« Une minute quarante-neuf secondes », récit, Actes Sud, 2020, Riss

« « Une minute quarante-neuf secondes », récit, Actes Sud, 2020, Riss « Aux innocents, vivants, morts ou fous » Riss est présent lors du massacre du 7 janvier 2015.

Il est blessé et fait le mort.

Il raconte l’attentat, le post l’attentat, l’histoire du journal, son histoire à lui, les figures du journal. – Les mots ou les dessins impuissants à décrire (pourtant, le livre) : « Se croire capable de partager cette expérience est une entreprise perdue d’avance.

On ne transmet pas une désagrégation.

On ne raconte pas un délitement.

Il faudrait inventer des mots nouveaux pour écrire la biographie de chaque parcelle de chair qui fut retirée de nos corps (…) Chaque phrase sera une fausse victoire car il faudra en écrire des milliers d’autres, qui jamais ne suffiront à esquisser le portrait de l’abîme.

A quoi bon écrire ou dessiner.

Nos efforts s’effondreront en direction du néant ».

p.

9 L’écriture est un égoïsme dont le seul but est la délivrance de celui qui s’y prête.

p.10 – Une expérience extrême qui rend insupportables les médiocres et les geignards : « Autour de soi la multitude s’arroge le droit de défaillir, de fuir, de gémir, de réclamer, de conspuer ou de diffamer.

Les pleurnichards me dégoûtent, les geignards me révoltent, les nombrilistes me révulsent (…) en se retirant, la sauvagerie a laissé la place à la vulgarité.

Elle fut l’autre violence infligée à nos personnes.

» p.

10 p.228 – La non conscience de la mort p.

22 « Les gens vivants ne savent pas qu’ils sont vivants (…) ils jouissent de tout ce que la vie leur donne.

Mais ils ne s’en rendent pas compte.

Ils vivent comme des bêtes, inconscients de leur existence.

Quand la mort s’approche d’eux, ils se réveillent.

Trop tard.

» --Commentaire : « Philosopher c’est apprendre à mourir », Montaigne.

Élaborer sa vie en ayant conscience de sa finitude permet de mieux vivre, de lui donner du sens ou au moins d’essayer. https://www.franceculture.fr/emissions/le-gai-savoir/montaigne-philosopher-c-est-apprendremourir 1. »