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Marguerite DURAS : L'Amant

Publié le 05/10/2012

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Au cours d'un entreti en avec Pierre Assouline, Marguerite Duras déclare à propos de L'Amant, tout juste récompensé par le prix Goncourt: C'est un livre qui m'échappe. Il m'a échappé des mains et c'est pour ça qu'il est ce qu'il est. C'est le moins concerté des li vres que j'ai faits...

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« lllustmtion J.

Simon "Il a raison, Stend­ hal ; interminable­ ment l'enfance ", dé­ clarait Marguerite Duras à la publi ca­ ti on de L'Amant.

Photo M.

Ginies 1 Sîpa-Pre ss Le livre L'amante française C ela se passe au début des années 30, dans les colonies - en Indochine exactement.

Tous les jours, une jeune fille, une Blanche de quinze a ns et demi , prend le bac traversant le bras du Mékong pour rentrer chez elle.

Saigon, les cieux go n­ flés d'eau, une touffeur tropicale, des rues où fourmillent les Chinois.

A l 'arrivée du bac , l'homme , un richissime Chinois, est là qui attend accoudé à sa limousine , fumant une cigarette .

ll attend la frêle jeune fille aux cheveux soigneusement nat­ tés , parée de tenues extravagantes -souliers dorés, feutre d 'homme.

Elle le suit , lui qui l'entraîne dans sa garçonnière dont les persiennes ne parviennent pas à étouffer les rumeurs de Cholon.

Elle se donne à lui, l'amant , l'homme désirant et suscitant le désir qui prodigue 1 'argent.

De quoi nourrir la mère et les frères hostile s à l'étranger.

La mère qui s'arc-boute contre la fureur des flots et l'autre désir de sa fille: écrire.

Écrire, dit-elle A vec L'Amant , en un texte bref, Marguerite Duras reprend sur le ton de la confidence les thèmes omniprésents dans 1 'ensemble de son œuvre (romans , pièces de théâtre , scénarios, etc.).

Mais c'est un retour .

aux sources , à l 'enfance comme ori­ gine que propose ici 1 'auteur des Petits Chevaux de Tarquinia, du Vice-Consul, de Moderato cantabile ou du Ravissement de Loi V.

Stein.

Le désir d 'éc rire est saisi dans l'instant de son émergence même, contemporaine d'un autre éveil : celui des sens, indissociablement lié.

Et pour se dire, Marguerite Duras impulse à ses phrases un souffle, un rythme à la fois rapide et lancinant épousant les mouvements du souvenir et de 1 'anam­ nèse, use d'une langue sinueuse à l'instar de ce fleuve qu 'elle décrit , retentissante des clameurs et des cris échappés de la ville.

Texte de la genèse, L'Amant l'es t en effet, et à plus d' un titre puisque l'on y voit naître la femme et l'écrivain, celle qui déclarera: "L 'épreuve d'écr ire , c'est de rejoindr e chaque jour le livre qui est en train de se faire et de s'accorder une nou­ velle fois à lui, de se mettre à sa disposition : s'acco rder à lui, au livre.

". »

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