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ROMAN DE RENART (Le) (résumé & analyse)

Publié le 18/11/2018

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ROMAN DE RENART (Le)

 

Anonyme. Roman, fin du xiie-début du XIIIe s.

 

Ce que nous connaissons sous le titre de Roman de Renart est en fait une collection d’épisodes indépendants, composés sur plus d’un demi-siècle par plusieurs auteurs, dont nous ignorons souvent l’identité. Les différentes «Branches» relèvent d’une inspiration très variée, allant du comique familier et bon enfant à la satire la plus féroce, dirigée contre le pouvoir et les institutions, en particulier religieuses. Il n’est guère possible de raconter cette œuvre, dont quelques manuscrits s’efforcent d’unifier artificiellement les épisodes: les plus connus relatent les tours pendables joués par Renart

« Powered by TCPDF (www.tcpdf.org)Un des charmes du Roman de Renan est la peinture fidèle des bêtes dans leur comportement habituel et leurs gestes familiers.Contrairement à ce que semble indiquer son titre, cet ouvrage n'est pas un roman.

Du moins pas au sens moderne du terme.

Ici, le mot "roman" ne désignepas un genre narratif, mais indique simplement que le récit est rédigé dans la langue vulgaire, la langue romane, et non en latin.Un recueil de contes populaires relate les aventures et mésaventures de Renart, le goupil rusé jusqu'à la cruauté, dans une société animale, reflet malicieuxde la société médiévale.Les mille et une aventures du goupilRenart est un goupil audacieux, insolent, menteur et larron, mais également beau parleur.

Poussé par la faim ou par pure méchanceté, il imagine sans cessedes tours et des stratagèmes ; il réussit, par exemple, à attraper C hantecler, le coq, après l'avoir mis au défi de chanter les yeux fermés.

Il tente de saisir lamésange en la priant de lui donner un baiser pour célébrer la paix proclamée par le roi Noble, le lion.

Sur la route, devant la charrette des marchands depoissons.

Renart fait le mort : le conducteur le ramasse pour vendre sa peau, et notre goupil s'enfuit, chargé d'anguilles.

Le loup Y sengrin est une de sesvictimes favorites.

Une autre fois.

Renart, étant tombé dans un puits, persuade le naïf Ysengrin de venir le rejoindre en lui faisant croire qu'il est au paradis.Le loup se met dans le seau resté sur la margelle et se laisse choir dans le puits.

Par le contrepoids.

Renart.

installé dans le seau du fond, remonte à lasurface.

L'insolente audace de Renart n'a pas de limite : jugé par le roi Noble, le lion, il évite l'exécution en se faisant pèlerin et recommence aussitôt sesméfaits. La critique par le rireAvec Le Roman de Renan, on découvre l'envers du Moyen A ge : loin de la grandeur épique (C hanson de Roland) et du raffinement courtois (romans deChrétien de Troyes), le lecteur est entraîné dans la réalité médiévale, souvent cruelle et féroce.

Les héros, qui conservent leur comportement de bêtessauvages ou domestiques, représentent les personnages typiques de la société médiévale.

Et le comique vient de ce passage constant du monde animal aumonde féodal, qui montre l'inégalité sociale et l'égoïsme des riches.

La religion n'est pas épargnée.

Si la foi est respectée, une vive satire fustigel'hypocrisie des moines, les superstitions et les pèlerinages inutiles.

Derrière la fantaisie qui amuse apparaît la raillerie qui dénonce la fourberie.Le Roman de Renard (1174-1250) Ce titre englobe une grande variété de poèmes distincts racontant des histoires d'animaux, dont le personnage principal est un goupil nommé Renard.Contrairement à ce que l'on a cru longtemps, la légende de Renard n'est pas une création spontanée de la verve populaire.

Elle a été imaginée par desclercs.Les vingt-sept branches du Roman de Renard forment un ensemble de plus de cent mille vers.

Elles sont l'oeuvre d'une vingtaine de poètes différents.

Onconnaît certains d'entre eux : Pierre de Saint-Cloud, Richard de Lison, le prêtre de La Croix-en-Brie.

Les branches écrites entre 1174 et 1205 sont debeaucoup les plus intéressantes.

O nze datent des années 1205 à 1250.

Elles sont, à l'exception de la branche XXIII (Le Mariage de Noble), d'une qualitétrès inférieure. Le Roman de Renard est constitué d'actions indépendantes, qui se chevauchent parfois. Il conte les perfidies de Renard envers des animaux plus faibles que lui (le coq, la mésange, le chat, le corbeau), et ses démêlés avec Isengrin (le loup),auquel il joue les plus mauvais tours, comme de le tonsurer à l'eau bouillante, de l'amener à se faire prendre la queue dans la glace d'un étang, de le laisserau fond d'un puits.

L'un des épisodes les plus célèbres est celui du P laid (le jugement de Renard) : Isengrin se présente devant Noble (le lion), pour luidemander le châtiment de Renard coupable, entre autres méfaits, d'avoir séduit dame Hersent (la louve).

Les autres victimes de Renard se plaignent à leurtour.

Renard ne se décide à comparaître qu'à la troisième citation.

Il est condamné à la potence, mais il obtient un sursis pour partir en pèlerinage.

Une foislibre, au lieu de prendre la croix, il court s'enfermer à M aupertuis (mauvais trou). Le succès de l'oeuvre fut tel, que le nom propre Renard se substitua dans l'usage au nom commun goupil.

Aux XIIIe le et XIV e siècles plusieurscontinuations de Renard furent écrites.

Ce sont : Le Couronnement de Renard; Renard le Bestourné de RUT EBEUF ; Renard le Nouvel du poète lilloisJACQUEMA RT GELÉE; Renard le C ontrefait. LE COMIQUE DANS LE ROMAN DE RENARDLes auteurs du Roman de Renard cherchent à faire rire par tous les moyens : extravagance bouffonne des inventions, parodie systématique des chansons degeste, détails grivois, jeux de mots.

Ils ont recours aussi à une autre source de comique plus trouble : le plaisir de voir réussir de mauvaises plaisanteries.C'est pourquoi l'on a pu dire que ce sont là des « histoires férocement gaies ».

Dans les premières branches du roman, Renard se présente sous les traitsd'un joyeux fripon, plutôt sympathique.

A u XIIIe siècle, il perd ce caractère.

Il devient une sorte de génie du mal.

En même temps, la satire se fait plus âpre.Elle n'épargne ni les bourgeois, ni les clercs, ni les femmes.

Mais elle vise surtout la brutalité ou la perfidie des féodaux, leurs moeurs anarchiques, leursquerelles, leurs simagrées de justice.

La verve populaire les bafoue ici cruellement et prend sur eux une spirituelle revanche. Le Roman de Renard s'attache moins à peindre les animaux en eux-mêmes, qu'à nous montrer à travers eux des types humains dont ils sont le symbole.Tout l'art consiste à faire coïncider la figure de l'animalavec le caractère qu'il représente.

L'observation est donc exacte et malicieuse, et les caractères relativement simples, définis une fois pour toutes.

C ettepeinture un peu schématique du réel est agrémentée par des qualités proprement poétiques : la fraîcheur de l'imagination, une naïveté savoureuse.

Telle estdu moins l'impression que donnent les branches du roman les plus anciennes.

Les autres sont moins réussies.

On a voulu exploiter jusqu'au bout le succèsrencontré par ces histoires d'animaux.

Il en résulte que l'invention est moins originale, le style moins vif, l'art plus lourd. Roman de Renart (le) Suite de poèmes indépendants ou "branches", de longueurs variables.

On dénombre vingt-sept branches et plus de vingt-cinq mille vers octosyllabiques.Composés de la fin du XIIe siècle à la fin du XIIIe siècle par des clercs anonymes ou connus, ils s'inspirent largement d'un poème latin antérieur,l'Ysengrimus, du clerc flamand Nivard (1152).Pendant populaire de la littérature chevaleresque, cette épopée animalière écrite dans un esprit parodique et satirique dépeint la société médiévale, semoque de la chevalerie, de la religion, des dames, des barons, des prêtres, des miracles, etc.

Elle raconte les aventures du goupil Renart, malicieux etfourbe, et du loup Isengrin.

Le roman connaît un tel succès que le nom de son héros, d'origine germanique, devient nom commun.

D'autres auteurs ontrepris, au XIVe siècle, le thème du roman.. »

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