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Pascal: Pensées

Publié le 08/01/2020

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Le problème de la grâce est crucial dans les deux œuvres. Pour simplifier, on peut le résumer de la façon suivante : puisque l’homme a commis la faute originelle, il a besoin de la grâce divine (aide de Dieu qui le guide) pour chercher le Bien et non le Mal. Mais l’homme est aussi un être libre. Comment concilier grâce et liberté ? Selon saint Augustin, l’homme reste libre de refuser la grâce ; mais celle-ci lui donne une telle joie qu’il est inimaginable que l’homme la refuse. La grâce est donc toujours «efficace». Selon le jésuite Luis de Molina, il existe bien une grâce «suffisante», c’est-à-dire une incitation divine qui suffit à l’homme pour agir selon le bien, mais l’homme est libre de l’accepter ou de la refuser. Les jansénistes* veulent rétablir la doctrine de saint Augustin, le salut d’un être aussi déchu que l’homme ne pouvant venir que de la grâce gratuitement accordée par un Dieu tout-puissant, et non de l’effort et des mérites humains. Mais ils ajoutent qu’un petit nombre d’hommes seulement sera sauvé en vertu de la prédestination divine et que considérer qu’un homme est capable de faire tout seul son salut, c’est nier la toute-puissance de Dieu, en rendant de plus inutile le sacrifice de Jésus-Christ.

repéré deux grandes parties : la première est une sorte d’anthropologie, où Pascal observe l’homme et décrit ses comportements. De cette observation se dégage une conception de l’homme comme créature fondamentalement contradictoire et énigmatique. La seconde partie s’inscrit dans la théologie : en solide connaisseur des Ecritures, Pascal s’appuie sur elles pour expliquer le mystère de la condition humaine.

Le premier mouvement comprend les dix premières liasses. La onzième fait la transition avec le second mouvement, qui va jusqu’à la vingt-cinquième. Les deux dernières liasses constituent une sorte de conclusion.

Intitulée «Ordre», la première liasse décrit la méthode qui sera suivie : s’adresser au cœur plutôt qu’à la raison, montrer d’abord la misère de l’homme sans Dieu, puis la grandeur de l’homme avec Dieu. Les liasses 2,3,4 et 5 s’emploient à décrire la triste condition de l’homme et des sociétés humaines. Dans la deuxième liasse, intitulée «Vanité», Pascal montre que l’homme ne peut atteindre la vérité, égaré qu’il est par les «puissances trompeuses» (orgueil, sens, imagination, coutume). Dans la troisième liasse, «Misère», il démontre que les valeurs positives (vertu, justice, bonheur) sont non pas absolues mais relatives au pays où l’on vit, à la classe à laquelle on appartient et varient même d’un homme à un autre ; si bien que la justice est absente et que partout règne la tyrannie. Dans la quatrième liasse, «Ennui», il montre comment le règne de la contingence cause dégoût et désespoir. Dans la cinquième, «Raison des effets», il creuse encore ce désespoir, car les «effets» ce sont les apparences et les situations de fait, dont l’homme ignore les vraies causes, ce dernier finissant donc par obéir à la force qu’on lui fait passer pour la justice.

La sixième liasse, «Grandeur», entrouvre la fenêtre : si l’homme connaît sa misère, c’est la preuve qu’il est grand par sa faculté de penser. Dans la septième liasse, « Contrariétés », Pascal évoque les contradictions de la nature humaine, que les philosophies sont incapables d’expliquer alors que le christianisme en donne la clef.

Les trois liasses suivantes décrivent les vrais et les faux biens : la huitième, «Divertissement», analyse les moyens que l’homme déploie pour fuir son horrible condition, l’agitation et les plaisirs étant ces moyens ; la neuvième, «Philosophes», renvoie épicuriens et stoïciens dos à dos; la dixième, «Le Souverain Bien », décrit l’impuissance de l’homme à atteindre sur terre un bonheur qui n’est qu’en Dieu.

La onzième liasse forme transition : elle porte comme «titre» les trois lettres APR («à Port-Royal») et explique les contradictions de la nature humaine par deux moments-clefs du christianisme, la chute d’Adam et la rédemption par

pascal

« p AS CAL, PENSÉES putes présentes de la Sorbonne), 1656-1657.

Par ce texte, Pascal s'engageait dans la controverse théologique entre les jésuites et les jansénistes'"'.

b -La question du genre et celle du titre Elle ne peut évidemment pas être posée comme elle se pose lorsqu'ils' agit d' œu­ vres achevées.

Les notes et les fragments qui constituent les Pensées sont parfois développés et parfois très brefs.

Si le vaste projet de Pascal était d'écrire une Apologie de la religion chrétienne, on aurait eu affaire à un texte engagé, construit comme un plaidoyer, visant à défendre la religion contre les attaques dont elle est l'objet, sens propre du substantif apologétique 1' (partie de la théologie qui a pour but de défendre la religion et aussi d'établir par des arguments historiques et rationnels le fait de la révélation chrétienne).

Les adversaires visés étaient les libertins 1' et les sceptiques.

Le titre n'est pas de Pascal, il n'y a donc pas lieu de le commenter.

On en trouve la justification dans la préface que le neveu de Pascal, Étienne Périer, avait publiée en tête de l'édition de Port-Royal: «On les trouva [les fragments] enfilés en diverses liasses, mais sans aucun ordre et sans aucune suite, parce que ce n'étaient que les premières expressions de ses pensées qu'il écrivait sur de petits morceaux de papier à mesure qu'elles lui venaient à l'esprit.» c -Liens avec les autres œuvres de Pascal C'est avec les Provinciales que le lien est évident: lien de sujet -Pascal débattait dans ces «lettres» de questions théologiques importantes, comme celle de la grâce -lien de foi ardente, puisque les Provinciales sont l'œuvre d'un chrétien exigeant, qu'indigne le relâchement de la morale des jésuites.

2 -Résumé et composition Il est impossible -et il serait en plus absurde -de «résumer» les Pensées.

On peut en revanche tenter d'en indiquer le mouvement d'ensemble.

Les Pensées comportent environ huit cents fragments, certains d'à peine une ligne, d'autres de plusieurs pages; parfois on a affaire à des notes de lecture, parfois au développement complet d'une démonstration originale.

Mais, contrai­ rement à un préjugé qui dura jusqu'au xxe siècle, le manuscrit de Pascal avait un ordre et les vingt-sept premières liasses témoignent d'un classement tout à fait volontaire.

Les chapitres de ces vingt-sept liasses comportent des titres, sous lesquels sont groupés ensuite un certain nombre de fragments : c'est sur l'ordre de ces fragments que portent les désaccords entre les chercheurs.

Ensuite, il y a des liasses sans titre, sauf pour trois d'entre elles, intitulées Miracles.

Dans les vingt-sept liasses classées par Pascal, tous les commentateurs ont 41. »

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