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JULES BARBEY D'AUREVILLY: Les Diaboliques.

Publié le 23/10/2012

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JULES BARBEY D'AUREVILLY: Les Diaboliques. La fascination du mal I ules-Amédée Barbey d'Aurevilly est un nostal- gique. Né huit ans après son siècle, il a vu s'effondrer un à un les derniers vestiges de l'ordre monarchique. Ses ouvrages, Du dandysme, Le Chevalier Des Touches, L'Ensorcelée , ou encore son recueil de nouvelles Les Diaboliques, rendent hommage aux derniers aristocrates, à ceux qu'il nomme les « vieux beaux « de l'Ancien Régime. Mais derrière cette nostalgie se cache aussi une fascination pour le maléfique, d'autant que celui-ci émane, justement, de cette noblesse disparue et tant regrettée. « Le mal — le vrai — est aristocratique «, dit Barbey. Les six nouvelles des Diaboliques, publiées en 1874, tendent à le montrer. Très significativement, Barbey avait d'abord envisagé de donner aux Diaboliques le titre parlant de : Ricochets de conversation. En 1874, lorsque le livre sortit, la République était encore (elle le sera jusqu'en 1875) à tendance fortement monarchiste. L'« ordre moral « régnait, ce qui valut à Barbey d'être inquiété par la justice. Seule l'intervention d'amis influents lui permit d'éviter un procès. L'horreur, comme le désir, ne se laisse jamais voir, mais s'avance toujours masquée derrière l'innocence. L'auteur nous le démontre en six nouvelles. Du badin à l'horreur rr out commence, chaque fois, par une ba1 dine conversati...
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« Le Bonheur dans le crime EXTRAITS Le plus bel amour de Don Juan -Empêche-le, maman, dit-elle, avec la fa­ miliarité d'une enfant gâtée, élevée pour être une despote, de nous dire des atroces histoires qui font frémir.

- Je me tairai, si vous le voulez, mademoiselle Sibylle, répondit celui qu'elle n'avait pas nom­ mé, dans safami­ lim-ité naïve et presque tendre.

Lui qui vivait si près de cette jeune âme, en connaissait les curiosités et les peurs ; car, pour toutes choses , elle avait l'es­ pèce d'émotion que l'on a quand on plonge les pieds dans un bain plus froid que la tempéra­ ture, et qui coupe l'haleine à mesure qu'on entre dans la saisissante fraîcheur de son eau.

- Sibylle n'a tout de même pas la préten­ tion, que je sache, d'imposer silence à mes amis, fit la baronne en caressant la tête de sa fille, si prématurément pensive; elle a la fuite ; elle peut s'en aller.

Mais la capric ieuse fillette, qui avait peut­ être autant d'envie de l'histoire que ma­ dame sa mère, ne fuit pas ...

Le Bonheur dans le crime Quand je sentis cet horrible froid, je me dressai à mi-corps pour mieux la regarder ; je m'arrachai en sursaut de ses bras , dont l'un tomba sur elle et l'autre pendit à terre, du canapé sur lequel elle était couchée.

Effaré, mais lucide encore,je lui mis la main sur le cœur ...

1 l n 'y avait rien ! rien au pouls, rien aux tempes, rien aux artères carotides, rien nulle part ...

que la mort qui était par­ tout , et déjà avec son épouvantable rigidité! A un dîner d'athées -Je vous entends venir, avec vos petits sa­ bots de bois ,fis-je au docteur.

( ...

) C'était lui qui l'avait enlevée ! - Eh bien ! pas du tout , dit le docteur ; c'était mieux que cela ! Vous ne vous dou­ teriez jamais de ce que c'était ...

Cela dura quelques minutes, ce combat impie ...

Etc' était si étonnamment tragique, que je ne pensai pas tout de suite à peser de l'épaule sur la porte du placard, pour labri­ ser et intervenir ...

quand un cri comme je n'en ai jamais entendu, ni vous non plus , Messieurs - et nous en avons pourtant entendu d'asse z affreux sur les champs de bataille ! - me donna la force d'enfoncer la por­ te du placard, et je vis ...

ce que je ne reverrai jamais! La Pudica , terras­ sée, était tombée sur la table où elle avait écrit, et le major l'y retenait d'un poi gnet de fer, tous voiles re­ levés, son beau corps à nu , tordu comme un serpent coupé, sous son étreinte.

Mais que croyez-vous qu'il faisait de son autre main, Messieurs ? ...

La V engeance d'une femme NOTES DE L'ÉDITEUR 1954 : Les Diaboliques éditées pour Je grand public.

Très grand succès.

Le recueil a été réédité en tout une trentaine de fois.

religieuse, la rage, la verve, Quelques dates 1849 : rédaction de Les Dessous de cartes d'une partie de whist.

1874: publication des Diaboliques.

La même année, l'ouvrage fait l'objet de poursuites.

Un procès est évité de justesse.

Barbey , malgré la publicité que cette « affaire » a faite à son li v re , ressent une vive amertume.

«De part en part, il n'y a que rhétorique et bluff dans cet homme-là.

»Gi de, à propos de Barbey .

« Relu avec une admiration étonnée Les Diaboliques.

( ...

)A un dîner d'athées est très voisin de Bernanos .

Le ton, l'inspiration 1 coll.

Viollet 2 , 3, 4, 5 grav ures tirées de J'œ uvre gravé et litho graphié de F.

Rops, de M .

Exsteens, éd .

Pelle!, Paris, 1928 l'insolence, l'impatience, l 'adjectif en coup de poing, presque tout y est.

»Julien Green «S ur les conseils enthousiastes d'une amie, j'ai lu Barbey d 'A urevilly qui jusqu'alors existait à peine pour moi.

( ...

) Par son style, sa fougue, les audaces de sa plume et de ses inventions, Barbey d'Aurevilly m'a séduite.» Simone de Beauvoir.

BARBEY D 'AU REVTLL Y 04. »

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