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Méditations poétiques de Lamartine

Publié le 09/01/2019

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Méditations poétiques

 

L’année 1820 semble moins celle de la rupture que celle de l’accomplissement : Lamartine se marie, il est nommé attaché d’ambassade à Naples, mais, surtout, il publie les premières Méditations. C’est la révélation d’un poète.

 

Cette publication constitue la première manifestation poétique reconnue du romantisme français. La première — et petite — édition de mars 1820 est immédiatement épuisée. En avril, une deuxième édition disparaît tout aussi vite de la vitrine des libraires : « Les Méditations ont un succès inouï et universel pour des vers en ces temps-ci », note l’auteur dans sa correspondance.

 

Comment expliquer un tel succès? Ce mince recueil de vingt-quatre poèmes (l’édition de 1849 en comprendra quarante et un) ne semble d’abord que formaliser la sensibilité diffuse de l’époque. Cette insatisfaction fondamentale du moi devant le monde, l’aspiration à « ce bien idéal que toute âme désire/Et qui n’a pas de nom au terrestre séjour », cette exaltation sans but de l’individu ressemble fort à celle de René de Chateaubriand. Le « Et moi, je suis semblable à la feuille flétrie :/Emportez-moi comme elle, orageux aquilons » de Lamartine reprend avec une mélancolie plus accentuée le « Levez-vous vite, orages désirés, qui devez emporter René dans les espaces d’une autre vie ». Même si le décor reste le plus souvent celui d'une campagne française paisible, les paysages évoqués dans « l’Homme », l’hommage à Byron, ne nous étonnent pas : ces « rivages couverts des débris du naufrage » sont ceux que l’on trouvait dans les prémices du romantisme européen, ceux que l’on pouvait admirer dans les tableaux de Caspar David Friedrich à la même époque.

 

Tout cela ne semble guère nouveau. De plus, le recueil, s’il reprend les thèmes lyriques, les imageries, les clichés à la mode, s'il reprend, en outre, la tradition élégiaque, si les réminiscences d’un Parny, d’un Mille-voye et de bien d’autres y sont sensibles, ne paraît pas innover davantage dans la forme, qui reste fort conventionnelle pour ce qui concerne le mètre et les images. Lamartine lui-même écrit en 1823 : «Classique pour l’expression, romantique dans la pensée, à mon avis, c’est ce qu’il faut être ». Le succès inouï de l’œuvre ne serait-il donc pas dû à ses qualités intrinsèques?

 

Au-delà de ces conventions, l’ouvrage apportait en réalité plusieurs éléments essentiellement nouveaux. Tout d'abord, l’investissement dans l’écriture d’une sincérité absolue. Ce n’est plus la convention, ce sont « les fibres mêmes du cœur de l’homme, touchées et émues par les innombrables frissons de l’âme et de la nature »,

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« vision du temps comme projet divin est celle qui fondera dix ans plus tard la pratique politique de Lamartine.

Celui-ci demeurera encore l'homme du songe sur la des­ tinée, celui qu i se consacre à une tâche : contribuer à réaliser l'ordre voulu par la raison divine.

L'engagement politique ne sera jamais chez lui un oubli ou un rejet de la solitude.

Il en sera, au contraire et paradoxalement, une conséquence.

BIBLIOGRAPHIE Éditions.

-Il faut se reporter aux premières éditions pour com­ parer les différents états du recueil depuis l'édition du li mars 1820 (Nicolle, Paris, 1820) ne comprenant que 24 poèmes jus­ qu'aux 41 textes de l'édition des souscripteurs.

On compte 6 édi­ tions chez Nicolle en 1820, une nouvelle chez Nicolle en 1821; ge édition en 1822 chez Gosselin, Paris: 9• édition en 1823 chez le même éditeur qui fera paraître les éditions jusqu'à la 12• en 1825.

On devra se n. »

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