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MONTESQUIEU : L'ESPRIT DES LOIS (Résumé & Analyse)

Publié le 22/02/2012

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Montesquieu, président du parlement de Bordeaux, appartenait à la noblesse de robe qui souhaitait être associée plus largement aux affaires de l'État. Cette appartenance explique le rôle important qu'il confie à la noblesse dans la monarchie modérée qu'il préconise. Quelque soit le pays, quelle que soit l'époque, une loi n'est jamais le fruit du hasard ; elle a toujours sa raison d'être. Un grand dessein : créer une science des lois. Esprit des lois est divisé en trente et un livres regroupés en six parties. Montesquieu explique d'abord ce que sont les lois en général. Il montre que toute loi a sa raison d'être, même si elle ne semble pas fondée sur la raison. Il étudie ensuite les différentes formes de gouvernement qui peuvent exister indépendamment du lieu et de l'époque et il les ramène à trois : le républicain, le monarchique, le despotique.

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« Montesquieu et L'Esprit des lois Charles-Louis de Secondât, baron de La Brède et de Montesquieu (1689-1755), occupe dans les Lumières françaisesune place singulière et même atypique.

Magistrat d'Ancien Régime, il a toujours défendu les Parlements, là où laplupart des « philosophes* » se fiaient plutôt à la monarchie absolue pour faire avancer la cause des Lumières.

Il futaussi un adversaire déclaré de l'« esprit d'uniformité » qui poussait ses contemporains à imposer le progrès de laraison contre la diversité des coutumes, et tout cela n'est pas sans relation avec sa conception très originale de lanature des « lois ». La loi, « rapport nécessaire » Dans son œuvre majeure, De l'esprit des lois (1748), il définit celles-ci comme « lesrapports nécessaires qui dérivent de la nature des choses » : la formule a choqué à la fois les défenseurs de latradition chrétienne et la majeure partie des « Philosophes ».

Les premiers y ont vu une profession de foi «spinoziste* », qui niait la transcendance de Dieu et la liberté humaine.

Les seconds ne furent pas moins surpris car,comme Grotius, ils continuaient à penser la loi à partir de l'obligation morale, là où Montesquieu part de l'idée de lanécessité physique avant d'en venir à la spécificité des « lois » qui gouvernent les hommes.

En fait, le magistratpropose une nouvelle conception de la loi, qui part d'un modèle physique « newtonien » pour redéfinir en profondeurles tâches de la philosophie politique, mais qui fait néanmoins une large place à la liberté humaine. Cette définition de la loi comme « rapport nécessaire » lui permet de défendre contre les thèses de Thomas Hobbes*(1588-1679) une conception classique du droit naturel : les hommes ne sont pas seulement soumis aux loispositives, car celles-ci présupposent des « rapports de justice » qui leur préexistent.

Mais la « nécessité » dontparle Montesquieu dans les extraits ci-contre joue dans le monde humain d'une manière originale, qui le distingue àla fois de Dieu et du monde matériel.

D'un côté, la divinité a selon lui établi un ordre qu'elle n'a aucune raison detransgresser, puisque ses lois expriment sa perfection ; d'un autre côté, le monde maté- riel est régi par des lois qui sont « par nature invariables ».

Entre les deux, pense-t-il, les hommes, êtres intelligentset « sensibles », sont tout à la fois capables de violer les lois de Dieu, d'en établir de nouvelles et de faillir encoresous l'effet de leurs passions.

D'où un second ordre de lois qui vise à corriger la nature faillible de l'homme, et quicomprend les lois de la religion, celles de la morale et, enfin, les lois politiques et civiles.

Le projet de Montesquieun'est donc pas tant de définir des règles universelles de justice en vue de transformer la société que de comprendrela diversité des lois à partir de celle des mœurs, des passions et des déterminismes physiques (comme le climat) : s'ily a bien des normes universelles et une commune nature humaine, leur uniformité et leur constance s'exprimentdans la diversité et dans le changement des législations positives.

Ce qui interdit par principe de généraliser les loisqui peuvent être bonnes dans des circonstances particulières.

Partiellement incompris de ses contemporains,Montesquieu sera revendiqué par tous ceux qui veulent nuancer l'enseignement des Lumières ; les libéraux onttrouvé chez lui des arguments contre le volontarisme d'un Robespierre* et des jacobins* ; des sociologues commeÉmile Durkheim (1858-1917) ou Raymond Aron* (1905-1983) l'ont reconnu comme un de leurs maîtres, parce qu'ilavait perçu la priorité de la société sur la politique.

Ph.

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