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Le Roman de Renart (Résumé & Analyse)

Publié le 22/02/2012

Extrait du document

1. Chronologie des branches : fin du XIIe et première moitié du XIIIe siècle. Entre 1174 et 1205 : les branches les plus anciennes (une quinzaine environ), parmi lesquelles les branches II, III, IV, XV, I, Ia et VI, d'où sont tirés tous les extraits du livre, sauf le premier. Entre 1205 et 1250 : une dizaine d'autres branches, parmi lesquelles la branche XXIV, où est racontée la naissance des héros. Cette numérotation ne correspond ni à la chronologie des branches, ni à la logique du récit ; elle est celle du manuscrit utilisé par Ernest Martin pour son édition de 1881-1887. 2. Les auteurs La branche II, d'où sont tirés la plupart des extraits de la deuxième partie du livre, est de Pierre de Saint-Cloud, qui est également l'auteur de la branche Va et qui collabora (avec Alexandre de Bernay) à la quatrième partie d'un Roman d'Alexandre, vers 1180 (première apparition des vers de douze pieds, appelés depuis « alexandrins »).

« revanche du héros.— Les « branches féodales ».

Elles s'ouvrent sur la convocation de la cour royale et se ferment sur la fuite deRenart ou le retour à Maupertuis ; plaidoiries, messagers, procédures, sentences permettent de nombreusesvariations. 3.

Les personnagesVoir le tableau de la p.

14 et les « Commentaires », pp.

121-122, ainsi que les remarques à la suite des extraits, pp.86-87 et 98-99 (animalité et anthropomorphisme).On observera avec intérêt :a) La diversité des espèces.

Animaux domestiques et sauvages, des plus grands (le lion, l'ours, le taureau) aux pluspetits (le grillon, l'escargot).b) Leurs noms.

Ils correspondent le plus souvent à des particularités physiques (Brun, Épineux, Rousseau, Pelé,Chauve, les noms des poules), à des caractéristiques du comportement ou de la personnalité (Chantecler, Bruyant,Tardif, Petitpas, Couart, Noble, Fière).

Renart (du francique Reginhart) et Ysengrin sont probablement, à l'origine,des noms d'hommes (voir la note de la p.

18 et les remarques dans la « Préface », pp.

6-7).

Le rapprochement entrePercehaie (l'un des fils de Renart) et Perceval (en latin vallum, la « palissade ») s'impose à l'évidence.c) Leur place dans la société.

Le monde des animaux est organisé et hiérarchisé à l'image de la société des hommes.Plusieurs personnages ont une fonction bien définie comme Ysengrin, connétable du Roi, ou Brun, son messager.Noble (en qui on a cru reconnaître Louis VII) est entouré de ses « barons », comme Charlemagne dans les chansonsde geste, et Arthur dans les romans de la Table Ronde.d) Leur caractère.

Ils ont les qualités et les défauts des hommes, qui .se manifestent alternativement.

Rares sontles personnages « tout d'une pièce ».

Noble a ses faiblesses : il se laisse manœuvrer par Renart, et il est « saisi parla convoitise » (p.

97).

Fière, « la noble et vertueuse dame », surprise par Renart, n'a pas été insensible à seshommages (pp.

93 et 94).

Renart trompe, vole, tue souvent pour le plaisir, mais aussi par besoin et par nécessité.La plupart de ces points seront repris et étudiés dans les deux dernières parties de ce dossier (voir infra « Lesthèmes principaux » et « Recherches et travaux »). 3.

Le style Le style ne peut être étudié qu'indirectement, donc de façon imparfaite, puisqu'il s'agit d'extraits traduits ourésumés.Néanmoins, le passage présenté dans la dernière partie du livre (« Documents », pp.

136 et 137), correspondant àun épisode de la branche II, traduit pp.

40 et 41 (« Renart et Tiécelin », de « Il s'envole et arrive directement...

» à« ...

il voudrait bien, s'il le peut, s'emparer de Tiécelin »), permet de faire des observations intéressantes sur :— L'état de la langue.

Le vocabulaire et la grammaire de l'ancien français, à la fin du siècle.— La versification.

L'emploi de l'octosyllabe (comme dans les Lais de Marie de France, les romans de Chrétien deTroyes, les fabliaux, alors que La Chanson de Roland est écrite en décasyllabes), les différentes coupes des vers,les rimes. D'autre part, le choix des extraits et leur traduction, fidèle et plaisante, font ressortir les nombreuses facettes dutalent de tous ces auteurs, Pierre de Saint-Cloud et les poètes qu'il inspira.

On pourra notamment étudier :— L'art de conter.

La construction de chaque épisode, les enchaînements, les interventions du narrateur, lesrebondissements, le suspense.— L'art de peindre.

Les paysages, les décors, les personnages, certaines attitudes, les petits détails.— L'art de la mise en scène.

Les face à face, les grands tableaux, les moments pathétiques.— L'art du dialogue.

Bien intégré au récit, vivant, naturel, familier, les morceaux d'éloquence.— La gaieté.

Le sens du cornique, les gags, les situations cocasses, la parodie de l'épopée et des romans courtois.— La sagesse.

Un regard satirique et une réflexion sur la société, les hommes et les femmes.La plupart de ces aspects de l'oeuvre seront examinés dans les deux dernières parties de ce dossier (voir infra « Lesthèmes principaux, et « Recherches et travaux »). 4.

Les thèmes principaux 1.

Une œuvre bâtie auteur d'un héros centralUn Renart protéiforme, du simple voleur de poules, assez ignoble quand il s'attaque aux plus petits, au hors-la-loi, ausujet rebelle, dont la révolte dénonce l'injustice et l'hypocrisie.

Dans les branches postérieures et dans les suites duRoman de Renart, il deviendra le symbole de l'esprit du mal, de la fourberie et de la méchanceté triomphantes, en unmot de la « renardie ».

Tel n'est pas le cas dans les extraits présentés, où il apparaît surtout comme un aventurierplutôt sympathique, seul contre tous (rares sont ses partisans), luttant souvent pour survivre, victime lui-même dela perfidie et de la haine, échouant parfois dans ses entreprises, mais sachant toujours « retomber sur ses pattes »grâce à son intelligence, à sa science et à son courage (p.

106).Il sait aussi séduire (Noble et Fière) et son insolence, son éternelle bonne humeur, font de lui une sorte de Pathelinou de Panurge.. »

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