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Poésies de Rutebeuf

Publié le 23/02/2013

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rutebeuf

Rutebeuf est le plus illustre prédécesseur de Villon : tous deux furent des « poètes maudits«. Rutebeuf est intervenu à de très nombreuses reprises en faveur de la croisade : en 1265, il écrit une Complainte d 'Outre-mer, en 1267 La Voie de Tunis puis, en 1268, la Disputaison du Croisé et du Décroisé. Rutebeuf a composé cinquante-six pièces : bien qu' il ait parlé de lui dans une quinzaine d'entre elles, il reste un personnage énigmatique.

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« « Ha ! Dame Vierge nett e et pur e / Toutes femmes, pour ta figure,/ Doit-on aimer.

» ~~~~~~~ ~ ~~ E -------- Éprouvé par les guerres et les violence s de son temps, Rutebeuf s'abandonne au pessimisme dan s l'un de ses plus célèbres poèmes LE GUIGNON D'HIVER Vers le temps que l'arbre s'effeuille qu'il ne reste aux branches feuille qui ne tombe à terre , terrassé que je suis par la pauvreté qui de toute part m'assaille en cet hiver qui a bouleversé le cours de ma vie, je commence mon très triste dit par un pitoyable récit.

C'est peu d'esprit et peu de mémoire que j'ai reçu de Dieu, le roi de gloire, peu de bien aussi, et froid au cul quand souffle la bise : le vent me vente au visage , le vent m'évente , et c'est trop souvent que je sens les rafales du vent .

Le guignon m'avait bien promis tout ce qu'il me livre : il me paie bien, il s'acquitte bien envers moi, et pour un sou il me rend une livre de misère.

Pauvretés' est de nouveau abattue sur moi; sa porte m'est toujours ouverte, je suis toujours ch ez elle et jamais je n'ai pu lui échapper.

Être trempé par la pluie, brûlé par le sole il, tel est mon riche apanage! Je ne dors que mon premier sommeil, je ne connais pas le montant de ma fortune pour la raison que je n'ai rien.

S'il est un grand poète , Rutebeuf n'en reste pas moins un chroniqueur important : dans La Complainte de Constantinople, il montre la nécessité de la croisade LA COMPLAINTE DE CONSTANTINOPLE Nous voilà déjà entrés en cette voie, personne n'est asse z inconscient pour ne pas le voir: Constantinople est perdue et la Morée se prépare à recevoir un coup si rude que notre sainte mère l'Église en est ébran­ lée.

Car il reste peu d'espoir pour le corps quand la tête est fendue.

Je ne sais qu'ajou ­ ter: si Jésus-Christ ne vient en aide à la très Sainte Terre , elle n'est pas près de connaître la joie.

Traduction de Jean Dufournet, Hono ré Champ ion, 1982 « Donne z, pour Dieu, du pain aux frères .

» NOTES DE L'ÉDITEUR « Rutebeuf serait ainsi le premier" poète personnel " de notre littérature .

Curieux poète personnel.

Il ne nou s laisse rien ignorer, il est vrai , aucune de ses misères, aucun de ses vices.

Il par le de son ch eva l, de sa femme, de la nourrice de son enfant , de ses dettes, de ses amis.

( ...

) Avec tout ce l a, no us ne savons rien de lui.

( ...

) Aucun document d'archives ne le mentionne, auc un auteur de son temps ne l e cite ni ne le nomme .( ...

) La poésie de Rutebeuf relève de ce courant qui associe l'exhibition du" moi " à l a satire du monde.

Elle est, dirait Jean Starobinski, placée sous le signe de la mélancolie .

» M.

Zink, Rutebeuf, Œuvre s compl è tes, introductio n généra le, Bordas , 1989.

« L'important, c'est qu'il vécut à Paris : la grande vill e lui donna son esprit et son âme.

L'incessante fermentation de cette population immense et hétérogène, barons hantant la cour du roi, bourgeois dévots et caustiques, écoliers batailleurs et disputeur s, prompts de langue et de main , et tout ce qui s'y remuait d'idées et de pas sions dans le conflit des esprits et des intérêt s, étaient éminemment propres à susciter une poésie sinon très haute , du moins très vivante.

» Gustave Lanson, Histoire de la littérature française, 1909.

1.

2, 3.

4 miniatures d u XIIIe sièc le .

F rance! Giraud on R UTEBE UF 02. »

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