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Le Docteur Pascal de ZOLA (résumé et analyse)

Publié le 12/01/2015

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Mais, dans ce roman expérimental, Pascal (Pâques est la fête de la Résurrection) entreprend la régénération de la famille entre une Bible et un traité d'alchimie de la Renaissance. Soustraite dès l'enfance au milieu corrompu où a poussé son frère Maxime, Clotilde le sait bien : « Maître, tu as corrigé mon hérédité ». Préservé des dangers de la matrice indocile où se font les enfants par « l'anéantissement » de Clotilde en Pascal, le fils de ce vieux roi David et de cette jeune Abisaig, sera peut-être le nouveau Messie venu sauver la » race ». Pourquoi ce mythe de l'Ancien Testament ? Sans doute Zola trouve-t-il dans l'histoire de cette jeune vierge réchauf-fant de son amour les os glacés du vieillard un écho à sa propre liaison avec Jeanne, bénie par la naissance de deux enfants. Mais il trouve sur-tout dans le peuple juif le modèle de la réussite de la vie : « C'était toute cette poussée libre d'un peuple fort et vivace, dont l' ceuvre devait conquérir le monde, ces hommes à la virilité jamais éteinte, ces femmes toujours fécondes, cette continuité entêtée et pullulante de la race », dont témoigne
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« dité, vaginisme, mysticisme, toutes elles sont malades de leur sexe, et ce sont ces êtres débiles qui portent les enfants ! Si au moins on pouvait respirer lorsque l'enfant est né, mais non ! L'enfant a le vice chevillé au corps, il s'ingénie à gaspiller le capital qu'on lui a transmis dans la dépense effrénée de la masturbation dont on croit, depuis le célèbre Docteur Tissot, qu'elle compromet à jamais les facultés de reproduction, comme l'homosexualité dont elle est solidaire.

À Maxime, petit vicieux corrompu par le pensionnat puis homosexuel, incestueux et débauché, Zola réserve le destin que Tissot promet à l'onaniste, la "consomption dorsale,, paralysante, "l'ataxie*"· L'enfant né du sperme appauvri du pervers ne vivra pas, une simple hémorragie nasale suffira à le vider de son sang, comme son père a été vidé de " ses moëlles ", car lui aussi a gaspillé sa force vitale tel " un petit chien vicieux, qui se frottait aux gens pour se caresser '" chassé du collège "sous l'accusation de vices inavouables'" Volonté de savoir, volonté de pouvoir Il est vain d'accuser Zola de pornographie : si Les Rougon-Macquart constituent une galerie des perversions, c'est que le sexe apparaît, pour la science, comme l'enjeu même de la santé de l'individu et de l'espèce.

Mais cette science qui se veut hors du jeu social est peut-être la forme la plus aiguë de la domination bourgeoise.

Pascal a beau dire qu'il n'est pas de la famille, sa volonté de savoir est aussi une volonté de pouvoir : "tout savoir, pour tout guérir'" intervenir même sur le cours de l'évolu­ tion ! Comme l'écrit Foucault, la bourgeoisie n'a pas le sang nobiliaire, elle aura donc le sexe, elle fera reposer sa valeur sur une prudente ges­ tion de la génitalité dont la trilogie maléfique, la femme, l'enfant et le per­ vers sont l'envers cauchemardesque, résumé ici dans "l'extraordinaire ressemblance,, de Charles avec Tante Dide et dans le raccourci qui fait mourir l'enfant sous les yeux de la centenaire, tarissant la sève dont elle était la source: "Pareil à un de ces petits dauphins exsangues qui n'ont pu porter l'héritage de leur race '" Charles, saigné à blanc, la tête tom­ bée " sous le casque trop lourd de sa royale chevelure ,, contre " les rois d'or et de pourpre,, de ses images, est l'emblème de cette dégénéres­ cence qui hante la bourgeoisie, affolée d'être liquidée en cinq généra­ tions, quand des siècles ont été accordés au blason.

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