Oeuvres poétiques de Saint-Amand

« Vue de Rouen au xvne siècle La Solitude est le poème le plus célèbre et le plus lyrique de Saint-Amant Ô que j'aime la solitude ! Que ces lieux sacrés à la nuit, Éloignés du monde et du bruit, Plaisent à mon inquiétude ! Mon Dieu ! Que mes yeux sont contents De voir ces bois, qui se trouvèrent A la nativité du temps, Et que tous les siècles révèrent, Être encore aussi beaux et verts Qu'aux premiers jours de l'Univers!(.

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) Dans Le Melon, on devine tout l'appétit d'un poète bon vivant Quelle odeur sens-je en cette chambre ? Quel doux paifum de musc et d'ambre Me vient le cerveau réjouir Et tout le cœur épanouir ? Ha! Bon Dieu! j'en tombe d'extase: Ces belles fleurs qui, dans ce vase, Parent le haut de ce buffet, Feraient-elles bien cet effet ? A-t-on brûlé de la pastille ? N'est-ce point ce vin qui pétille Dans le cristal, que l'art humain A fait pour couronner la main Et d'où sort, quand on en veut boire, Un air de framboise à la gloire Du bon terroir qui l'a porté Pour notre éternelle santé ? Non, ce n'est rien d'entre ces choses, Mon penser que tu me proposes.

Qu'est-ce donc? Je l'ai découvert Dans ce panier rempli de vert: C'est un MELON, où la nature, Par une admirable structure, A voulu graver à l'entour Mille plaisants chiffres d'amour, Pour claire marque à tout le monde Que, d'une amitié sans seconde, Elle chérit ce doux manger.

Saint-Amant est l'homme de tout les plaisirs et va jusqu'à louer la débauche avec toute la fermeté de son style Nous perdons le temps à rimer, Amis, il ne faut plus chômer ; Voici Bacchus qui nous convie A mener bien une autre vie ; Laissons-là ce fat d'Apollon, Chions dedans son violon ; Nargue du Parnasse et des muses; Elles sont vieilles et camuses.

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) Manuscrit autographe du poème L 'Albion (extrait) NOTES DE L'ÉDITEUR « Il faut voir en lui, en outre et peut-être avant tout, un des hommes du xvne siècle qui furent les plus curieux du langage ( ...

) et un précurseur de la plus grande liberté d'inspiration dont se puisse et doive prévaloir la poésie: ( ...

)Saint-Amant peut nous décrire les Alpes en hiver, les Canaries au printemps, les ruines romaines,( ...

) vécu, partagé, pratiqué tout ce dont il parle.

D'où la vivacité, la netteté de son dessin, la vérité de ses couleurs.

On croit y être.

» Jean Rousselot, Les Cent plus belles pages de Saint-Amant, préface, Belfond, 1983.

de couplets débridés, elle est depuis longtemps apparue à Faguet comme très consciente et d'un art plein de technique.

» R.

Audibert et R.

Bouvier, Saint-Amant, Capitaine du Parnasse, La Nouvelle Édition, 1946.

les prisons de Saint-Ouen ou les parquets luxueux de la cour de Varsovie : il a vu, il a « A y regarder de près, le personnage, à la fois marin, mousquetaire, académicien, goinfre, alcoviste, et toujours poète, n'est pas si simple ; sa vie se devine singulièrement complexe ; quant à [sa poésie] où l'on ne voit souvent qu'une série 1 coll.

Viollet 2 Le B al ch a mp ê tre, grav ure du xv11 e siècle, coll.

Roge r Cas tin I Nicolas Bouv ier 3, 4 Laffo nt I B.NJ Nico las Bouvie r «[Il] tient surtout à établir qu'à ses yeux, la poésie doit être le fait de l'inspiration et non le résultat de laborieux efforts.

» P.-D.

Lapie, Un Académicien du XVIIe siècle : Saint-Amant, Slatkine, 1970.

SAINT-AMANT 02. »