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L'Etranger

Publié le 29/03/2013

Extrait du document

L' Étranger marque l'incompréhension mutuelle du monde et du narrateur, Meursault. Situation absurde qui mène à la mort, à une condamnation réciproque.

« ...

"Ma rie m'a dit que je ne l'avai s pas embrassée depuis ce matin.

C'était vrai et pourtant j'en avais envie.

"Viens dans l'eau", m'a-t-elle dit.

Nous avons couru pour nous étaler dans les premières petites vagues.

Nous avons faits quelques brass es et elle s'est collée contre moi.

J'ai senti ses jambes autour des miennes et je l'ai désirée." EXTRAITS- ------~ Meursault accepte avec indifférence d'épouser Marie Le soir, Marie est venue me cher cher et m'a demandé si je voulais me marier avec elle.

J'ai dit que ce la m'était égal et que nous pourrions le faire si elle le voulait .

Elle a voulu savoir alors si je l'aimais.

J'ai répondu comme je l'avais déjà fait une fois, que cela ne signifiait rien mais que sans doute je ne l'aimais pas .

"Pourquoi m ' épou ­ ser alors ?" a-t­ elle dit.

Je lui ai expliqué que cela n'avait aucune im­ portance et que si elle le désirait , nous pouvions nous marier.

D'ailleur s, c ' était elle qui le demandait et moi je me contentais de dire oui.

Elle a ob­ servé alors que le mariage était une chose grave .

J'ai répondu : "Non.

" Elle s'est tue un moment et elle m'a regardé en silence.

Pui s elle a parlé .

Elle voulait simplement savoir si j'aurais accepté la même proposition venant d'une autre femme , à qui je serais attaché de la même façon.

J'ai dit : "Naturellement.

" Elle s'est demandé alors si elle m'aimait et moi, je ne pouvais rien savoir sur ce point .

Après un autre moment de silence , elle a murmuré que j'étais bizarre, qu 'elle m'aimait sans doute à cause de cela mais que peut-être un jour je la dégoûterais pour les mêmes raisons.

Comme je me tai­ sais, n'ayant rien à ajouter, elle m'a pris le bras en souriant et ell e a déclaré qu'elle voulait se marier avec moi.

J'ai répondu que nous le ferions dès qu'elle le voudrait .

J e lui ai parlé alors de la proposition du patron et Marie m'a dit qu'elle aime­ rait connaître Paris .

Meursault assiste en observateur à son procès Moi j'écoutais et j' enten­ dais qu'on me jugeait intellig ent .

Mais je ne comprenais pas bien comment les qua­ lit és d'un homme ordinaire pouvaient devenir des charges écrasantes contre un co upable.

Du moins , c'était ce la qui me frappait et je n'ai plus écouté le procureur jusqu 'au moment où je l'ai entendu dire : "A-t-il seulement exprimé des regrets ? Jamais, messieurs.

Pas une seule fois au cours de l'instruction cet homme n'a paru é mu de son abominable forfait." A ce mom ent, il s'est tourné vers moi et m'a désigné du doigt en conti­ nuant de m'accabler sans qu'en réalité je comprenne bien pourquoi .

Sans doute, je ne pouvais m'empêcher de reconnaître qu'il avait raison.

Je ne regrettais pas beaucoup mon acte .

Mais tant d'acharnement m'étonnait.

J'aurais voulu essayer de lui expliquer cordialement , presque avec affe ction, que je n'avais ja­ mais pu regretter vraiment quelque ch ose.

J'étais tou­ jours pris par ce qui allait arriver, par aujourd'hui ou par demain.

Mais naturel­ lement , dans l'état où l'on m'avait mis, je ne pouvais parler à personne sur ce ton.

Je n'avais pas le droit de me montrer affectueux , d'avoir de la bonne volonté.

Et j'ai essayé d'écouter encore parce que le pro cureurs' est mis à parler de mon âme.

Gall imard, 1942 NOTES DE L'ÉDITEUR L'immense succès de L' Étranger dès sa parution en 1942 n'es t pas un hasar d.

Meursault est étranger au monde, aux autre s, à lui -même ; sentiment qui se retrouve dans toute une littérature née de la guerre.

Bien qu 'iss u de la pen sée de l'absurde que déve­ loppera Camus dans Le Myt he de Sisyphe, Meursault est avant tout un personnage , une présence qui ne prouve pas, qui éprouve.

D 'où l'extrême éloquence de ce roman dont le sty le conci s, clair et sobre, vient coller intimement à son objet.

«( ...

)L'étranger qu'il veut peindre , c'est justement un de ces terrible s innocents qui font le scan dale d'une société parce qu'ils n 'accep tent pas les règles de son jeu.( ...

) et amorphe de la réalité vécue, d'autre part la recomposition édifiante de cette réalité par la raison humaine et le discours .

» -Jean-Paul Sartre , Expli cation s de L' Étranger dans Si­ tuations 1, Gallimard, 1949 L' Étranger sera donc un roman du décalage, du divorce, du dépaysement.

De là la cons­ truction habile: d'une part le flux quotidien Photo s (a) Bornand ; (b, c, d, e) lith ograp hies de Bernard Buffet, Édition s A.

Sauret.

© MCMXCJ , ProLitteris, Zurich « Camus a non seulement lutté contre la pa­ resse de l'intelligence (son œuvre est comme l'ivresse de la lucidité ), il s'est encore plus opposé à la paresse du cœur.

» -Jean Grenier CAMUS02. »

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