MANON LESCAUT Prévost

Lescaut, qui n’est plus le frère, mais le cousin de Manon, et dans la scène finale qui, au lieu de se dérouler en Amérique, est située sur la route du Havre. L’œuvre témoigne d’une grande maîtrise orchestrale. Dans le premier acte, qui est aussi 13 mieux venu, on relève les airs de Manon « Je suis encore tout étourdie « et «'Tantôt je vis deux belles «, ainsi que le célèbre duo de la lettre. C’est dans le deuxième acte qu’on trouve l’air le plus populaire, de l’œuvre (le « rêve de des Grieux «). Dans le troisième, la romance tant vantée mais un peu inconsistante de des Grieux («Ah!... vision«), la fameuse scène de la séduction et celle de l’Hôtel de Transylvanie. Le quatrième acte ne renferme rien de remarquable, hormis le final. Cet opéra obtint la faveur du public : un succès énorme qui ne s’est jamais démenti. De ce jour, Massenet devint le musicien le plus goûté de son temps. Aujourd’hui encore, Manon est considéré comme son chef-d’œuvre, et une des productions musicales les plus représentatives de la IIIe République.

★ La Manon Lescaut, opéra en quatre actes de l’italien Giacomo Puccini (1858-1924) sur un livret de Luigi Illica, représenté en 1893, suit plus fidèlement le texte de Prévost. Il révéla nettement la personnalité de Puccini et certains le considèrent encore comme son chef-d’œuvre. Quoi qu’il en soit, c’est la création la plus cohérente de cet auteur. Fort habilement, Puccini sut, en effet, tirer parti de l’apport de Massenet et des nouvelles conceptions musicales de Bizet et de Wagner. La plupart des airs célèbres de cet opéra sont contenus dans le premier acte : l’air de des Grieux (« Parmi vous, belles brunes et blondes «), le duo Manon-Des Grieux et la populaire romance (« Femme, je ne vis jamais «) si riche en inventions mélodiques. A retenir encore l’air de Manon du deuxième acte ; le prélude et le chant désolé de des Grieux («Non !... Je suis fou «) d’un tour dramatique un peu forcé mais d’un effet certain,, dans le troisième acte ; et le final du quatrième.

MANON LESCAUT. Ce fut dans son numéro du 22 mai 1731 que la Gazette d’Amsterdam annonça pour la première fois la publication des tomes V, VI et VII des Mémoires d’un homme de Qualité qui s’est retiré du. monde (les tomes I et II avaient paru en 1728 et les tomes III et IV en 1729). L’auteur en était André-François Prévost d’Exiles, dit, depuis, l’abbé Prévost (1697-1763), ancien bénédictin de