux e t de l'es prit , une authentiqu e épo pée, c omp osée p o ur 1 'esse nti el d e s onn ets , qui no us mèn e de l'Antiquit é cla ssiqu e- le co mm ence ment de to ut e c ivili sation ­ à la Re nai ssance, ap ogée de la qu ête ver s l'h a rmonie de l'es prit e t l'es thé tiqu e.

D e l'O cc ident g re c et romain au mo nde o rien­ ta l, e n pa ssa nt par l'E sp ag ne du roman cero, o n s'ac h emin e ve rs l e Sud ex trêm e, les tropiqu es.

De mêm e, à partir du fo nd s natu ­ r e l primiti f, min éra l et m arin , s'é pan o uit la c réa tio n hum a ine, l es sculptur es de Mi ch e l-A nge nées du marbr e et la ly re po ur pl eur er l es mo rts.

Les six di vis io ns du recue il (L a G rèce et la Sic ile, R ome et les Barbares, Le M oye n Age et l a Ren aissance, L 'O rient et les Trop iq ues, La N atur e e t le Rêve, Le Roman ­ cero) so nt six é ta p es, six é po qu es, six es prit s réuni s sous le scea u d'un syncré tism e typ iqu em ent nerv a lien .

L 'art du poè te r és out les traditi onn e lles contr a diction s : te mp s et es pace, n a­ ture e t es prit , Orient e t Occ ide nt .

L'hymne à la beaut é L e troph ée, c'es t t out à la fo is la r eco nn aissa nce d'un trio m phe e t un objet, un m onum en t.

H ered ia jo ue s ur les d eu x as pec ts : l es "tro ph ées ", c'es t-à-d ir e les poè mes du r e­ c ue il , so nt en m êm e te m ps les sig nes d'un e co mm ém ora tio n g lori euse et d es œuv re s d 'art ac hevées, be lles en so i.

Nul mes­ sage do nc, s inon cec i : l a bea uté do it cé lé br er l a bea uté, 1 'espr it reco nnaître l'es prit.

L 'art n'a d'autre but que sa pro pre exp res ­ s io n : ce mot d 'o rdr e (ce qu 'on a app elé par la s uite la théorie d e " l'art po ur l'art"), H ered ia e t ses amis du Pr emi er P arnasse , Sully Prudh omm e, Vill iers de l'I s le -Adam , en ont fa it le ur c h e­ val de bata ill e dan s la Fra nce du Seco nd Empir e empre inte d 'es prit bo ur geo i s, carac té risée par sa méd ioc rité intellect ue lle e t l a v ulga rité de ses goût s.

A 1 'épo qu e du caf ' co nc ' et de la V ie parisienne , Hered ia rêve d' idéa l et d e fo rm e pur e.

Ses Trophées cé lèbre nt une harm o nie es thét iqu e o ubli ée par son s iècle.. »

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