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Oh les beaux jours de Beckett (résumé & analyse)

Publié le 17/11/2018

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Oh les beaux jours

Oh les beaux jours reprend l’impossible enlisement dans la mort que Fin de partie avait ébauché. Enfouie dans la terre jusqu’au cou, Winnie fait l’inventaire de sa misère en détaillant le menu du quotidien : sac à main, lime à ongles, brosse à dents, ombrelle, boîte à musique. Elle joue à imaginer un bonheur qu’elle n’aura pas. Près d’elle, Willie, son vieux compagnon, est réduit à quelques grognements. Dans ce « couple », le babil est à son comble. Un espoir peut-être : celui de voir Winnie totalement minéralisée, tel Molloy suçant ses cailloux, totalement unie à cette terre qui l’aspire : Oh les beaux jours célèbre peut-être des amours marmoréennes, ultime clin d’œil au vieux mythe de la Méduse. Une manière très beckettienne de remplacer la vie par la matière, de vider la conscience de ses illusions humanistes ou humanitaires et de la remplir avec les données immédiates du réel. Si l’on a pu voir dans cette pièce le drame absurde de l’incommunicabilité, il serait sans doute plus honnête d’y lire la réconciliation de l’homme et du cosmos : chez Beckett, la boue ne saurait être un symbole de la chute; elle est le plaisir de la renaissance. En ce sens, parce qu’elle tourne totalement le dos à nos codes et à nos valeurs, cette pièce serait peut-être la plus « optimiste » de Beckett : c’est-à-dire la plus provocatrice.

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« Powered by TCPDF (www.tcpdf.org)Oh les beaux jours [Samuel Beckett] - résumé et analyse. 1 PRÉSENTATION Samuel Beckett Hulton-Deutsch/Corbis - résumé et analyse. Oh les beaux jours [Samuel Beckett] , pièce en deux actes de Samuel Beckett, parue en anglais en 1961, créée à Londres, reprise en France en 1962 dans la mise en scène de Roger Blin, avec Madeleine Renaud dans le rôle de Winnie, rôle qu’elle a interprété pendant vingt-cinq ans et qui a été l'un de ses plus grands succès.

Denise Gence a joué le rôle dans la mise en scène de Pierre Chabert en 1992. Au premier acte, Winnie, la cinquantaine, est enterrée jusqu'à la taille sur un mamelon de terre dans un paysage désert.

Sa journée se déroule : elle fait sa prière, se lave les dents, cherche des affaires dans son sac, s'abrite sous son ombrelle, vérifie que son mari Willie, caché derrière le mamelon, entend bien son babillage.

Elle évoque le passé, commente ses habitudes.

Au deuxième acte, enterrée jusqu'au cou, elle vérifie du regard que le monde existe toujours autour d'elle, évoque les derniers passants, cherche à retrouver les vers de ses poèmes préférés, interpelle Willie qui ne répond presque plus et n'arrive plus à grimper sur le mamelon sans son aide. 2 PERFORMANCE D'ACTRICE Les indications scéniques sont presque aussi importantes que le dialogue : elles prescrivent à la comédienne le canevas très serré de ses gestes, de ses mimiques, de ses intonations, de ses nombreux silences, qui ponctuent les moments de sa journée.

La performance de l'actrice est d'autant plus grande que ses gestes sont contraints par l'immobilité, comme la parole de son personnage est une lutte contre l'évanouissement du sens de la vie. 3 LA CONDITION HUMAINE Le spectateur est saisi d'emblée par la tension entre la situation objectivement sordide de cette femme à moitié enterrée dans un lieu désert et son bavardage charmant et désuet, où elle fait l'inventaire de ses motifs de satisfaction.

L'évocation par Winnie des passants qui la plaignent renvoie le spectateur à son statut ambigu de voyeur ému de pitié et forcé en même temps de reconnaître dans la situation du personnage la misère de sa propre condition.

C'est sur cette contradiction que repose l'humour du texte et sa gravité philosophique. Le thème principal de la pièce, comme le titre l'indique, est la perception du temps individuel : le passé est moins une dimension causale, explicative, que l'occasion du souvenir : « Oh le beau jour encore que ça aura été », dit Winnie dans un futur antérieur qui destine le présent à n'être que le passé qui sera évoqué demain.

La vie se consume dans le discours qui est tenu sur elle, dans une communication illusoire où l'interlocuteur (Willie) ne sert qu'à renvoyer à celui qui parle son propre écho pour lui confirmer son existence. 4 UNE POÉSIE DU TRAGIQUE Le charme de la pièce tient à la poésie paradoxale du discours de Winnie, ponctué d'expressions récurrentes à la fois personnelles et banales — « ça que je trouve si merveilleux », « le vieux style », « voilà ce que je dis toujours » —, de jeux de mots et de citations littéraires dont Beckett lui-même a cherché l'équivalent pour la traduction française, de situations ou de formules humoristiques, du frottement entre le tragique et le grotesque. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation.

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