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LAFCADIO

Publié le 22/01/2019

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LAFCADIO, héros des Caves du Vatican (1914) d'André Gide. Fils naturel d'un diplomate français et d'une grande cocotte, Lafcadio Wluiki a pour éducateurs les amants de sa mère : il devient un play-boy cosmopolite avant la lettre, beau et polyglotte, pliant son corps et sa volonté à une ascèse dont la morale réside dans la disponibilité, forme supérieure de la liberté, le goût du jeu, forme de curiosité et d'abandon au destin, l'inconséquence, forme exacerbée du refus de toute compromission, le rejet du lien et de l'intégration, privilège du bâtard et du riche. Apôtre de l'acte gratuit (il se punit d'avoir conçu un acte « psychologiquement motivable » en s'enfonçant un canif dans la cuisse), Lafcadio lance ainsi un défi au Créateur et à la création (« une étreinte assez large pour embrasser l'humanité entière; ou l'étrangler peut-être...»). Inspiré du dandysme baudelairien et des lectures de Nietzsche et de Dostoïevski (les Démons), le personnage de Lafcadio habita Gide longtemps et s'enrichit de souvenirs littéraires (Stendhal, Lautréamont) et de rencontres (Apollinaire, Cravan). C'est la mort de Lafcadio Heam en 1904 qui lui donna son nom.

« Gide ne voulait pas être cons idéré comme un r oman­ cier.

Il qualifie Les Caves du Vatican de "sotie ", c'est-à ­ dire de sa tire, de divertissement , et ses autres livres seront des "traités" , des "récits".

André Gide tira lui­ même de ce roman une pièce de théâtre fort curieuse qui fut jouée pour la pre­ mière fois en 1951.

Illustrations J .

Simo n Le livre Le crime de Lafcadio L e comte Juste-Agé nor de Bar aglioul , au seuil de sa mort , charge son fils Julius d'enquêter sur un certain Lafcadio , jeune Roumain de dix-neuf ans.

Celui-ci apprend de la bouche du comte qu' il est son fils et hérite d'une partie de sa fortune.

Pendant ce temps , Protos et sa bande de brigands font courir le bruit que le pape est retenu prisonnier dans les caves du Vatican et qu'un sosie le remplace.

Amédée Fleurissoire , beau-frère de Julius, part délivrer le pape, mais Lafcadio le tue en le précipitant du train qui relie Rome à Naples.

Protos, qui a tout vu, tente en vain de l'enrôler dans sa bande.

La mort d'Amédée ramène Julius à une foi plus rigoureuse, et Anthime , un autre beau-frère de Julius , renie au contraire sa récente conversion.

Protos , livré à la police par son amie Carola qui le croit coupable du meurtre, finit en prison.

Pour Lafcadio commence une période de doutes : doit-il se dénon­ cer et innocenter Protos? Doit-il, comme le lui suggère Julius, se réfugier dans la foi ? Un co n te philosophiq ue C et ouvrage , curieux de prime abord, entremêle les genres : satire, conte philosophique, intrigue policière digne d'Arsène Lupin , roman ...

L'ensemble est empreint d'ironie, de cocasserie, voire d'invraisemblances, mais déve­ loppe un des thèmes majeurs de l'œuvre de Gide : l'acte gra­ tuit, proche d'un certain nihilisme, sans raison ni profit.

Cette attirance pour le crime est analysée par l'auteur en des termes qui rappellent les études psychiatriques modernes.

A chacun des cinq personnages principaux est consacrée une partie du livre : l'unité de l'ensemble nous est révélée , lors de la mort de Fleurissoire , par Lafcadio qui s'écrie : "Ce vieillard est un carrefour." Il est en effet le point central où se croisent tous les destins : parmi ceux-ci, Gide oppose les âmes faibles, soumises aux traditions et aux dogme s religieux, à Lafcadio, être pur et libre, qui n 'es t pas "embaraglioulé".

L'auteur attaque ainsi de nombreux idées sommaires et préjugés carac­ téristiques de la "fin de siècle ".. »

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