Métaphysique d'Aristote
Publié le 04/04/2013
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La métaphysique ne se préoccupe pas directement des lois physiques. Le terme a été forgé par les compilateurs d'Aristote qui, classant ses œuvres, regroupèrent d'abord les écrits traitant de la nature (physis), puis les réflexions appuyées sur les écrits physiques, enfin les textes dits « après la physique », ce qui se dit en grec « métaphysique ». Aussi, cette branche de la philosophie prend appui sur les constats physiques pour tâcher de remonter au-delà de l'observation et en tirer des réflexions générales sur les principes organisateurs du monde. La cause première de toute chose est alors associée à Dieu ; les principes de mouvement et de causalité s'intéressent aux lois du monde ; le principe de mouvement est appelé « âme ». C'est pourquoi la métaphysique s'attache aux trois objets que sont l'âme, Dieu et le monde.
Le mot métaphysique vient de l'expression grecque« meta ta physika «, c'est-à-dire «après le traité de physique«. C'est en effet Je titre que met Aristote en tête de ses réflexions sur l'Être, réflexions qui prennent place dans son oeuvre après ses études sur la physique (de physis: nature).

«
.-------- EXTRAITS -------~
La démarche d'Aristote, extrêmement
rigoureuse, progresse méthodiquement.
Il cherche
d'abord à expliquer ce qu'est
l'Être,
à partir d'exemples toujours
simples et concrets
L' Être se prend en plu
sieurs acceptions, mais
c'est toujours relative
ment
à un terme unique,
à une seule nature dé
terminée.
Ce
n'est pas
une simple homonymie,
mais de même que tout
ce qui est sain se rap
porte à la santé, telle
chose parce
qu'elle
la conserve, telle autre
parce
qu'elle est le
signe de la santé, telle
autre enfin parce qu'elle
est capable de la rece
voir( ...
) de même aussi,
l'être se prend en de
multiples acceptions,
mais, en chaque accep
tion, toute dénomination se fait par rapport
à un principe unique.( ...
) Il est donc évident
qu'il appartient aussi à une seule science
d'étudier tous les Êtres en tant qu 'êtres.
Or,
la science a toujours pour objet propre ce
qui est premier, ce dont toutes les autres
choses dépendent, et en raison de quoi elles
sont désignées.
Si donc
c'est la substance,
c'est des substances que
le philosophe devra
appréhender les principes et les causes.
Mais, pour chaque genre, de même qu'il
n'y
a qu'une seule sensation, ainsi, il n'y a
qu'une seule science, comme,
par exemple,
une science unique, la grammaire, étudie
tous les sons articulés.
C'est pourquoi une
science génériquement une traitera de
toutes les espèces de l 'Être en tant qu 'Être,
et ses divisions spécifiques, des différentes
espèces de /'Être.
Aristote passe, dans les livres suivants,
à la théologie, étude de l'Être divin
La Pensée, celle qui est par soi, est la pensée
de ce qui est le meilleur
par soi, et la Pensée
souveraine est celle du Bien souverain.
L'in
telligence se pense elle-même en saisissant
l'intelligible( ...
) et l'intelligence en acte est
la possession de l'intelligible.
Aussi la pos
session
plutôt que la faculté
est-elle l'élément divin que l'intelligence
semble renfermer, et l'acte de contemplation
est
la jouissance parfaite et souveraine.
La
vie aussi appartient à Dieu, car l'acte de
l'intelligence
est vie, et Dieu est cet acte
même ; cet acte subsistant en soi, telle est sa
vie parfaite
et éternelle.
Aussi appelons
nous Dieu un Vivant éternel parfait;
la vie,
la durée continue et éternelle appartient
donc
à Dieu, car c'est cela même qui est
Dieu.
Il n'y a de science
que
du général,
d'existence que du
particulier
L'homme en général, le
cheval en général,
et
les autres termes de ce
genre, qui sont affirmés
d'une multiplicité d'indi
vidus,
à titre de prédicat
universel, ne sont
pas
une substance, mais
un composé déterminé,
d'une certaine forme
et
d'une certaine matière
prise universellement ;
mais, en ce qui concerne l'individu, sitôt
après la matière dernière particulière,
Socrate existe ;
et de même pour tous les
autres cas.
Traduction de J.
Tricot,
Vrin, 1986
NOTES DE L'ÉDITEUR
«L'essence est elle-même un genre;
au-dessous d'elle est le corps; au-dessous
du corps est le corps animé ; au-dessous
du corps animé est l'animal ; au-dessous
de l'animal est l'animal raisonnable;
au-dessous de l'animal raisonnable,
il y a
l'homme; au-dessous de l'homme, enfin,
il y a Socrate et
Platon, et les hommes
particuliers.
» Commentaire de la méthode
aristotélicienne sous la forme
d'un arbre par
Porphyre, philosophe grec (III-IVe siècle).
« La Métaphysique occupe ainsi le sommet
de la hiérarchie des sciences théorétiques,
en raison de l'absolue réalité de son objet,
qui est la forme pure, éternelle et déparée.
Son domaine est l'Être dans sa plénitude,
l'Être en tant qu'Être, qui échappe à toute
relation, et non pas seulement une partie
déterminée et limitée de l'Être.
Elle est
première en ce qu'elle étudie la première
espèce de l'Être, substance simple et acte
pur, et comme cet Être est le fondement de
toutes lès autres réalités, elle est universelle
en même temps que première.
Et puisque le degré
de réalité d'un être est mesuré par
son actualisation,
l' Acte pur est seul
absolument réel, car il ne renferme aucune
puissance.
Il en résulte
qu'en définitive
Dieu, forme séparée, individu éternel
et parfait, sera l'objet même de la
Métaphysique, qui mérite ainsi
d'être
appelée Théologie, et dont toutes les autres
sciences dépendent.
» Jean Tricot,
La
Métaphysique, note, Vrin, 1986.
1 gravure d'Ambroise Tardieu/ Viollet 2.
3, 4 Aristote , Opera latine, Alde Manuce éditeur, Venise 1483 / B .N .
ARISTOTE03.
»
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