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Liaisons dangereuses (les) par Laclos

Publié le 23/01/2019

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liaisons dangereuses

Liaisons dangereuses (les), roman publié par Laclos en 1782. L'œuvre déclencha dès sa parution un succès de scandale par son intrigue libertine et sa prétention à n'être qu'un recueil de lettres réelles. Le public se passionna pour la recherche des « clefs » de l'œuvre. Dans le sillage de Crébillon, de Rousseau et de Richardson, Laclos y utilise la technique épistolaire qu'il mène à son point de perfection. Il entrecroise les fils des dialogues entre naïfs, vertueux et roués, pour mettre en cause chacun des discours. Il se plaît à juxtaposer les comptes rendus divergents d'une même scène et à opposer les points de vue des personnages. Le couple libertin et pervers de la marquise de Merteuil et du vicomte de Valmont s'acharne à corrompre la jeune Cécile qui sort de son couvent et son amant Danceny. Mais Valmont tombe peu à peu amoureux de la vertueuse présidente de Tourvel qu'il a entrepris de séduire, il se détache de sa complice, Mme de Merteuil. La marquise se venge en organisant un duel entre lui et Danceny, mais Valmont a le temps, avant de mourir, de dévoiler au public la correspondance de la marquise et de révéler ainsi son hypocrisie. Le roman a été reçu le plus souvent comme un chef-d'œuvre de scélératesse libertine, mais il semble que le projet de Laclos ait été rousseauiste et vertueux. La dénonciation du libertinage aristocratique va de pair avec la fascination qu'il exerce par son efficacité et éventuellement son pouvoir esthétique. Si tous les personnages échouent dans un dénouement particulièrement amer, si vertueux, conformistes et roués sont renvoyés dos à dos, l'œuvre est dominée par les deux figures féminines antithétiques de la présidente, modèle de dévouement et d'amour, et de la marquise, « Tartuffe femelle » où certains voient une conscience féministe avant la lettre. Surtout, les libertins sont punis pour avoir transgressé leur propre règle : garder une totale maîtrise de soi et « ne jamais écrire ». L'écriture apparaît donc comme le signe et l'instrument de la corruption collective : roman par lettres, les Liaisons sont aussi un roman sur les lettres.

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