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MONDE COMME VOLONTÉ ET COMME REPRÉSENTATION (Le) - Arthur Schopenhauer - résumé, analyse

Publié le 10/09/2015

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schopenhauer

MONDE COMME VOLONTÉ ET COMME REPRÉSENTATION (Le) [Die Welt als Wille und Vorstellung]. Principal ouvrage du philosophe allemand Arthur Schopenhauer (1788-1860), publié à Leipzig en 1819. Se rattachant au criticisme kantien ainsi qu’à certaines thèses contenues dans son précédent ouvrage (v. la Quadruple racine du principe de raison suffisante), le philosophe entend exposer une métaphysique infiniment plus conforme, à son sens, aux principes de la philosophie critique que ne le fut jamais celle des grands maîtres de l’idéalisme et, en particulier, celle de Fichte ou de Hegel. Alors, en effet, que l’idéalisme part de la critique au concept kantien de « chose en soi », - concept ayant pour les idéalistes une valeur dogmatique, -Schopenhauer donne de ce même concept une interprétation originale, qui est à la base de sa métaphysique.

 

Cet important ouvrage est divisé en quatre livres : le premier traite du monde comme représentation (phénomène) ; le second énumère les degrés et les formes de manifestation de la volonté dans la nature ; le troisième est consacré à la théorie de l’art et le quatrième, qui reprend les thèmes des livres précédents, expose les problèmes de la morale et de la philosophie de la religion.

La seconde édition (1844) comportait un deuxième tome, dans lequel, l’auteur, adoptant une division analogue à celle du tome I, a pu préciser et compléter sa pensée. Dans le livre I («Le monde comme représentation »), l’auteur affirme : « le monde est ma représentation » ; il se compose uniquement de sensations, modifications du sujet corporel sentant, auxquelles l’intellect ajoute immédiatement (c’est-à-dire dans l’acte même de la sensation) les formes de temps, d’espace et de causalité qui préexistent dans notre entendement, et qui n’ont pas leur fondement dans l’expérience sensible, à laquelle elles s’unissent par un acte inconscient de l’esprit. Le monde qui prend ainsi naissance est phénomène ; il est représentation ; si nous voulons, en partant de ce monde, remonter à ce dont il est le phénomène (c’est-à-dire à la chose en soi), nous nous trouvons dans l’impossibilité de l’atteindre par le moyen des catégories de l’intellect (temps, espace, causalité), qui ne sont valables que pour le monde phénoménal.

schopenhauer

« Mon Cette historicité ou &temporalité du vouloir se manifeste dans la vie, qui est la principale actualisation objective du vouloir lui-même : elle n'a ni passé, ni futur.

mais est constamment un présent : les individus meurent.

mais la vie elle­ même ne meurt point : • La terre tourne.

va de la lumière aux ténèbres ; l'individu meurt ; ntais le soleil, lui, brille d'un éclat ininterrompu dans un éternel midi.

A la volonté de vivre est attachée la vie ; et la forme de la vie est un présent sans tin» {§ 55).

La vie des millions d'hommes qui m'ont précédé est celle-là même qui tn'anime, que je sens étrangère au te1nps, et pour ainsi dire • jetée dans le temps ~ (c'est peut-être ici le P1UB important des points de départ qu'offre Schopenhauer à l'existentialisme contemporain).

Mais la volonté est essentiellement libre : seuls les phénomènes obéissent au principe de raison (dont le principe de cause est un aspect) : la chose en soi (c'est-à-dire la volonté) n'y est pas soumise : la volonté, d'autre part, est l'acte fondamental dont dépend le connaître, et non l'inverse.

La liberté essentielle du vouloir se détermine cependant dans le phénomène de manière nécessaire ; en ce qui concerne le pro­ blème du tibre arbitre chez l'individu, Schopen­ hauer, qui se rapproche ici de P1aton et de saint Paul, y voit un libre choix engendrant !"être lui­ même qui l'opère : ce choix précède la connais­ sance et l'existence phénoménique elle-même, q_ui en demeure déterminée.

Mais cette liberté se déter­ mine partout, dans la nature, dans l'espèce, dans les individus, conrme besoin, souffrance, douteur : la douleur est la loi ulliverselle du monde phéno­ ménal, et le plaisir n'est qu'une satisfaction momentanée, une cessation de la douleur.

Ceci posé, la vie morale consiste précisén1ent dans le fait que la volOnté, en se rendant chez l'homme conscient de soi-même et de son destin, et en profi­ tant de sa liberté radicale (grâce à laquelle elle n'est liée à.

rien, pas même à sa propre existence), opère un choix entre une nouve.ue affinnation (dont elle sait déjà ce qu'elle signifie) ou une négation de soi.

Le bien, la libération, la cathar­ sis proviennent précisétnent de cette négation.

Cette dernière peut être relative (l'Individu peut se borner à décider de ne pas vivre aux dépens de la vie d'autrui : c'est la « justice » ; ou bien, il peut partager, par altruisme, la vie des autres; mais, la vie étant douleur, cette participation à la vie d'autrui est participation à la douleur, ou • pitié •).

Cette négation de la volonté de vivre peut aussi être totale : c'est l'abolition en soi de toute vownté, par 1e n1oyen de la 1 sain­ teté •.

Cette abolition a une va!Cur cosmique : en l'homme, la nature tout entière prend conscience d'elle-même ; l'aboütion chez l'homme de la volonté de vivre implique l'abolition de toute la volonté de la nature.

U'est pourquoi ce n'est pas par le suicide, qui est acte vital au même titre que le désir de vivre, mais par l'ascèse que l'on arrive à.

la libération prônée par toutes les grandes religions - en particmier par le boud­ dhisme, que l'auteur considère comme la religion la plus parfaite, et dont il extrait plusieurs concepts, parmi lesquels le concept capital de « nirvana » (extinction de la volOnté).

Mais, avec 1~ 1 nirvana '• la vie et l'être ne se disso1vent pas dans le néant.

et Schopenhauer remarque qu'il s'agit d'un néant relatif : le néant du n1onde, lequel cependant est pure apparence, non-être ; c'est pourquoi le 1 nirvana» peut avoir éga.1ement une signification positive, encore qu'indiciole.

parce que complètemeht en dehors de toutes les catégories à.

l'aide desquelles la pensée constitue le monde phénoménal.

Tel est, dans son ensemble.

l'ouvrage du grand phHosophe allemand : quelles que soient les inco· hérences et les propositions arbitraires de sa métaphysique, son mérite est d'avoir su poser, comme Schelling et Kierkegaard, le problème de la personnalité individuelte, le probtètne de la nature propre de l'individu spirituel, et d'avoir apercu avec clarté les déficiences de l'idéaiisme classique et de l'historicisme quant à ce' problè~ne.

Tout comme Kierkegaard· et Feuerbach, Schopen­ hauer a d.onné naissance à un nouveau courant de pensée qui a amené la philosophie contemporaine à.

plus de soupJesse et à.

une plus grande compré­ hension de la complexité de la vie de J'individu, -T.

F.

Presses Universitaires de France, 1942.

réalité non pas abstraitement construite, comme dans le cas des sciences physico-mathéma.tiques, mais connue intuitivement, en une compréhension venant d"une participation vécue ; elles ont ~rait, en d'autres termes, à la vie spirituelle individuelle.

L'analyse de la structure de cette vie, c'est·à-dire la psychologie, est par conséquent le fondement des sciences de l'esprit.

Mais Dilthey, dans ses Idées sur une psychologie descripti·ve et analytique {ldeen über einer beschreibenden und zergliedernen Psychologie, 18941.

soutient que la psychologie contemporaine.

qu'il appelle explicative et cons­ tructive, laisse en dehors' d'elle la réalité de la vie spirituelle : en se fondant sur de soi-disant éléments prenûers, ou données psychologiques, elle essaie de construire, à travers une série d'hypo­ thèses injustifiées, cette réalité plus complexe, sans réussir jamais à l'approcher.

entravée par les suppositions métaphysiques qu'elle sous­ entend.

On aurait besoin plutôt d'une psycho· )agie qui décrivit et analysât la vie psychologique et qui reconnût la complexité de son unité structurale.

Cette unité structurale est tellement caractéristique en tout individu qu'elle représente un équilibre particulier de l'individu en fonction de.

l'an1biance et de l'orientation de la culture (Contributions à l'étude de l'indi1>idualité [Beitrage zum Studium der Individualitat, 1896ll ; elle peut cependant être ramenée à quelques types géné­ raux de personnalité.

Dilthey introduit Ici Je thème « caractérologique » qui.

au cours des années suivantes, aura.· sous d'autres influences.

un large développement dans la pensée aUemande.

Mais ce qui a le plus d'importance est le sen­ timent de l'unité concrète de la vie intérieure.

Sur ce point, Dilthey insiste également à l'égard du problème de la connaissance (Contributions à la solution du problème de l'origine de notre fui dans la réalité du monde extérieur [ Beitrdue zur L6sung der Frage vom Ursprung unseres Glaubens an die Realit. »

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