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Laclos: Les Liaisons dangereuses

Publié le 08/01/2020

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liaisons dangereuses

Mme de Volanges, ayant décidé de la marier à M. de Gercourt. Ce mariage déplaît à Mme de Merteuil, parente de Mme de Volanges : Gercourt a été autrefois son amant et il l’a quittée. Elle veut se venger et demande à son ami, ancien amant également, le vicomte de Valmont, de séduire Cécile : Gercourt, sera ainsi ridiculisé. Mais Valmont refuse : il se trouve à la campagne chez sa tante, Mme de Rosemonde et il veut séduire Mme de Tourvel, jeune épouse du président de Tourvel, belle, dévote et vertueuse. Furieuse de n’être pas obéie aussitôt, Mme de Merteuil s’emploie à rendre Valmont jaloux de son chevalier servant du moment, et se moque de celle qu’il prétend conquérir. Cependant, le hasard travaille pour Mme de Merteuil : car Mmc de Tourvel est en correspondance avec M1\"' de Volanges, qu’elle connaît un peu et à qui elle conte ingénument le plaisir qu’elle a d’être à la campagne en compagnie de Valmont. Mme de Volanges l’avertit que celui-ci est un libertin* sans scrupules et s’applique à le desservir auprès d’elle. De son côté, la petite Cécile dont le mariage a été retardé, est tombée amoureuse de son maître de musique, le chevalier Danceny. Mme de Merteuil feint de favoriser affectueusement cette liaison. Valmont se déclare à sa belle dévote : il en est repoussé, mais établit une correspondance avec elle qui lui fait sentir qu’elle commence à l’aimer tout en résistant. Valmont découvre bientôt que c’est Mme de Volanges qui l’a ruiné dans le cœur de celle qu’il veut posséder; fou de rage, il décide de se venger en pervertissant Cécile. La première partie s’achève sur les efforts de Cécile et de Mme de Tourvel pour quitter l’une Danceny, l’autre Valmont, mais aussi sur une première victoire de Mme de Merteuil, qui a obtenu ce qu’elle voulait de Valmont auquel elle a promis de redevenir pour une nuit sa maîtresse s’il parvenait à séduire Mme de Tourvel.

Deuxième partie

De retour à Paris, Valmont s’engage dans le plan que Mmc de Merteuil a conçu pour perdre Cécile. Il gagne la confiance du timide Danceny. L’intrigue languit : aussi Mme de Merteuil révèle-t-elle à Mme de Volanges l’amour de sa fille pour Danceny. Gardant habilement la confiance de l’un et de l’autre, elle convainc Mmc de Volanges d’accompagner Cécile à la campagne, chez Mme de Rosemonde, où Valmont pourra ainsi mener de front ses deux intrigues : continuer à séduire Mme de Tourvel et «déniaiser» Cécile. Bien que son amour avec Mme de Tourvel n’avance pas autant qu’il le voudrait, Valmont a pourtant maintenu avec elle un échange épistolaire. Unis par leur commun projet de vengeance et par leur amoralité absolue, Valmont et Merteuil ne peuvent cependant se cacher leur rivalité profonde : à Valmont, qui la prévient qu’elle est l’objet d’un pari - un certain Prévan a juré qu’il ferait d’elle sa maîtresse car il ne croit pas trop à sa vertu - et la tient informée de ses exploits de séducteur, Merteuil riposte par la plus Ion-

n’a peut-être pas tort de proclamer mais elle sait tout car tout le monde lui écrit ; Mme de Rosemonde, incarnation de la vertu et de la sagesse, est celle à qui on se confie volontiers et elle rayonne sur la fin du roman.

Si on observe les fins de chacune des quatre parties, on constate qu’elles sont toujours ambiguës : la première se termine sur la victoire de la vertu - Cécile et Mme de Tourvel tentent de rompre - mais aussi sur un premier succès de Merteuil, puisque Valmont décide de se venger de Mme de Volanges, exactement comme la marquise le souhaitait. Le mal, Merteuil, triomphe à la fin de la deuxième partie : non seulement elle écrase Prévan, mais elle enferme les victimes désignées, Cécile et M“ de Tourvel, chez Mme de Rosemonde, où elles sont livrées à Valmont. Le dénouement de la troisième partie semble répéter celui de la première : la vertu de Mme de Tourvel la pousse à fuir - un point pour la vertu - mais Valmont a possédé Cécile, Merteuil a fait de Danceny son amant, Valmont a triché avec Dieu : trois points pour le vice. Quant à la fin du roman, elle engage des interprétations contradictoires : le mal a gagné, puisque la tendre Tourvel s’est donnée à Valmont qui la sacrifie à sa volonté puérile de « gagner son pari » ; la vie de Cécile est détruite. Les méchants sont punis dira-t-on : Valmont, de noble naissance, a du moins une fin digne d’un homme d’honneur puisqu’il meurt en duel. Merteuil est traînée dans la boue : sa fin ignominieuse suffit-elle à donner aux Liaisons un dénouement moral ?

liaisons dangereuses

« LA FICHE DE LECTURE LITTÉRAIRE tre presque contradictoire, le genre épistolaire suppose de !'écrivain qu'il soit moins un narrateur, un raconteur d'histoires, qu'un excellent ordonnateur et un compositeur virtuose.

Le premier titre envisagé par Laclos était très proche: Le Danger des liaisons.

C'était aussi un lieu commun des moralistes que de dénoncer ce danger, encouru notamment par les jeunes gens, des «relations et fréquentations sociales» mal choisies: le mot «liaison» ne signifie en effet que «relation» (pas de connotation amoureuse ou sexuelle, comme de nos jours).

Le passage au pluriel dans le titre définitif a le double avantage de ne pas décourager le Ïècteur par un titre trop moral et de laisser attendre la description de plusieurs de ces «liaisons» propres à corrompre les âmes innocentes.

De plus, le pluriel reste assez vague pour qu'on ne soit pas surpris de découvrir que les liaisons dangereuses ne sont pas seule­ ment celles, classiques, qu'entretiennent corrupteurs et corrompus, mais aussi celles qui associent entre eux les grands prédateurs.

Enfin, bien sûr, la liaison désigne de façon métatextuelle* la «lettre» en elle-même, lien, fil, éventuelle­ ment nœud coulant qui saisit dans ses lacs celles et ceux que les mots séduisent.

On peut commencer à réfléchir sur le roman de Laclos en identifiant les plus dangereuses de ces «liaisons» et en s'interrogeant à chaque fois sur la nature du «danger» encouru.

Ces variations sur le titre sont par ailleurs reprises dans deux lettres, XXII et XXXII, où l'expression «liaison dangereuse» est appli­ quée à Valmont; elle le sera encore, dans la lettre LXIII, appliquée cette fois au chevalier Danceny et c'est sur le rappel des «malheurs que peut causer une seule liaison dangereuse» que pratiquement le roman s'achève.

c -Liens avec les autres œuvres de Lados Ils sont inexistants et pour cause, Laclos étant l'homme d'un seul roman.

En compensation, des liens avec plusieurs œuvres contemporaines sont sensibles : Les Égarements du cœur et de l'esprit (1736), de Crébillon, roman d'initiation au libertinage~' mondain, Clarissa Harlowe (1747), de Richardson, roman pré-sadien de la vertu bafouée, où un séducteur pervers, Lovdace, viole l'héroïne qui meurt de honte.

Mais aussi, La Nouvelle Héloïse (1761) de Rousseau, que Laclos fait lire à ses deux libertins' la marquise de Merteuil et le vicomte de Valmont.

2 -Résumé et composition a -Les données de l'intrigue Le roman se présente en quatre parties.

Première partie Cécile de Volanges écrit à une de ses amies qu'elle va quitter le couvent, sa mère, 118. »

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