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POLYEUCTE (analyse détaillée)

Publié le 19/10/2018

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« Polyeucte martyr », tragédie religieuse. — Il était fort naturel que Corneille choisît pour sujet de pièce le martyre d’un saint. Le théâtre de 1640 était moins éloigné des mystères religieux du moyen âge qu’il ne nous le semble aujourd’hui. Si l’on cesse à peu près de jouer des mystères en province vers la fin du XVIe siècle, on en joue à Paris jusque vers 1620. Dans presque tous les collèges, on jouait des tragédies religieuses en latin. Sur les théâtres publics, à la veille de Polyeucte, on avait joué un Saül de du Ryer, un Saint Eustache de Baro, un Saint Eustache de Desfontaines. Rotrou fera jouer Saint Genest en 1646. Le public ne s’étonnait pas de passer des calembredaines d’une farce aux extases d’un saint. Mais à côté du public il y avait les salons et les beaux esprits ; ils accueillirent fort mal cette histoire de martyr.

 

Analyse. — Acte Ier. — Néarque a converti Polyeucte, seigneur arménien, gendre de Félix et gouverneur d’Arménie, à la foi chrétienne. Il le presse de venir recevoir le baptême. La femme de Polyeucte, Pauline, qu'un songe inquiète, le prie de rester près d’elle. Il la quitte cependant. Pauline raconte le songe à sa suivante. Elle a aimé autrefois un vaillant chevalier romain, sans fortune, Sévère. Elle a dû l'oublier et épouser Polyeucte pour complaire à son père. Sévère s'est fait tuer glorieusement. Mais elle a revu Sévère, en songe, lui prédisant la mort de Polyeucte. Survient Félix. Il annonce que Sévère n’est pas mort, qu’il a guéri de ses blessures, qu’il est le favori de l'empereur et arrive à Mélitène.

 

ACTE II. — Sévère se lamente sur le mariage de Pauline. Il veut cependant la voir. Pauline lui déclare qu'elle restera fidèle à celui qu’elle a épousé, sans pourtant oublier Sévère. Polyeucte, qui a reçu le baptême, annonce à Néarque qu’il va courir au temple et renverser les idoles.

 

ACTE III. — Pauline apprend le crime et l’arrestation de Polyeucte. Elle supplie son père de pardonner. Mais Félix craint que son indulgence ne le compromette, d'autant plus que Sévère profitera de l’occasion pour se venger de la décision qui l’a séparé de Pauline.

 

Acte. IV. — Polyeucte apprend que Pauline vient le voir. Il demande au ciel la force de résister à ses prières. En vain Pauline fait appel à sa

« �aison, d ses devoirs envers l'État, puis tl l'amour qu'elle a pot, vers trente ans souvent, où l'on se donne tout à Dieu et aux bonnes œuvres.

Polyeucte était comme un accommodement entre le « divertissement » et la retraite ; on n'aimait pas cet accommodement.

« Pofyeucte •, tragédie de la • gr.tce • chrétienne.

-D'ail­ leurs Polyeucte n'était pas seulement l'histoire édifiante d'un martyr.

C'était, dans une certaine mesure, une tragédie théolo­ gi que.

Corneille n'exaltait pas seulement l'héroïsme d'un chré­ tien qui sacrifie joyeusement à son Dieu tous les« attachements. »

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