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PRINCESSE DE ClÈVES (la), de Mme de La Fayette

Publié le 18/03/2019

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PRINCESSE DE ClÈVES (la), roman de Mme de La Fayette, paru en 1678 sans nom d'auteur. L'intérêt très neuf donné au contexte politique, s'il inscrit le roman dans une durée historique précise, n'affaiblit pas l'intensité intérieure des personnages : la vérité du cadre participe de celle du sentiment. Tout concourt à la profondeur du drame : les retraites à Coulommiers, qui mesurent les étapes et permettent les examens psychologiques ; le refus de l'amour à mesure de son accroissement (qui marque le double crescendo, quasi tragique, de l'œuvre, par un mécanisme de refus et d'acceptation, de maîtrise de soi et d'abandon) ou le thème duel de l'aveu (qui libère la conscience et précipite le drame). Présent, on fuit Nemours, et absent, on le cherche. Clèves, gentilhomme exquis, meurt au bord du délire

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« Commentaire La Princesse de Clèves ( Mme de la Fayette ) La Princesse de Clèves est l' œuvre la plus connue de Mme de la Fayette, une romancière du XVIIeme siècle qui articule son écriture autour de trois grandes notions : le classicisme, la préciosité et la galanterie.

L'action de ce roman se déroule à la cour d'Henri II, et nous offre la vision d'une Cour aux histoires troubles et aux passions ravageuses.

Parmi elles, celle qui lie le Duc de Nemours, un noble aux allures de Don Juan, et la Princesse de Clèves, une jeune fille d'une grande beauté récemment mariée.

L'extrait étudié est issu du deuxième tome ( le roman en compte quatre ), et narre le vol d'une portrait de la princesse par le Duc, de plus en plus amoureux et victime de la jalousie.

Il s'agira dès lors de se demander dans quelles mesures ce texte rejoint l'idéal de l'esthétique classique : pour cela, nous nous pencherons tout d'abord sur le lien qui unit les différents sentiments ressentis par les protagonistes, puis nous analyserons le caractère théâtral de cet extrait. Ainsi, les émotions successivement éprouvées par le Duc et la Princesse tout au long de cet extrait apparaissent comme logiques et complémentaires. Tout d'abord, notons que le vol du portrait résulte clairement de la jalousie de Mr de Nemours.

Celui-ci ne peut visiblement supporter l'idée que la femme qu'il aime appartienne à un autre, ainsi que le prouve l'extrait suivant : « Lorsqu'il vit celui qui était à Mr de Clèves, il ne ut résister à l'envie de le dérober à un mari qu'il croyait tendrement aimé » ( On remarque l'usage de la formule démonstrative et du verbe « pouvoir », marquant par là le caractère attendu de cette action, comme si elle avait été orchestrée par le destin ).

Le Duc est très amoureux de la Princesse, et ne laisse passer aucune occasion de la rencontrer (l.3-4) ; nous pouvons relever l'expression hyperbolique de la ligne 5, « elle était si belle, ce jour-là, qu'il en serait devenu amoureux quand il ne l'aurait pas été », qui souligne bien sa passion.

Il décide donc d'employer un stratagème habile, désirant ne pas être vu, et feignant d'observer le travail du peintre, il subtilise « adroitement » le petit portrait de la Princesse posé sur la table.

On peut cependant se demander si Nemours n'éprouve pas un quelconque sentiment de culpabilité, si l'on analyse le sens de la phrase « Il pensa que, parmi tant de personnes qui étaient dans ce même lieu, il ne serait pas soupçonné plutôt qu'un autre » ; mais après réflexion, il semblerait qu'il a surtout peur de l'opinion de Mme de Clèves, comme le prouve la ligne 23 « Il pensa qu'il n'était pas impossible qu'elle eût vu ce qu'il venait de faire ». En outre, il paraît essentiel de constater que la complicité muette de Mme de Clèves n'est en fait que le simple témoignage de son trouble à la vue de Mr de Nemours.

Cette dernière est en effet parfaitement consciente de son acte, puisqu'elle le voit faire, ainsi que le souligne la citation suivante « Mme de Clèves aperçut par un des rideaux, qui n'était qu'à demi fermé (...) Elle n'eut pas de peine à deviner que c'était son portrait » ( l.18-20).

La suite même nous renseigne sur son état puisqu'elle en fut « si troublée » ( Notons l'usage de l'intensif ) qu'elle en interrompt sa conversation, ne pensant même pas aux conséquences que cela pourrait entraîner, puisque la Dauphine ne manque pas de lui demander ce qu'elle a vu, ou plutôt qui regarde t-elle.

La bienséance et son éducation lui interdisent en fait de répondre, car son silence permettra d'éviter des ennuis à Mr de Nemours ainsi qu'à elle-même : pour corroborer cette idée, il suffit de s'appuyer sur les lignes 24 à 26 ( « Mme de Clèves n'était pas peu embarrassée (...) c'était quasi l'engager à lui parler de sa passion » ), la litote dévoilant évidemment un bouleversement.

Pour finir, ce monologue intérieur la conduira à garder le secret : elle cède, et pense accorder une faveur au Duc, sans songer aux valeurs morales, puisque laisser voler le portrait qui appartient à son mari, c'est le déposséder de ce qui lui revient de droit.

La Princesse passe donc pour la complice de Nemours dans cet extrait.. »

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