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LAMARTINE : Jocelyn

Publié le 05/04/2013

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lamartine

Après le triomphe des Méditations poétiques, Lamartine retrouve avec Jocelyn (1836) un immense succès populaire. Plusieurs sources d'inspiration au départ de cette oeuvre : Paul et Virginie, sans aucun doute, (l'auteur rappellera dans sa préface combien les gravures de cette histoire enchantèrent son enfance). Mais aussi l'abbé Dumont, prêtre romanesque à qui fut confiée !'éducation de Lamartine et que !'on voit apparaître sous les traits de Jocelyn.

lamartine

« «Je déchire des dents l'habit lent à s'ouvrir ••• / Un sein de femme, ô ciel ! sous la san­ glante toile ! I Ma main recule froide et mon regard se voile.» Mars 1795 De la grotte, 25 septembre 1793 Quand je reviens le soir de mes lointaines chasses, Les pieds meurtris, les doigts déchirés par les glaces, Rapportant sur mon dos l'élan ou le chamois, Et que, du haut d'un pic, du plus loin j'aperçois Mon lac bleu resserré comme un peu d'eau qui tremble Dans le creux de la main où l'enfant la rassemble, Le feston vert bordant sa coupe de granit, De mes chênes penchés la tête qui jaunit, Et, vacillante au fond de la grotte qui fume, La lueur du foyer que Laurence rallume ; Quand je rêve un moment, quand je me dis : « Là-bas, Dans ce point lumineux qu'un lynx ne verrait pas, J'ai la meilleure part, l'autre part de moi-même, Un regard qui me cherche, un souvenir qui m'aime, Un ami dont mon pas fera battre le cœur, Un être dont le ciel m'a fait le protecteur, Pour moi tout, et pour qui je suis tout sur la terre Patrie, amis, parents, mère, sœur, frère et père, Qui compte tous mes pas dans son cœur palpitant, Et pour qui loin de moi le jour n'a qu'un instant, L'instant où, de ces monts me voyant redescendre Il vient de ses deux bras à mon cou se suspendre, Et, bondissant après comme un jeune chamois, Me ramène à la grotte en courant devant moi ; Alors, pressant le pas sur mon chemin de neige, Je me trace de l 'œil le sentier qui l'abrège ; Le glacier suspendu m'oppose en vain son mur, Je me laisse glisser sur ses pentes d'azur; Je retrouve Laurence au pied de la montagne, Car je ne permets pas encore qu'il m'accompagne Il passe alors son bras plus faible sous le mien ; Je lui conte mon jour ; il me conte le sien.

Pour nous conserver purs la nuit, sous l'œil de Dieu, Après avoir prié nous nous disons adieu, Et chacun va chercher sa couche solitaire, Elle sous le rocher, moi dehors sur la terre, Dans un abri de mousse et de feuillage, obscur, Que je me suis creusé sous le rebord du mur.

Là, comme un chien fidèle, au seuil de son asile, Je lui garde sa vie et son sommeil tranquille ; Rien ne pourrait venir la troubler du dehors Sans m'éveiller moi-même et passer sur mon corps.

« J'ai rendu ce soir la dépouille à la terre •..

» NOTES DE L'ÉDITEUR Alphonse de Lamartine est né le 21 octobre 1790 à Mâcon.

Ce fils d'aristocrate aura toute sa vie le souci du peuple.

La politique l'attire.

Élu député en 1833, il se battra avec force pour la démocratie.

Il meurt en 1869.

Si parfois la forme a souffert de l'abondance de sa production, le fond a toujours tenté d'élever le lecteur vers de nobles valeurs.

Dans son Histoire de la littérature contemporaine, R.

Doumic notera : « Il suffirait, pour faire de Lamartine le maître de la poésie moderne, du recueil des Premières Méditations.» Recueil dans lequel nous trouverons l' Isolement et Le lac, stances restées dans le souvenir de tous.

« -Comment, demandait Ballanche à Sainte-Beuve, Monsieur de Lamartine est-il populaire en même temps qu'il est si élevé? d'une morale dont tous ont le germe au cœur, et presque l'expression sur les lèvres.

D'autres s'élèvent aussi haut, mais ne le font pas dans la même ligne d'idées et de sentiments communs à tous.

Il est comme un cygne s'enlevant du milieu de la foule qui l'a vu et aimé, pendant qu'il nageait et marchait à côté d'elle : elle le suit jusque dans le ciel où il plane ...

» -C'est que Monsieur de Lamartine part toujours d'un sentiment commun, moral, et 1 peinture de Gérard/ coll.

Roger Viollet 2 sn.

/ Giraudon 3, 4, 5 grav.

et dessins de David et Colin/ coll.

Viollet « Lamartine est un poète du XVIIIe siècle qui aurait du génie.

» H.

Guillemin LAMARTINE 02. »

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