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Structure de La Brièveté de la vie

Publié le 10/09/2018

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L’Égypte, où Sénèque passe une .Partie de sa jeunesse, est le domaine privé de 1’Imperator; le préfet d’Egypte, charge échue à l’oncle de Sénèque chez qui il vivait alors, était une sorte d’intendant personnel de l’empereur. La société romaine était déjà fortement stratifiée avant Auguste : aux patriciens, chefs des plus anciennes lignées romaines, s’opposaient les plébéiens, descendants d’anciens peuples vaincus par Rome ; aux esclaves les hommes libres. Auguste élève une nouvelle classe, la classe équestre, pour y recruter son administration. La cour impériale se forme également à son époque, composée de bourgeois, de militaires, de sénateurs ralliés, tous attirés au service du princeps par l’espoir d’obtenir divers avantages. La famille de Sénèque fait partie de ces nouvelles classes promues par Auguste. Sénèque a donc grandi dans la haute société romaine, mais aussi dans la dépendance du pouvoir impérial ; il ne s’en libérera jamais.

 

Avec l’arrivée au pouvoir du beau-fils d’Auguste,Tibère, commence la dynastie des empereurs Julio-Claudiens au sens strict. Descendants par Auguste de Jules, qui se réclamait de la déesse Vénus, et de Claude par la mère de Tibère, les Julio-Claudiens sont fiers de leurs origines humaines et mythiques. Leur famille forme la caste suprême au sein même de la caste des patriciens, les Julio-Claudiens composent le sommet de l’aristocratie romaine. Tout leur est permis, ou presque, sauf de perdre les luttes de pouvoir au sein de la famille et à condition de rester en vie : Caligula fait assassiner son cohéritier Tiberius Gemellus, petit-fils de Tibère, pour régner seul ; Agrippine fait assassiner Claude, son mari, pour régner sur son fils Néron, puis Britannicus, demi-frère de ce dernier ; Néron fera à son tour assassiner sa mère devenue menaçante.

Comme le note Pierre Pellegrin dans son introduction à l’édition GF-Flammarion (p. 39), La Brièveté de la vie, plus nettement encore que La Vie heureuse, suit les « étapes d’un exposé obéissant aux règles de la rhétorique [judiciaire] » : exorde introduisant la question ou le sujet, proposition résumant la thèse qui sera défendue, narration faisant l’exposé des faits, argumentation défendant la thèse sur la base des faits exposés.

 

Exorde : opinion du commun et de nombreux philosophes : la vie est trop courte (p. 89-90).

 

Proposition : « nous n’avons pas un temps trop court ; mais nous en perdons beaucoup » (p. 90-91).

 

Narration redoublée et permutée (p. 91-114).

« 1.

PRÉSENTATION DE LA VIE HEUREUSE ET DE LA BRIÈVETÉ DE LA VIE La Vie heureuse, malgré son apparence de lecture facile et agréable, est une œuvre d'une complexité déconcertante.

Quatre éclairages différents sont absolument nécessaires pour pouvoir la comprendre : un bref aperçu de l'his toire de la philosophie stoïcienne, car Sénèque est un stoï­ cien, et La Vie heureuse comme La Brièveté de la vie sont entièrement nourries des leçons de ses maîtres ; la vie de l'auteur, car Sénèque met beaucoup de lui-même dans La Vie heureuse, plus encore que dans ses autres œuvres ; une notion du genre auquel se rattache l'œuvre, le dia­ logue, car Sénèque en fait un usage très spécifique ; enfin et peut -être surtout le contexte historique et politique dans lequel Sénèque a vécu et écrit, qui permet de saisir le caractère tragique de sa vie, et de cet ouvrage en particulier.

A.

Cont exte intellectuel : le stoïc isme avant Sénèque 1 1.

Le stoïcis me ancien : une philosophie parfai te pour un idéal de perf ection Le stoï cisme est au départ l'une des nombreuses écoles de philosophie qui fleurissent à Athènes pendant la période hellénistique, ap rès la conquête de la cité et d'une bonne partie du monde antique par Alexandre de Macédoine à la fin du IV'siècle avant}.-C., et avant son annexion par Rome au 1er siècle avant notre ère.

Son nom même provient du lieu où se rassemblaient ses membres : le >, stoa poi­ kilè en grec, sur la place de l'agora (le marché), c'est-à-dire dans le cœur po litique, administratif et commercial de la cité.

Ce portique, ou colon­ nade, était un des bâtiments qui bordaient l'agora ; même lorsque l'école essaima bien au-delà d'Athènes et eut disparu en tant qu'institution, ses adeptes continuèrent d'être appelés les , ou > (littéralement : >).

L'école fut fo ndée vers la fin du IVe siècle avant}.

-C.

par Zénon, un ancien cynique.

Le successe ur de Zénon à la tête du Portique fut Cléanthe ; puis vint Chrysippe, le plus grand nom de l'école stoïcienne grecque.

Chrysippe donna sa doctrine achevée au stoïc isme, qui n'en changea plus jamais pour l'essentiel.

Le stoïcisme est la première philo- 1.

Cette section complète ce qui a déjà été précisé dans l'introduction concernant la concep tion stoïcienne du bonheur (voir supra, p.

23-24) .. »

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