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L'Ame et le Corps dans la vie et l'oeuvre de Bergson

Publié le 17/01/2020

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celui du dualisme. Il s'agit donc de montrer comment Bergson, d'œuvre en œuvre, reprend ce problème privilégié, non pas pour en étendre les résultats, mais pour en corriger continuellement la formulation. Il nous faut donc, en un premier temps, présenter les étapes successives de la méditation que mène Bergson sur le dualisme, c'est-à-dire dégager son double mouvement à'élargissement, d'application en application, d'enjeu en enjeu, mais aussi de resserrement autour d'une seule et même difficulté.

L'Âme et le Corps pourra alors nous apparaître à la fois comme une synthèse, qui rassemble les enjeux des méditations qui la précèdent, et comme une reprise qui les renouvelle entièrement, pour leur faire approcher de plus près leur foyer commun. Une lecture de détail nous montrera comment ce texte peut nous apporter, sur les rapports entre « l'âme et le corps », un enseignement qui vaut pour lui-même, aujourd'hui encore.

Pour traiter du temps, comme de tout le reste, la science le soumet à ses opérations habituelles : la mesure et le calcul. Mais ces opérations ne laissent pas le temps, pour ainsi dire, indemne, et même, selon Bergson, elles le dénaturent nécessairement : pour le mesurer, il faut en effet immobiliser, au moins en pensée, le temps qui passe, il faut aussi isoler en lui des parties, des « moments », il faut enfin faire abstraction de ce qui s'y passe, de ce qui s'y fait, toujours différemment, pour ne plus considérer que la forme du passage, de t à t + 1, ou de telle heure à telle heure, valable pour tous les contenus. Or, c'est précisément ce contenu à chaque fois différent, indivisible par définition, changeant par essence, en mouvement, que Bergson appelle le « temps réel », ou encore, pour bien en marquer la différence avec le temps que croit mesurer la science, la durée. La science, croyant parler du temps, le traite en fait comme de l'espace, c'est-à-dire comme un cadre neutre, indifférent à ce qui s'y produit, et où tous les instants se valent.

Cette critique de la science ne se limite d'ailleurs pas à elle : nous parlons tous de mois, de jours, d'heures, de minutes, de secondes. Tous, nous interrompons sans y penser le cours du temps, nous nous en faisons une représentation spatiale en le divisant. Si nous procédons ainsi, c'est d'ailleurs, selon Bergson, dans le même but que celui de la science : pour prévoir l'avenir et préparer notre action ; il ne s'agit pas de contester l'utilité pratique de la mesure du temps, mais seulement de ne pas la confondre avec la vérité ou la réalité du temps même.

Mais Bergson va plus loin : sa surprise initiale porte en elle de quoi dépasser la critique de la science, elle indique où chercher le temps réel, quelle forme de connaissance permet d'y accéder : « Cette durée que la science élimine, qu'il est difficile de concevoir et d'exprimer, on la sent et on la vit. [...] Comment apparaîtrait-elle à une conscience qui ne vou-

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« Pourtant, Bergson lui-même parlera de la pensée qui était alors la sienne comme d'une" pseudo-philosophie,[.

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] c'est- .

à-dire des notions générales emmagasinées dans le langage 5 )), Au psychologue américain William James, qui lui demandait des renseignements biographiques avant de lui consacrer une conférence en 1908, Bergson signalera le. »

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