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MICHEL DE MONTAIGNE - Les Essais (Analyse)

Publié le 06/03/2011

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montaigne

Historique. — Étude littéraire : le « moi « de Montaigne — La philosophie des Essais. — Les opinions pédagogiques et littéraires de Montaigne. — L'écrivain ; son influence.  

LES ESSAIS (Principaux chapitres et Extraits) Historique, — Quand il rentra dans sa gentilhommière après avoir dépouillé la robe de magistrat, Montaigne dut se demander quel usage il allait faire de sa liberté reconquise. En cette époque de troubles civils, le métier des armes ne lui souriait guère ; et, pendant ses voyages à Paris, à Bar-le-Duc, à Rouen, il s'était rendu compte qu'il n'y avait point de place pour lui à la cour italienne et frivole de Catherine de Médicis. Il songea donc tout d'abord à vivre en gentilhomme campagnard et à exploiter ses domaines. Mais nul n'avait l'esprit moins pratique que ce petit-fils de commerçant. « S'étant pris tard au mesnage ««, il trouvait cette occupation « empeschante « et s'en acquittait « despiteusement «. Il n'aimait point les « espines domestiques « qui le « mordaient« et « l'ulcéraient «. Il déclarait lui-même son ennui de ces choses et son « insuffisance « en ce qui concerne l'entretien d'un domaine. « Je laisse de sçavoir, disait-il, les instruments du labourage, ses saisons, son ordre, comment on faict mes vins, comment on ente et de sçavoir le nom et la forme des herbes et des fruits, et l'apprest des viandes dequoy je vis, le nom et le prix des estoffes dequoy je m'habille. « Pour ne pas être « serf de ces négoces « il abandonna vite la direction de tout à « mademoiselle de Montaigne, sa femme «. Et comme il dédaignait « le plaisir de bâtir «, « la chasse « et « les jardins «, on peut conclure qu'il ne fut pas longtemps absorbé parles travaux ou les agréments de campagne.

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« 2 chapitres sont courts, ils ne comprennent qu'une idée maîtresse.

Et l'auteur des Essais partage pleinement le goût de ses contemporains pour les compilations de sentences, les traités de morale antique (en accord avec l’humanisme, la Renaissance = retour aux textes antiques ).

Les premiers essais entassent donc, selon la mode commune, citations et apophtegmes antiques (strate A dans le livre, entre c rochets) = beaucoup d’inter et de transtextualité chez Montaigne.

Les Essais = véritable traité de morale (voir « contexte historique » : « humanisme ») Puis Montaigne va progressivement affiner sa méthode.

Sous l'influence de Plutarque et de Sénèque, il tourne de plus en plus ses préoccupations vers les problèmes moraux et psychologiques, jusqu’à ce que l'analyse i ntérieure s'impose définitivement comme le sujet principal de ses Essais vers 1578 et que Montaigne puisse écrire « c'est moi que je peins » , dans son Avis au lecteur (p.

24) de 1580 (voir à ce sujet, De l’exercitation, qui est l’essai le plus « autobiographique » que Montaigne ait écrit ) Chez Rabelais, rien de tel ! Lui ne « se peint pas », Montaigne = pionnier dans ce genre.

Au cours de cette évolution, en s'attachant à commenter les traits qu'il relève dans les œuvres antiques, Montaigne s'accoutume à exercer son propre jugement . Il va prendre en horreur le pédantisme de ses contemporains .

La sagesse pratique qu'il s'est forgée ne pouvait que lui faire détester cette fausse érudition dont on faisait alors étalage.

On le perçoit très nettement par exempl e, dans De l'institution des enfants où Montaigne s'en prend « aux écrivains indiscrets de notre siècle, qui parmi leurs ouvrages de néant, vont semant des lieux entiers des anciens auteurs pour se faire honneur » (p.

64).

Montaigne conservera jusqu'à sa m ort ce jugement critique sur les compilateur s.

À partir de 1580, la soif de se peindre s'empare donc largement de l'auteur des Essais.

Elle ne le quittera plus jusqu'à sa mort.

Cependant, Montaigne ne modifie guère son livre pendant les 6 prochaines années.

Sa maladie grandissante et ses charges publiques (maire de Bordeaux) occupent alors l'essentiel de son temps.

Il reprend finalement la plume pour préparer l'édition de 1588, qui va définitivement consacrer les Essais comme le livre le plus personnel qu' on ait écrit jusque là.

Montaigne corrige la forme pendant ses dernières années.

Il multiplie les métaphores, les antithèses, mais aussi les tournures populaires, dont il aime la vivacité .

Son style devient plus incisif, plus affirmé.

On pourrait résumer ce qu’il y a ci-dessus ainsi : Montaigne a commencé ses Essais en 1572, en recopiant des citations des auteurs antiques qu’il admirait (strate A dans notre édition).

Puis, en plus du recopiage, il ajoute ensuite ses propres idées, des phrases (réflexion sur ce qu’il pense, sur ce qu’il est), au fil de ses propres lectures.

C’est l’appropriation, l’écriture de soi : recopier c’est s’approprier et commenter (strate B dans notre édition).

Il a la volonté de prolonger les œuvres des écrivains qu’il admire.

Enfin, il adopte une réflexion sur le livre lui -même.

Le texte s’agrandit par prolifération.

C’est un travail d’écriture sur l’écriture, une observation de ce qu’il écrit, une réflexion sur le pourquoi de l’écriture (strate C dans notre édition).

Ainsi, Montaigne réécrit toujours ! Son livre est en perpétuel essai.

Il reprend toujours sa pensée, la prolonge, la varie, la dément.

Pour info : 3 éditions essentielles = 1580 (2 premiers livres) ; 1588 (ajout du 3 ème livre + annotations et variantes) ; 1595 (édition posthume, tenant compte de toutes les annotations datant de 1588).. »

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