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Le Gorgias de Platon

Publié le 01/04/2015

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gorgias

En 518a, Socrate présente gymnas­ tique et médecine comme des activités propres aux hommes libres, c'est-à-dire à ceux qui refusent, dans leur profession, d'être les simples serviteurs de ceux qui restent esclaves de leur corps.

 

Les producteurs, eux, ne peuvent juger adéquatement du caractère essentiel ou superflu de leur production, puisque leur intérêt les aveugle, comme Platon le montre dans l'analyse de la chanson à boire que Socrate objectait aux prétentions de la rhétorique à être le plus important de tous les arts.

 

Seul celui qui a (ou prétend avoir) la science des fins ultimes de l'huma­ nité peut limiter et organiser le monde de la production et de la consommation en fonction de ce qui est pensé comme néces­ saire à l'amélioration morale des hommes vivant en société (et nous avons vu toutes les dérives possibles de ces planifications vertueuses).

 

la connaissance des effets secondaires (éventuellement pervers), l'anticipation des réactions en chaînes.

 

Le bon politique, pour Platon, est précisément celui qui possède cette conscience du tout et la connaissance de ce qui est bon pour le tout.

 

... La servilité intéressée des maîtres du plaisir.

 

La flatterie consiste toujours à savoir faire plaisir, et ce n'est pas un art au sens propre, mais seulement un savoir-faire, c'est-à-dire une habileté qui n'a comme capacité propre que sa plasticité.

 

Pour faire plaisir, il faut se plier à toutes les velléités de celui qu'on veut flatter, sans avoir aucune règle dictée par d'autres exigences (la santé, la justice, le bien).

 

Le flatteur doit prendre comme fin en soi le contentement de celui qu'il veut flatter, quels que soient ses dérèglements internes.

 

Il faut bien sentir les hommes, saisir leurs désirs avant qu'ils ne les formulent pour les satisfaire comme par la magie de la grâce.

 

Il faut être docile et tenace, mais d'une ténacité servile même si l'ambition la motive.

 

Tout flatteur vit aux dépens de celui qui l'écoute, c'est l'antique leçon d'Ésope et de La Fontaine.

 

quement mise en scène par Musset dans Lorenzaccio.

 

Le spectre de sa noblesse se dresse chaque soir pour lui reprocher les compromissions dans lesquelles il s'est laissé emporter: pour mieux tromper l'infâme, il est, de fait, devenu lui-même infâme.

 

L'art des feintes laisse des séquelles.

 

Pour plaire, il faut partager les préjugés, faire siens les modes d'évaluation, les craintes, les désirs et plaisirs de ceux que l'on flatte.

 

Ainsi Socrate tient à souligner que l'ora­ teur n'est pas libre de son discours: il ne peut soutenir que le parti que la foule, avec ses inerties propres, est susceptible d'agréer (513 c).

 

L'orateur, esclave de son désir ambitieux de reconnaissance sociale, se révèle ainsi esclave de la foule : sa liberté de parole est illusoire.

 

Toute son habileté consiste seulement à flotter entre les récifs en assimilant les différents courants.

 

Polos admet bien que commettre l'injustice est plus laid que de la subir; Socrate part de cette proposition, qui a l'aval de Polos, pour en dérouler toutes les conséquences.

 

En quoi consiste cette laideur: ce n'est pas dans la douleur subie, ce ne peut être que dans l'inadaptation à notre fin véritable.

 

d'une dimension autre, une dimension indissociablement esthé­ tique et morale.

 

Lorsqu'on reconnaît que commettre l'injustice est plus laid que la subir, affleure une détermination de notre être qui n'est plus enchaînée par les évaluations pathologiques qui s'organisent seulement selon la bipolarité plaisir/douleur.

 

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« 1v Gorgias ou de la rhétorique 3 - Technique de communication et éthique de communica- tion -Les thèmes à l'œuvre Ill 51 1.

Stratégies de discours et enjeux 51 1.

Le débat d'idées, loisir mondain ou vocation? .

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51 2.

Le dialogue, espace de rencontre ou de lutte: rhétorique contre dialectique .

52 3.

Le mol oreiller de l'opinion est le linceul de la vérité 54 11.

L'éloquence dans tous ses états .

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55 1.

L'intérêt du public: un impératif équivoque 55 2.

Liberté d'expression et discipline verbale 56 3.

Il y a du bonheur à être réfuté 57 111.

Quelle morale pour le dialogue? 58 1.

L'écueil des procès d'intention 58 2.

La dialectique, l'art de la question 59 3.

Les effets intellectuellement pervers des luttes de pouvoir .

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La parole dans la consultation médicale 63 4 - Calliclès et Socrate: deux êtres de passion -Les thèmes à l'œuvre (Il) .

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Calliclès, la sagacité du désir, la noblesse impudique de la force .

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65 1.

Justice et beauté selon la loi et selon la nature .

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65 2.

Les vertiges de /'ambition face à l'inertie du troupeau 68 3.

Une conception aporétique de la pratique politique .

69 11.

Socrate, la vertu et ses dérives terroristes 71 La disqualification du mythe socratique? .

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71 2.

Paradigme médical et dogmatisme: se méfier des prosé- lytes de la santé publique .

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7 2 3.

L'institution judiciaire mise à la question .

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7 5 5 - Affairisme ou philosophie: deux figures de l'intelligence - Les thèmes à l'œuvre (Ill) .

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81 1.

Le philosophe, «un mort parmi des vivants»? 81 1.

Le discrédit de la philosophie 81 2.

Mondanité et réussite sociale .

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82 3.

Philosophie et désintéressement 85 Il.

Le cruel dilemme de la condition humaine 87 1.

La force du juste .

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87 2.

La tyrannie démystifiée 91. »

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