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Nourritures terrestres (les), d'André Gide

Publié le 11/03/2019

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Nourritures terrestres (les), d'André Gide (1897), poème en prose, en 8 livres, qui vise à enseigner l'« immoralisme » au jeune disciple Nathanaël : évangile de la libération des désirs, de la disponibilité au monde, aux autres et à soi, du perpétuel détachement, afin que chacun crée en soi, « impatiemment ou patiemment, le plus irremplaçable des êtres ». Ce n'est que trente ans après sa première publication que l'ouvrage devint le bréviaire moral et esthétique des jeunes générations, au moment où Gide, avec les Nouvelles Nourritures (1935), exprimait ses préoccupations sociales et son souci du bonheur des autres.

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« Powered by TCPDF (www.tcpdf.org)LES NOURRITURES TERRESTRES suivi de LES NOUVELLES NOURRITURES D'ANDRÉ GIDE LES SUJETS Chant virgilien, « Les Nourritures terrestres » célèbrent en huit livres, dont l'aventureux récit deMénalque, la vie ardente et exaltante.

Cette longue « révélation », confiée à Nathanaël, jeune créature imaginaire,a pour principal décor l'Afrique du Nord, terre de paradis pour André Gide.

« Nouvelleté » sensuelle qui aspire àtransporter les hommes au meilleur — au plus naturel et au plus libre — d'eux-mêmes. LES OUVRAGES Cantique plus didactique, « Les Nouvelles Nourritures » instruisent le camarade des joies «progressives » de toute existence, celles qui parfont les hommes, qui les font responsables.

O ironie du sort et dutemps : que prêche prophétiquement l'ultime phrase ? « Ne sacrifie pas aux idoles ! »« Les Nourritures terrestres parues en 1897 à compte d'auteur et sans nul succès, sont un livre de « résurrection »(Gide venait, en Tunisie, de se libérer de paralysants complexes familiaux et sexuels, et de guérir d'une gravemaladie).

C'est un manuel lyrique qui rappelle Nietzsche et Barrès ; aussi, ne vante-t-il pas seulement le désir et lesinstincts, mais plus encore la puissance du dénuement.« Les Nouvelles Nourritures », qui ne furent publiées qu'en 1935, au cours de la période socialisante de Gide,s'efforcent, mais sans véritable sève, d'adjoindre à l'éthique individualiste des premières Nourritures une morale de lapersonne, plus consciente et sociale.Invitations à la « vraie vie », déjà quelque peu fanées, ces testaments gidiens demeurent des leçons de style et degoût ; cris de saveur et de ferveur, certes d'une poésie un peu glorifiée, ces bréviaires de plusieurs générationsrestent d'une conquérante sincérité.

C'est pourquoi, au fond, ils se lisent toujours avec émerveillement. L'AUTEUR Très tôt orphelin de père, André Gide, né à Paris en 1869, fut précautionneusement élevé par sa mère.Après des études irrégulières (fait dû à une santé fragile), il épousa, en 1895, sa cousine Madeleine Rondeaux.Puisant l'inspiration dans un égocentrisme rare, il accomplit une oeuvre à la fois intime et spirituelle, d'unecourageuse, voire provocante authenticité.

A côté des pièces et récits, on peut distinguer : « Prétextes » (1903), «Dostoïevski » (1923), « Corydon » (1924), « Voyage au Congo » (1927), « Feuillets d'automne » (1949), ainsi que le« Journal » (1889-1949), passionnant témoignage d'un homme de lettres.

Prix Nobel de littérature en 1947, A.

Gidemourut à Paris le 19 février 1951. Le tirage des Nourritures, énorme aujourd'hui, fut quasiment nul pendant les vingts premières années consécutives àsa publication au Mercure de France, en 1897.

Le livre ne fut pas même apprécié par ceux qui avaient loué lesprécédents ouvrages de Gide.

Les détracteurs de Gide ont voulu y voir l'apologie d'un anti-moralisme et d'unindividualisme débridés, confinant à un égoïsme qui reposerait sur un abandon incontrôlé aux instincts. Les Nourritures terrestres exhortent l'individu à jouir de l'existence, à se dégager des carcans contraignantset à devenir lui même. Un enseignement initiatique et une expérience autobiographiqueDivisé en huit livres, l'ouvrage se présente comme un recueil de chants ou poèmes, de descriptions, de réflexions etde conseils, rédigés dans une langue souvent précieuse.

En dépit de ces éléments disparates, le livre trouve sacohérence dans la voix d'un narrateur qui, à travers eux, prodigue son enseignement au jeune Nathanaël, en luiécrivant au gré de ses voyages.

Ce maître imaginaire se dénomme Ménalque, et son nom virgilien, de même queceux d'Amyntas, Mélibée et Mopsus — personnages qui apparaissent brièvement — indique la dette de Gide à l'égarddes Bucoliques de Virgile.

Il ne fait pas de doute que le narrateur se confond avec l'auteur — Gide ne s'en est jamaiscaché —, qui nous livre les fruits de l'expérience occasionnée par un long voyage en Afrique du Nord.

Les Nourriturestémoignent de la renaissance à la vie d'un être qui a appris à s'émanciper des contraintes morales et religieuses quil'ont jusqu'alors étouffé. Ouverture à la vie et conquête de soiCertes, on peut faire signifier à une phrase telle que « Familles, je vous hais », extraite de son contexte ettronquée, une incitation agressive à la rupture.

Mais, en replaçant l'anathème dans son contexte et en lecomplétant (« ...je vous hais, toujours des portes fermées, possessions jalouses du bonheur »), il ne reste qu'unemise à l'index du repli autarcique et des valeurs étriquées.

Les Nourritures sont un hymne sensualiste à la vie.

Lenarrateur enseigne à Nathanaël à ouvrir ses horizons, à rompre ses attaches si cela est nécessaire pour aller del'avant, à s'éduquer lui-même.

Mais cette affirmation de l'individu n'est pas un égoïsme ; au contraire, elle ne va passans générosité, puisqu'il s'agit d'être réceptif aux choses.

Le destinataire du recueil est incité à se tracer sa propreligne de conduite en restant perméable aux diverses nourritures que te monde lui offre.

Comme l'écrit Gide dans sapréface de 1927, le livre veut être non pas « une glorification du désir et des instincts », mais une « apologie dudénuement », c'est à dire une éthique selon laquelle l'individu n'obéit qu'à ce qu'il juge essentiel pour lui-même.. »

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