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PLÉIADE (la)

Publié le 14/03/2019

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PLÉIADE (la). C'est le terme devenu classique, depuis Sainte-Beuve, pour désigner le plus important courant poétique du xvie siècle français, à la tête duquel on place généralement Ronsard. Aussi bien est-ce chez ce dernier que, succédant au terme de Brigade — employé, dès 1552, pour désigner le groupe de ses condisciples du collège de Coqueret (Du Bellay, Baïf, Denisot, Pacate, etc.) —, apparaît, en 1556, celui de Pléiade, métaphore désignant les sept poètes réputés les meilleurs de son temps. Liste changeante au demeurant, qui, autour d'un noyau invariable — Du Bellay, Baïf, Jodelle, Tyard et, bien évidemment, Ronsard lui-même —, comprend des « étoiles variables » : La Péruse et Des Autels, inclus dans la liste en 1553, y sont remplacés en 1555 et 1556 par Peletier et Belleau. L'essentiel, toutefois, n'est pas cette liste même, mais la réalité qui, à travers elle, se profile : celle que constitue la nouvelle école poétique qui, après s'être manifestée en 1549 par le coup d'éclat de la Défense et Illustration de la langue française de Du Bellay, devait engager la poésie, et l'ensemble même de la littérature française, dans des voies profondément neuves. Totalement dominante dans les années 1550-1560, l'école de la Pléiade se vit concurrencée, à partir de 1570, par des tendances nouvelles, baroques et préclassiques.


« Powered by TCPDF (www.tcpdf.org)La Pléiade (1550-1610) Une «Brigade» de poètes à la Renaissance.

La Renaissance, qui surgit en France après les guerres d'Italie, n'eût pasabouti en province si Paris et la cour ne l'eussent patronnée.

Entre 1550 et 1610, autour de Ronsard, jeune etardent poète, se groupent du Bellay, Jodelle, Belleau, Dorât, Baïf, Pontus de Tyard.

Ayant formé d'abord la«Brigade», ils prennent le nom du groupe d'étoiles issues des sept filles d'Atlas et de Pléion: la Pléiade.Le nouveau groupe trouve son credo dans le manifeste publié en 1549 par du Bellay, Défense et illustration de lalangue française.

C'est une déclaration de guerre plus qu'un art poétique.

Les principes? enrichir la langue françaiseavec le désir de la rendre égale aux langues anciennes; restaurer les grands genres de l'Antiquité et bannir ceux duMoyen Age; remplacer le mystère par la tragédie, la farce par la comédie, le coq-à-l'âne par la satire, le rondeau parle sonnet, la ballade et le chant royal par l'ode; imiter avec enthousiasme les Anciens; lutter contre l'ignorance maisblâmer les poètes qui abandonnent leur langue maternelle pour le latin.

Du Bellay joint l'application aux préceptes enpubliant, dès avril 1549, deux recueils de sonnets et de vers lyriques.

Ronsard donne au public ses Odes, divisées enquatre livres, comme les Odes d'Horace; une douzaine d'entre elles sont calquées sur celles de Pindare; presquetoutes sont «mesurées à la lyre» : un même air de musique peut servir à toutes les strophes d'une même ode.

Danssa préface, Ronsard revendique la gloire d'être le premier en date de nos poètes lyriques, le continuateur de Pindareet d'Horace.Les membres de la Pléiade, s'ils pratiquent les mêmes techniques, ont chacun leur personnalité: «Je compare cette«Brigade», écrit Pasquier dans les Recherches de la France, à ceux qui font le gros d'une bataille: chacun d'euxavait sa maîtresse qu'il magnifiait.» Remi Belleau, peintre de la nature, donne la Bergerie-, du Bellay, Les Antiquitésde Rome et les célèbres Regrets-, Jean Antoine de Baïf, le plus savant et le plus érudit du groupe, crée uneacadémie de poésie et de musique; au château de Bissy, en Bourgogne, chez Pontus de Tyard, se tiennent devéritables réunions artistiques et scientifiques; Jodelle inaugure en France la tragédie classique et fait jouer en1552, à Reims, sa Cléopâtre captive.Après 1560, le grand élan de la Pléiade s'apaise; les passions religieuses l'emportent, mais le renouvellement estassuré.. »

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